Un média koweïtien a dévoilé, lundi, une animatrice virtuelle générée par de l'intelligence artificielle.
 
"Je suis Fedha, la première présentatrice au Koweït qui travaille avec l'intelligence artificielle à Kuwait News. Quel genre d'actualités préférez-vous? Ecoutons vos opinions." C’est la phrase en arabe classique lancée en guise d’introduction par "Fedha", la première présentatrice générée par une intelligence artificielle qui doit animer un journal d'actualité dans le pays du Golfe.
 
Elle est apparue samedi sur le compte Twitter du site Kuwait News, dans le cadre d'un projet encore en phase de test. Elle portait un T-shirt blanc à col en V, recouvert d'une veste noire.
 
Le rédacteur en chef adjoint, Abdullah Boftain, a expliqué à l'AFP que le site affilié à Kuwait Times, le premier quotidien anglophone du Golfe, souhaite tester les capacités de l'intelligence artificielle à proposer du contenu innovant et original.

أول مذيعة في #الكويت تعمل بالذكاء الاصطناعي

• #فضة.. مذيعة #كويت_نيوز الافتراضية

• ما هي نوعية الأخبار التي تفضلونها بتقديم #فضة زميلتنا الجديدة؟ .. شاركونا آراءكم pic.twitter.com/VlVjasSdpb

— كويت نيوز (@KuwaitNews) April 8, 2023

D'après ce qu'il a dit, la présentatrice pourrait prendre l'accent koweïtien à l'avenir et présenter un bulletin d'actualité sur le compte Twitter de Kuwait News, qui compte plus de 1,2 million d'abonnés.

Abdullah Boftain a expliqué que "Fedha" est un prénom koweïtien ancien populaire qui signifie "argent" ou "métal", et que le choix de ce nom pour le robot était une combinaison de ces deux significations, car les robots sont souvent associés à la couleur argentée et au métal.
 
Quant à l'apparence physique de la présentatrice, blonde aux yeux clairs, elle reflète, selon lui, la diversité de la population dans ce riche pays pétrolier, composée de Koweïtiens et d'expatriés. "Fedha représente tout le monde", a-t-il ajouté.

La vidéo de présentation de 13 secondes a engendré un grand nombre de réactions sur les réseaux sociaux, en particulier de la part de journalistes. L'un d'eux a soulevé une question en demandant si Fedha et ses collègues allaient devenir nos remplaçants dans un futur proche, car nos emplois étaient en danger.
 
Actuellement, le média n'a pas divulgué quelle intelligence artificielle sera utilisée pour créer cet avatar virtuel ni quel sera son rôle précis. Bien que Fedha rédige et organise les titres elle-même, une vérification humaine serait plus que nécessaire en raison du risque d'erreurs potentielles engendré par les IA génératives.
 
En effet, ces dernières ont tendance à "halluciner", c'est-à-dire à produire des informations fausses, et ne sont pas capables de sourcer leurs informations correctement. Cependant, la version Bing de Chat-GPT (GPT-4) cite quelques-unes de ses sources.

L'odj avec Libération