Il ne s'agit donc pas de faire la fête ou d'offrir des roses en guise d'hommage, ou encore de faire preuve de galanterie démesurée. Ce n'est pas une commémoration festive, mais fondamentalement militante, ce qui contraste avec le ridicule détournement de la dénomination de la journée par un marketing faussaire qui a fini par imprégner fortement nos sociétés. 

La célébration tel qu'elle a été bradée pèche également par des stéréotypes réducteurs et hipnotiseurs du genre "moitié de l'homme" et "avenir de l'homme", dans la foulée desquels on oublie que la femme constitue la matrice de l’humanité, celle qui porte la vie et qui enfante, et c'est d'ailleurs sa seule différence avec l'homme ; une différence exclusivement biologique qui, une fois écartée, on se retrouve devant des êtres identiques tenus par les mêmes droits et les mêmes devoirs.

Oui, identiques dans leur intelligence, dans leurs compétences, dans leurs capacités intellectuelles, managériales, gestionnaires, créatrices, innovantes, pratiques... Égaux en devoirs envers le pays et les institutions, mais malheureusement pas toujours égaux en droits. Pourtant et malgré tout, à l'aune des riches expériences d'exercice de la responsabilité par la "puissance" féminine, on réalise à quel point l'avenir est en passe de devenir l'apanage de la femme.

Cette femme qui, au fil des époques, des luttes, des émancipations et des reconquêtes de droits, a su démontrer combien elle est à même de piloter le bateau de l'humanité dans les différents domaines. "Femmes, disait Tolstoï, c'est vous qui tenez entre vos mains le salut du monde" !

Devant ce constat qui s'impose à tous, est méprisable l'inéquité en matière d'investissement de la vie politique et institutionnelle, d'autonomisation des femmes et d'inégalité salariale et d'accès à l'emploi. Encore plus méprisables sont les approches réactionnaires qui continuent à vouloir enfermer la femme dans les carcans de l'archaïsme et de la négation de son être. 

De la même manière, est rejetable la façon par laquelle des opportunistes de tout bord matérialisent de plus en plus la femme et veulent en faire un objet de promotion et de marketing commercial, exploitant à outrance cette diffamation qu'est le sobriquet "sexe faible". Mais qu'à cela ne tienne tant que la femme incarne dans le fond l'avenir de toute l'humanité, n'en déplaise aux sexistes.

Rédigé par Jamal Hajjam