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Au nom d'une vie meilleure




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Par Fatima Zahra Ouriaghli

Le Maroc a été témoin de scènes inouïes il y'a quelques jours  : des dizaines de jeunes, désespérés par l'absence de perspectives et écrasés par un chômage endémique, ont tenté de franchir la frontière vers le préside occupé de Sebta. Ils ont choisi de quitter leur pays non par envie d’aventure, mais par nécessité. Le chômage des jeunes atteint en effet des sommets inquiétants : au seconde trimestre 2024, il a connu une hausse de 2,5 points parmi ceux âgés de 15 à 24 ans, passant de 33,6% à 36,1%, et de 1,6 point parmi les personnes âgées de 25 à 34 ans, passant de 19,8 à 21,4%.

 Les jeunes diplômés se retrouvent ainsi au même niveau que ceux qui n'ont jamais franchi les bancs de l'université, tous égaux dans la quête d'un emploi digne.

Les politiques publiques visant à promouvoir l'emploi des jeunes semblent très insuffisantes. Les programmes d’intégration et les initiatives entrepreneuriales peinent à produire des résultats tangibles, surtout en l'absence de réformes structurelles capables de revitaliser le marché de l’emploi et de redonner espoir à une génération en pleine dérive.

Conséquence, pour de nombreux jeunes, la seule issue semble être l'exil, même si cela signifie risquer leur vie. Ils ne voient rien d’autre que l’Europe. Et veulent s’y rendre par tous les moyens : forcer les frontières terrestres de Sebta ou Melila, tenter de traverser le Détroit à la nage ou encore s’engouffrer dans des embarcations de fortune.

Et pour ceux qui parviennent à atteindre les côtes européennes, le rêve d’une vie meilleure se heurte souvent à la dure réalité : les politiques migratoires européennes se sont durcies et la xénophobie monte en flèche. Les sans-papiers vivent alors dans une précarité extrême, exposés à toutes les formes d’exploitation.

L’Europe, perçue comme un Eldorado, devient vite une prison à ciel ouvert. Certains finissent dans des camps de rétention, d'autres sont expulsés vers un pays qu'ils ont cherché à fuir à tout prix. Ceux qui parviennent à rester vivent sous une épée de Damoclès permanente, dans la peur constante d'une arrestation ou d'une expulsion. Les plus chanceux parviennent à régulariser leur situation après des années de galère, mais au prix de sacrifices qui laissent des cicatrices indélébiles. Alors ?

Alors, il faut redonner à ces jeunes la possibilité de rêver et de bâtir leur avenir chez eux, au Maroc. Encore faut-il que le gouvernement ne soit pas en décalage avec les citoyens. Car il y a une seule certitude : l’inaction ne fera qu’aggraver la situation. En cela, le silence de l’Exécutif face à ce qui s’est passé ce week-end interroge. Indifférence ? 



Mardi 24 Septembre 2024


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