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300 millions pour l’ONEE : Miracle ou mirage financier ?


Rédigé par le Mercredi 26 Février 2025

La BERD accorde un prêt de 300 millions d’euros à l’ONEE pour stabiliser ses finances et accélérer sa transition énergétique. Une aide précieuse, mais suffisante pour redresser un géant en difficulté ?



Électricité : L’ONEE sous perfusion, mais pour combien de temps ?

La Banque européenne pour la reconstruction et le développement (BERD) a récemment approuvé un prêt de 300 millions d’euros destiné à l’Office national de l’électricité et de l’eau potable (ONEE). Une bouffée d’air frais, nous dit-on, pour renforcer la stabilité financière de l’Office, soutenir sa transition énergétique et diversifier ses sources de financement. Dit comme ça, on croirait presque à une success story. Mais creusons un peu : est-ce vraiment un coup de pouce salvateur ou juste un énième pansement appliqué sur une structure qui peine à se réinventer ?

L’ONEE, ce mastodonte national chargé de fournir électricité et eau potable à toute une nation, traverse depuis des années des turbulences financières dignes d’un roman dramatique. Entre une dette abyssale et des besoins d’investissement colossaux pour moderniser ses infrastructures, l’Office ressemble parfois à un funambule marchant sur un fil tendu au-dessus d’un gouffre.

Ce prêt de 300 millions d’euros, présenté comme une solution miracle, est en réalité une tentative de maintenir l’équilibre précaire de l’ONEE. Certes, il permettra de combler certains trous béants dans les finances de l’Office, mais soyons honnêtes : 300 millions d’euros ne suffiront pas à régler les problèmes structurels d’une entité qui peine à concilier ses ambitions énergétiques avec ses réalités économiques.

Parmi les objectifs affichés de ce prêt, la transition énergétique occupe une place centrale. L’ONEE aspire à diversifier ses sources d’énergie, à réduire sa dépendance aux combustibles fossiles et à investir dans les énergies renouvelables. Sur le papier, c’est admirable. Mais dans les faits, cette transition ressemble parfois à une course contre la montre.

Avec des projets solaires et éoliens qui peinent à atteindre leur plein potentiel, l’ONEE est confrontée à des défis technologiques, financiers et logistiques. Ce prêt de la BERD pourrait certes accélérer certains projets, mais il reste à voir si ces investissements suffiront à transformer l’Office en un champion des énergies vertes, ou s’ils finiront noyés dans les méandres d’une gestion souvent critiquée.

Autre objectif de ce prêt : diversifier les sources de financement de l’ONEE. En clair, il s’agit d’éviter que l’Office ne dépende uniquement des subventions publiques et des emprunts classiques pour survivre. Là encore, l’idée est louable. Mais soyons réalistes : attirer des investisseurs privés dans un secteur aussi complexe et risqué que l’électricité au Maroc n’est pas une mince affaire.

Le prêt de la BERD pourrait envoyer un signal positif aux marchés, montrant que l’ONEE est encore digne de confiance. Mais pour convaincre d’autres bailleurs de fonds, l’Office devra prouver qu’il peut non seulement gérer ses finances, mais aussi générer des revenus suffisants pour rembourser ses dettes. Et ça, c’est une autre paire de manches.

Au-delà de l’ONEE, cette affaire met en lumière les défis plus larges auxquels le Maroc est confronté en matière de gestion de ses ressources énergétiques et hydriques. Le Royaume, qui aspire à devenir un leader régional des énergies renouvelables, doit concilier ambitions internationales et réalités locales. Et c’est là que les choses se compliquent.

Le Maroc a certes fait des progrès remarquables, avec des projets comme la centrale solaire Noor à Ouarzazate. Mais ces succès ne doivent pas masquer les défis persistants, notamment en matière de gouvernance et de financement. L’ONEE, en tant que pilier de la politique énergétique nationale, est à la fois un symbole des ambitions du Maroc et un rappel des obstacles qui restent à surmonter.

Et si ce prêt de la BERD était l’occasion pour l’ONEE de se réinventer ? La Banque européenne, avec son expertise et ses exigences, pourrait jouer un rôle clé dans la transformation de l’Office. Mais cela nécessitera une volonté politique forte et une gestion rigoureuse. En d’autres termes, il ne suffit pas de recevoir de l’argent ; encore faut-il savoir l’utiliser efficacement.

En fin de compte, ce prêt de 300 millions d’euros est une bouffée d’air, oui, mais il ne résout pas les problèmes de fond de l’ONEE. Pour sortir durablement de l’impasse, l’Office devra repenser son modèle économique, investir dans l’innovation et renforcer sa gouvernance. Et le Maroc, en tant que nation, devra continuer à miser sur des partenariats stratégiques comme celui avec la BERD pour bâtir un avenir énergétique plus durable.

Alors, la prochaine fois qu’on vous parlera d’un prêt "historique", souvenez-vous : ce n’est qu’un chapitre dans une histoire bien plus longue. Une histoire où le Maroc, avec ses ambitions et ses défis, devra trouver un équilibre entre rêve et réalité.


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Mamoune ACHARKI
Journaliste junior passionné par l'écriture, la communication, les relations internationales et la... En savoir plus sur cet auteur
Mercredi 26 Février 2025

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