En 2025, l’Algérie semble avoir franchi un nouveau seuil de marginalisation sur la scène internationale. En l’espace de quelques jours, deux décisions fracassantes sont venues frapper de plein fouet son image extérieure : d’un côté, l’Union européenne vient d’ajouter Alger à sa liste noire des juridictions à haut risque en matière de blanchiment d’argent et de financement du terrorisme. De l’autre, les États-Unis annoncent une taxe douanière de 30 % sur les exportations algériennes, invoquant des pratiques commerciales jugées “préjudiciables à leur sécurité économique”.
Ce double coup de semonce, venu des deux principales puissances économiques mondiales, n’est pas le fruit du hasard. Il s’agit plutôt du signal d’alarme d’un monde qui ne veut plus composer avec un système opaque, replié sur lui-même, et incapable de s’adapter aux règles du jeu économique global.
La décision de l’Union européenne est sans appel. Sur la base des recommandations du Groupe d’Action Financière (GAFI), l’Algérie est officiellement inscrite parmi les juridictions à haut risque. Cela signifie concrètement que toutes les institutions financières de l’UE devront appliquer une vigilance renforcée pour toute transaction en lien avec le pays. Autrement dit, plus de contrôles, plus de suspicion, et surtout… beaucoup moins d’appétit pour faire affaire avec Alger.
Ce classement, aux lourdes conséquences économiques et symboliques, illustre l’incapacité persistante du régime algérien à instaurer des mécanismes financiers transparents. Le GAFI pointe du doigt l’opacité des circuits bancaires, l’absence de mécanismes de contrôle efficaces et un refus presque systématique de coopérer avec les instances internationales. Des maux bien connus, souvent dénoncés mais jamais vraiment traités.
Face à ce revers cuisant, Alger s’est contentée d’un communiqué vague, dénonçant une “ingérence étrangère” sans toutefois proposer le moindre plan de mise à niveau de son système financier. Un mutisme lourd de sens. Alors que les chancelleries attendaient un signal d’ouverture ou ne serait-ce qu’un engagement minimal vers une réforme, c’est le silence, ou pire : l’entêtement souverainiste.
Une telle posture est dangereusement anachronique. À l’heure où la mondialisation impose transparence et fluidité des flux financiers, Alger semble faire le choix du repli stratégique. Un choix qui la met mécaniquement à l’écart des grandes dynamiques économiques régionales, mais aussi de ses voisins immédiats.
Moins de 24 heures après l’annonce européenne, c’est Washington qui entre dans la danse, en imposant une taxe douanière de 30 % sur les exportations algériennes vers les États-Unis. Officiellement, la Maison-Blanche invoque “un déficit commercial insoutenable” et des “pratiques incompatibles avec la sécurité économique américaine”.
Mais derrière cette justification technique se cache un message politique clair : les États-Unis n’accordent plus aucun crédit à un partenaire qu’ils jugent peu fiable, désorganisé, voire potentiellement instable. La taxation n’est pas une sanction isolée : elle s’inscrit dans une série de mesures dissuasives destinées à encourager des réformes… ou à sanctionner leur absence.
L’effet domino ne s’est pas fait attendre. Sur le continent africain, plusieurs voix commencent à s’interroger sur la pertinence du leadership algérien. Le pays, qui ambitionnait encore récemment de se positionner comme porte-voix du “Sud global” dans les forums multilatéraux, voit ses prétentions fragilisées. Il est difficile de se poser en défenseur d’un multilatéralisme équilibré quand on est soi-même pointé du doigt pour manque de conformité aux règles internationales.
Et ce déficit de crédibilité rejaillit inévitablement sur la diplomatie algérienne, déjà affaiblie par ses prises de position jugées agressives envers plusieurs voisins, et par sa lecture idéologique de la politique étrangère. Le pari de l’affrontement systématique, notamment avec le Maroc, semble désormais avoir atteint ses limites.
Les conséquences de ces décisions ne sont pas que symboliques. Pour les banques européennes, cela signifie un renforcement immédiat des procédures de vérification à l’égard de tout client ou fournisseur lié à l’Algérie. Résultat : ralentissement des opérations, désengagement des investisseurs, hausse du coût des transactions et incertitudes accrues.
Quant aux entreprises européennes, elles sont de plus en plus nombreuses à revoir leurs engagements ou à suspendre leurs projets dans le pays. Un dirigeant d’une grande entreprise agroalimentaire française, interrogé sous couvert d’anonymat, confie : « Nous avions des projets d’implantation à Oran. Tout est gelé. Personne ne veut prendre le risque d’être épinglé pour défaut de diligence ».
Ce qui frappe dans cette crise, ce n’est pas tant la sévérité des sanctions internationales que l’absence totale de réaction sérieuse de la part des autorités algériennes. Aucun signal, aucune volonté réelle de réforme, ni même de dialogue. Comme si la classe dirigeante considérait que le temps jouerait pour elle. Un pari bien risqué.
Depuis plus d’une décennie, les experts appellent à une réforme en profondeur du système bancaire algérien, gangréné par les circuits informels, la corruption, et un manque criant de numérisation. Rien n’a bougé, ou si peu. Le résultat est aujourd’hui sans appel : le pays se retrouve officiellement classé parmi les États à éviter, à surveiller, à contourner.
Et pendant ce temps, l’opinion publique gronde. Au cœur d’Alger, à Oran ou à Constantine, les effets de ces sanctions commencent à se faire sentir. Fermetures de comptes bancaires à l’étranger, hausses de frais sur les transferts, refus de certaines banques européennes de traiter avec des ressortissants algériens : le citoyen lambda paie déjà les frais d’un système qui refuse de se remettre en question.
Mais dans un pays où les médias indépendants sont muselés et où le débat public est verrouillé, il est peu probable que ces tensions débouchent sur une prise de conscience collective. L’État continue de communiquer sur les “ingérences occidentales”, dans une rhétorique qui ne convainc plus grand monde.
L’année 2025 pourrait bien marquer un tournant décisif dans le déclin progressif de l’influence algérienne sur la scène internationale. Ce qui était encore un géant diplomatique sur le continent africain commence à ressembler à un État isolé, méfié, et affaibli. La communauté internationale semble avoir tourné la page d’un régime perçu comme rigide, peu coopératif et déconnecté des enjeux économiques contemporains.
Et pendant que le monde avance, Alger regarde ailleurs, arc-boutée sur des slogans d’un autre siècle.
Ce double coup de semonce, venu des deux principales puissances économiques mondiales, n’est pas le fruit du hasard. Il s’agit plutôt du signal d’alarme d’un monde qui ne veut plus composer avec un système opaque, replié sur lui-même, et incapable de s’adapter aux règles du jeu économique global.
La décision de l’Union européenne est sans appel. Sur la base des recommandations du Groupe d’Action Financière (GAFI), l’Algérie est officiellement inscrite parmi les juridictions à haut risque. Cela signifie concrètement que toutes les institutions financières de l’UE devront appliquer une vigilance renforcée pour toute transaction en lien avec le pays. Autrement dit, plus de contrôles, plus de suspicion, et surtout… beaucoup moins d’appétit pour faire affaire avec Alger.
Ce classement, aux lourdes conséquences économiques et symboliques, illustre l’incapacité persistante du régime algérien à instaurer des mécanismes financiers transparents. Le GAFI pointe du doigt l’opacité des circuits bancaires, l’absence de mécanismes de contrôle efficaces et un refus presque systématique de coopérer avec les instances internationales. Des maux bien connus, souvent dénoncés mais jamais vraiment traités.
Face à ce revers cuisant, Alger s’est contentée d’un communiqué vague, dénonçant une “ingérence étrangère” sans toutefois proposer le moindre plan de mise à niveau de son système financier. Un mutisme lourd de sens. Alors que les chancelleries attendaient un signal d’ouverture ou ne serait-ce qu’un engagement minimal vers une réforme, c’est le silence, ou pire : l’entêtement souverainiste.
Une telle posture est dangereusement anachronique. À l’heure où la mondialisation impose transparence et fluidité des flux financiers, Alger semble faire le choix du repli stratégique. Un choix qui la met mécaniquement à l’écart des grandes dynamiques économiques régionales, mais aussi de ses voisins immédiats.
Moins de 24 heures après l’annonce européenne, c’est Washington qui entre dans la danse, en imposant une taxe douanière de 30 % sur les exportations algériennes vers les États-Unis. Officiellement, la Maison-Blanche invoque “un déficit commercial insoutenable” et des “pratiques incompatibles avec la sécurité économique américaine”.
Mais derrière cette justification technique se cache un message politique clair : les États-Unis n’accordent plus aucun crédit à un partenaire qu’ils jugent peu fiable, désorganisé, voire potentiellement instable. La taxation n’est pas une sanction isolée : elle s’inscrit dans une série de mesures dissuasives destinées à encourager des réformes… ou à sanctionner leur absence.
L’effet domino ne s’est pas fait attendre. Sur le continent africain, plusieurs voix commencent à s’interroger sur la pertinence du leadership algérien. Le pays, qui ambitionnait encore récemment de se positionner comme porte-voix du “Sud global” dans les forums multilatéraux, voit ses prétentions fragilisées. Il est difficile de se poser en défenseur d’un multilatéralisme équilibré quand on est soi-même pointé du doigt pour manque de conformité aux règles internationales.
Et ce déficit de crédibilité rejaillit inévitablement sur la diplomatie algérienne, déjà affaiblie par ses prises de position jugées agressives envers plusieurs voisins, et par sa lecture idéologique de la politique étrangère. Le pari de l’affrontement systématique, notamment avec le Maroc, semble désormais avoir atteint ses limites.
Les conséquences de ces décisions ne sont pas que symboliques. Pour les banques européennes, cela signifie un renforcement immédiat des procédures de vérification à l’égard de tout client ou fournisseur lié à l’Algérie. Résultat : ralentissement des opérations, désengagement des investisseurs, hausse du coût des transactions et incertitudes accrues.
Quant aux entreprises européennes, elles sont de plus en plus nombreuses à revoir leurs engagements ou à suspendre leurs projets dans le pays. Un dirigeant d’une grande entreprise agroalimentaire française, interrogé sous couvert d’anonymat, confie : « Nous avions des projets d’implantation à Oran. Tout est gelé. Personne ne veut prendre le risque d’être épinglé pour défaut de diligence ».
Ce qui frappe dans cette crise, ce n’est pas tant la sévérité des sanctions internationales que l’absence totale de réaction sérieuse de la part des autorités algériennes. Aucun signal, aucune volonté réelle de réforme, ni même de dialogue. Comme si la classe dirigeante considérait que le temps jouerait pour elle. Un pari bien risqué.
Depuis plus d’une décennie, les experts appellent à une réforme en profondeur du système bancaire algérien, gangréné par les circuits informels, la corruption, et un manque criant de numérisation. Rien n’a bougé, ou si peu. Le résultat est aujourd’hui sans appel : le pays se retrouve officiellement classé parmi les États à éviter, à surveiller, à contourner.
Et pendant ce temps, l’opinion publique gronde. Au cœur d’Alger, à Oran ou à Constantine, les effets de ces sanctions commencent à se faire sentir. Fermetures de comptes bancaires à l’étranger, hausses de frais sur les transferts, refus de certaines banques européennes de traiter avec des ressortissants algériens : le citoyen lambda paie déjà les frais d’un système qui refuse de se remettre en question.
Mais dans un pays où les médias indépendants sont muselés et où le débat public est verrouillé, il est peu probable que ces tensions débouchent sur une prise de conscience collective. L’État continue de communiquer sur les “ingérences occidentales”, dans une rhétorique qui ne convainc plus grand monde.
L’année 2025 pourrait bien marquer un tournant décisif dans le déclin progressif de l’influence algérienne sur la scène internationale. Ce qui était encore un géant diplomatique sur le continent africain commence à ressembler à un État isolé, méfié, et affaibli. La communauté internationale semble avoir tourné la page d’un régime perçu comme rigide, peu coopératif et déconnecté des enjeux économiques contemporains.
Et pendant que le monde avance, Alger regarde ailleurs, arc-boutée sur des slogans d’un autre siècle.












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