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Autoproduire son électricité : De votre toit au réseau la petite révolution verte marocaine


Rédigé par La rédaction le Mercredi 30 Juillet 2025

Le Maroc adopte une réforme inédite pour l’autoproduction d’électricité : décryptage complet d’une transition énergétique désormais à portée de main :
La loi 82-21 ouvre enfin la voie à une énergie citoyenne
Stockage, vente, traçabilité : tout ce qui change avec les nouveaux décrets
Une transition énergétique inclusive portée par les Marocains eux-mêmes



L’autoproduction d’électricité au Maroc : une révolution sur nos toits

Bonne nouvelle pour les Marocains : produire sa propre électricité n’est plus un rêve d’ingénieur ou un luxe réservé aux grandes industries. Avec l’entrée en vigueur imminente des derniers décrets de la loi 82-21, l’autoproduction devient enfin une réalité accessible. Entre innovation réglementaire, économie d’énergie et souveraineté industrielle, le Royaume entame un tournant stratégique vers une transition énergétique plus inclusive et décentralisée.

Il aura fallu du temps, mais cette fois, nous y sommes. La promesse faite en 2021 par la loi 82-21 s’apprête à se concrétiser pleinement avec la publication des décrets d’application restants. Pour les ménages, les PME et les industriels, c’est une aube nouvelle : celle de l’indépendance énergétique par le biais de l’autoproduction.

Après de longues concertations techniques et politiques, quatre textes réglementaires ont été soumis au Secrétariat général du gouvernement. Leur validation ouvrira enfin la voie à un modèle énergétique où chacun pourra produire, stocker, consommer – et même vendre – son électricité verte, dans un cadre légal clair.

« Ce n’est pas un simple ajustement réglementaire, mais une refondation de la manière dont on pense l’énergie au Maroc », confie un ingénieur en énergie basé à Casablanca.

Le premier décret, dit "décret des procédures", met en place trois régimes simplifiés selon la puissance et le type de raccordement :

Déclaration simple pour les installations isolées (<11 kW),
Demande d’accord pour les installations raccordées (11 kW à 5 MW),
Autorisation ministérielle au-delà de 5 MW.

Grâce à une plateforme numérique en cours de finalisation, les démarches seront considérablement simplifiées, notamment pour les particuliers. Fini les paperasseries kafkaïennes !

Mais au-delà du processus, c’est la baisse spectaculaire du seuil d’accès au réseau – passé de 300 MW à 5 MW – qui constitue un tournant. Ce changement ouvre les vannes de l’autoproduction aux industriels de taille moyenne, jusqu’ici mis de côté.

Imaginez une maison de quartier à Fès ou une petite ferme à Settat, équipée de panneaux photovoltaïques. Grâce au nouveau cadre, une telle habitation pourra désormais couvrir l’intégralité de ses besoins électriques jusqu’à 11 kW, tout en stockant l’excédent ou en le réinjectant dans le réseau, dans la limite de 20 % par an.

Et si les conditions le permettent, ce plafond pourra même être révisé à la hausse. Une flexibilité rare dans les dispositifs énergétiques africains.

Pour les foyers, c’est un soulagement palpable : baisse des factures, autonomie énergétique, valorisation du patrimoine immobilier et surtout, contribution directe à la transition écologique nationale.

Ce n’est pas qu’un projet pour ingénieurs. C’est aussi un levier de développement économique. La loi prévoit la création d’un fonds pour soutenir les PME marocaines spécialisées dans les technologies de l’autoproduction : panneaux solaires, batteries, dispositifs intelligents, logiciels de monitoring…

À terme, des milliers d’emplois qualifiés pourraient voir le jour, de l’électricien certifié à l’ingénieur en efficacité énergétique. Et ce, dans tout le Royaume, y compris dans les zones rurales.

Plus encore, le gouvernement ambitionne de relancer la production locale de composants stratégiques, réduisant ainsi notre dépendance à l’importation asiatique. Une approche patriotique et pragmatique qui redonne du sens au mot « souveraineté ».

Deux autres décrets introduisent des dispositifs-clés souvent négligés mais essentiels : le stockage et l’écrêtement.

Stocker l’électricité produite, c’est lisser sa consommation, anticiper les coupures, ou même louer cette capacité à d’autres. Une sorte de "banque d’énergie" décentralisée. Quant à l’écrêtement, il permettra aux gestionnaires de réseau d’éviter les surtensions en demandant ponctuellement à certains producteurs de freiner l’injection.

Ces outils sont indispensables pour intégrer durablement les énergies renouvelables, connues pour leur intermittence.

Vendre son surplus d’électricité : une petite révolution. Autre grande avancée : la gestion des excédents d’électricité. Jusqu’à présent, un producteur individuel ne pouvait vendre que 20 % de sa production annuelle à l’ONEE. Désormais, de nouvelles règles vont permettre d’aller plus loin.

Les stations de dessalement, les collectivités locales ou les coopératives énergétiques pourront négocier ce plafond, voire créer des modèles d’affaires innovants. Mieux : des marchés secondaires de l’électricité verte pourraient émerger, favorisant la création de zones à énergie positive.

Dans un monde où les produits à forte empreinte carbone sont de plus en plus taxés à l’export, le Maroc s’offre ici une carte maîtresse : le certificat d’origine. Celui-ci attestera que l’électricité consommée est bien issue d’une source renouvelable.

Couplé à l’installation obligatoire de compteurs intelligents, il permettra aux entreprises exportatrices marocaines de défendre leurs produits comme « bas carbone » face aux mesures européennes comme le CBAM (Carbon Border Adjustment Mechanism).

Avec la loi 82-21 et ses décrets, le Maroc ne se contente pas de s’aligner sur les standards internationaux. Il innove, adapte, et surtout, il mise sur ses citoyens.

Des toits ensoleillés de Marrakech aux ateliers de mécanique à Beni Mellal, c’est tout un pays qui peut désormais prendre part activement à sa transition énergétique.

Oui, c’est technique. Oui, cela demandera des ajustements. Mais l’autoproduction d’électricité, au Maroc, n’est plus un mirage. C’est un virage. Et pour une fois, il est à portée de main.

Analyse à charge et à décharge : tous les voyants sont-ils au vert ?

Les points positifs sont nombreux :

Un cadre légal clair, enfin complet.
Des procédures allégées pour les petits producteurs.
Un soutien affiché aux PME locales et à l’emploi vert.
Une vraie ambition de souveraineté énergétique.

Mais quelques défis subsistent :

L’accessibilité financière : les équipements restent coûteux pour certains foyers.
La formation : il faudra massivement former des techniciens qualifiés.
La transparence du marché secondaire : comment éviter les abus ou les monopoles ?

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Mercredi 30 Juillet 2025

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