Prix à la pompe : un répit mesuré pour les ménages
Mardi 16 décembre, les prix des carburants ont été revus à la baisse après plusieurs semaines de stabilité. Selon un relevé effectué à Casablanca, le gasoil s’affiche désormais à 10,60 dirhams le litre dans les stations Shell, Afriquia et Petromin, et à 10,57 dirhams chez Winxo. Du côté de l’essence, le litre est vendu à 12,32 dirhams dans les trois premiers réseaux, contre 12,29 dirhams chez Winxo. Dans les deux cas, la baisse est identique : 35 centimes par litre.
Sur le terrain, l’effet psychologique est réel. Pour les conducteurs de taxis, les livreurs ou les familles qui comptent chaque dirham en fin de mois, cette diminution, même modeste, allège légèrement la facture. Mais elle reste loin de compenser les hausses cumulées observées ces derniers mois, notamment pour le gasoil, carburant stratégique pour le transport et la logistique.
Marché pétrolier mondial : des cours en nette détente
Cette évolution locale s’inscrit dans un contexte international plus favorable. Le Brent, référence européenne, est repassé sous la barre des 60 dollars le baril, atteignant son plus bas niveau depuis plusieurs mois. Le West Texas Intermediate (WTI), référence américaine, évolue quant à lui autour de 55 dollars le baril.
Plusieurs facteurs expliquent cette tendance baissière. L’offre mondiale reste abondante, avec des niveaux de production élevés chez plusieurs grands pays producteurs. En parallèle, la demande mondiale demeure modérée, en particulier en Chine, où le ralentissement économique pèse sur la consommation énergétique. S’y ajoute une accalmie géopolitique relative, notamment en Europe de l’Est, avec la perspective d’un possible accord entre la Russie et l’Ukraine, réduisant la prime de risque intégrée aux prix du pétrole.
Stocks pétroliers : une opportunité encore inexploitée
Pour Houcine El Yamani, secrétaire général de la Confédération du pétrole et du gaz, cette conjoncture constitue une occasion manquée. « Un baril à moins de 60 dollars aurait dû inciter à renforcer les stocks nationaux », estime-t-il. Selon lui, cela aurait permis d’amortir davantage les prix à la pompe, de soutenir le pouvoir d’achat et de réduire les coûts de production des entreprises de transport et de l’industrie.
Mais le constat est amer. Depuis l’arrêt de la raffinerie nationale, le Maroc ne dispose plus de capacités de stockage de pétrole brut. À cela s’ajoutent, selon El Yamani, un contrôle insuffisant des obligations légales de stockage des distributeurs et des contraintes logistiques liées aux conditions maritimes, qui fragilisent les réserves existantes.
La baisse actuelle des carburants apporte un souffle bienvenu, sans dissiper les interrogations de fond. Entre dépendance aux marchés mondiaux et limites structurelles internes, le débat sur la sécurité énergétique reste entier. Et, pour beaucoup d’automobilistes, une question persiste : combien de temps ce répit durera-t-il ?












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