Le rapport du FMI d’octobre 2025 rappelle deux informations clés. D’abord, le volume : les flux de financement mixte destinés à l’Afrique subsaharienne restent modestes, autour de 6 milliards $ par an. Ensuite, l’autre outil à la mode : les conversions de dettes en programmes de développement (éducation, climat, biodiversité), progresse à petits pas.
Quelques cas emblématiques : Côte d’Ivoire (2024) pour l’éducation et Gabon (2023) pour la protection de l’environnement. Mais globalement, ces opérations restent rares et mobilisent des montants relativement modestes : généralement < 1 milliard $ par an sur l’ensemble du monde.
La question n’est pas de savoir si le blended finance peut aider, mais à quelle échelle et à quelles conditions. Le FMI est clair : pour accroître ces financements, il faut des cadres politiques et réglementaires crédibles, une transparence renforcée des données et de la dette, et pour les swaps de dette, des procédures simplifiées et moins coûteuses. Sans ça, on reste sur des volumes utiles mais insuffisants pour compenser, par exemple, la chute de l’aide bilatérale attendue en 2025, ou pour combler les besoins d’infrastructure massifs.
Ajoutons le décor : l’année écoulée a vu une forte détérioration de l’environnement mondial de l’aide au développement et des conditions commerciales. Même si certains pays ont rouvert l’accès au marché, la région fait face à des coûts d’emprunt élevés et à des vulnérabilités budgétaires persistantes. Autrement dit, compter sur un “coup de baguette magique” privé pour se substituer à l’aide publique serait illusoire.
Les prochains mois diront si le blended finance peut changer d’échelle en Afrique subsaharienne. Trois tests :
-
Une pipeline de projets mieux structurée (avec données et suivi d’impact).
-
Des swaps de dette plus rapides, moins chers, ciblés sur l’éducation et l’adaptation climatique.
-
Une crédibilité renforcée : budgets clairs, dette transparente, règles stables sinon les capitaux resteront au bord du terrain. Verdict provisoire : utile, mais pas miracle. Sans réformes et transparence, la “potion” reste poussière de perlimpinpin. Avec, elle peut devenir un accélérateur pas le moteur principal.












L'accueil















