PoÚme, version chantable, à écouter en musique de Adnane Benchakroun
Pour ceux qui aiment encore lire : PoĂšme de Adnane Benchakroun
Un village en montagne, un coin loin du matin.
Un hamac dans les pins, du silence Ă lâappelâŠ
Mais jâai lâĂąme citadine, et le dos en grĂšve, hĂ©las, fidĂšle.
Moi, jâgrimpe les mots, pas les montagnes,
Mon sommet, câest mon lit quand il gagne.
Le silence des cimes, trĂšs peu pour moi,
JâprĂ©fĂšre le bruit doux dâun couscous chez moi.
Tu parles de sentiers qui serpentent les cimes,
De cascades cachées, de beauté sans abßmes.
Tu mâinvites Ă grimper, Ă mâĂ©lever, marcherâŠ
Mais moi, dÚs la montée, je sens mon corps lùcher.
Je nâai pas les mollets des hommes de lâaltitude,
Ni ce goĂ»t du rocher, ni mĂȘme la certitude
Que lâair pur mâirait mieux que mon petit fauteuilâŠ
Jâai lâart de lâescalade⊠mais vers le buffet, sans orgueil.
Les sommets, je les aime⊠dans les livres, les photos,
Ou vus depuis lâĂ©cran, au chaud sous mon plaid gros.
Jâaime quand la nature reste Ă distance noble,
Quâelle me fasse signe⊠mais pas quâelle mâĂ©trangle ou me gobe.
Moi, jâgrimpe les mots, pas les montagnes,
Mon sommet, câest mon lit quand il gagne.
Le silence des cimes, trĂšs peu pour moi,
JâprĂ©fĂšre le bruit doux dâun couscous chez moi.
Je suis lâanti-randonneur, la honte du bivouac,
Le type qui prend lâascenseur mĂȘme pour un Ă©tage flac.
Mon sac Ă dos ? Il est vide, sauf pour les snacks.
Et mes chaussures ? Neuves, et fuient les cailloux traĂźtres en vrac.
Toi, tu dors sous les étoiles, avec le vent pour chant.
Moi, la lune me gĂȘne si elle Ă©claire trop mon banc.
Tu bois lâeau de la source, moi je crains lâintestin,
Et si je vois un lézard⊠je compose un testament.
Alors merci, cher ami, pour ton beau paysage,
Mais je préfÚre les plats⊠surtout quand ils sont sages.
Envoie-moi des photos, je les "likerai" de cĆur,
Depuis mon canapĂ©, sans mĂȘme transpirer de peur.
Quand tu croiseras lĂ -haut un Ăąne plus vaillant,
Dis-lui quâil a mon respect, bien plus que cent gĂ©ants.
Moi, je reste en bas, fidĂšle Ă ma condition :
Un marcheur de salon⊠et grimpeur de question.
Moi, jâgrimpe les mots, pas les montagnes,
Mon sommet, câest mon lit quand il gagne.
Le silence des cimes, trĂšs peu pour moi,
JâprĂ©fĂšre le bruit doux dâun couscous chez moi.












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