L’UNICEF alerte sur des enfants tués malgré la trêve
Sur le terrain, les faits s’enchaînent sans répit. Lundi, une fillette aurait été touchée par un drone. Jeudi, une autre enfant a été tuée à Khan Younis lors d’une frappe aérienne. La veille, sept enfants ont perdu la vie. Tous ces cas se déroulent dans une période censée être marquée par la trêve. L’UNICEF rappelle que ces victimes ne sont pas de simples chiffres : chaque nom correspondait à une famille, à une histoire, à une vie brisée.
Les équipes humanitaires décrivent un quotidien glaçant. Des enfants dorment dehors faute d’abri, d’autres vivent mutilés, certains errent seuls après avoir perdu leurs familles. Beaucoup grandissent dans des tentes détrempées ou des ruines qui ne protègent ni du froid ni des maladies. Et ceux qui survivent aujourd’hui ne savent pas comment affronter l’hiver qui arrive.
Le porte-parole de l’UNICEF, Ricardo Pires, raconte avoir vu cette réalité lors de sa mission en août. Il affirme que Gaza n’offre plus aucun endroit sûr pour un enfant et que la communauté internationale ne peut plus normaliser ce niveau de souffrance. Les humanitaires alertent aussi sur la lenteur de l’aide : ce qui arrive est utile, mais largement insuffisant pour les besoins actuels. Le PAM dit avoir distribué de la nourriture à plus de 530.000 personnes, mais cela ne représente que 30 % de son objectif mensuel.
La situation hospitalière reste critique. L’OMS souligne que seule la moitié des 36 hôpitaux de la bande de Gaza fonctionnent, souvent partiellement. De nombreux centres de soins rouvrent, mais le nord de Gaza demeure sans hôpital opérationnel alors que près de 20.000 personnes y vivent encore. Les humanitaires n’arrivent même plus à livrer certains établissements, comme l’hôpital européen, où l’accès est refusé depuis plusieurs jours.
Les chiffres globaux donnent un aperçu du chaos persistant : 266 personnes tuées, 634 blessées et 548 corps retrouvés sous les décombres depuis la trêve. Des chiffres qui interrogent la portée réelle du cessez-le-feu, alors que la population pensait voir enfin une éclaircie.
À Gaza, personne ne se fait d’illusion : si l’aide n’arrive pas plus vite, l’hiver sera encore plus dangereux que les bombardements. Les organisations humanitaires disent craindre une nouvelle crise au moment même où la communauté internationale parle d’espoir fragile. Les prochains jours seront décisifs pour mesurer si cette trêve peut réellement protéger ceux qui en ont le plus besoin : les enfants.












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