Évoquer la Zambie, c’est raviver un souvenir profondément ancré dans la mémoire du football africain. Celui du drame aérien de 1993, au large du Gabon, qui a décimé une génération entière de joueurs et de membres du staff. Un traumatisme fondateur qui a façonné l’identité d’une sélection contrainte de se reconstruire avant même de pouvoir rêver à nouveau.
Moins de vingt ans plus tard, cette même nation a offert l’un des plus beaux contes du football africain. En 2012, à Libreville, lieu symbolique chargé d’émotion, la Zambie remportait sa première CA
Une qualification révélatrice
La campagne qualificative pour la CAN 2025 a confirmé le retour progressif des Chipolopolo au premier plan. Dans un groupe relevé, marqué notamment par la présence de la Côte d’Ivoire, tenante du titre, la Zambie a terminé en tête grâce à une organisation rigoureuse et une efficacité clinique dans les moments décisifs. La victoire référence face aux Éléphants (1-0), scellée par Kennedy Musonda, a illustré la capacité de cette équipe à répondre présente sous pression.
Sans tapage médiatique, la Zambie a retrouvé une crédibilité continentale, misant davantage sur la discipline, la solidité mentale et la cohésion collective que sur le spectacle.
Un nouveau cycle sur le banc
À la tête de la sélection, Moses Sichone incarne ce nouveau chapitre. Ancien international et ancien joueur passé par l’Europe, il a pris les commandes début novembre après le départ d’Avram Grant. Sa mission est claire : assurer la continuité tout en insufflant une dynamique nouvelle à un groupe en reconstruction.
Daka, symbole d’une Zambie moderne
Sur le terrain, Patson Daka s’impose comme le visage du présent. L’attaquant de Leicester City est bien plus qu’un finisseur : il symbolise une Zambie ouverte sur le football européen et capable de produire des talents au plus haut niveau. Autour de lui, des joueurs comme Fashion Sakala ou Lubambo Musonda apportent vitesse, mobilité et créativité.
Tactiquement, la Zambie évolue le plus souvent en 4-3-3, capable de se transformer en 4-1-4-1 sans ballon. Le dispositif repose sur un bloc défensif compact, un milieu combatif chargé de couper les circuits adverses, et des projections rapides sur les ailes, véritable arme offensive des Chipolopolo.
Un groupe A relevé
Versée dans le groupe A, la Zambie sait que le défi sera immédiat. Le Maroc, pays hôte et favori naturel, le Mali, habitué des grands rendez-vous, et les Comores, en pleine progression, composent un tableau exigeant.
L’entrée en lice face au Mali s’annonce déterminante. Un bon résultat pourrait libérer mentalement les Zambiens avant les confrontations face au Maroc et aux Comores. Dans un groupe aussi dense, chaque détail pèsera lourd.
Sans le statut de favorite, la Zambie arrive au Maroc avec un atout rare : une mémoire collective forte, un vécu singulier et cette capacité à se transcender lorsque personne ne l’attend. Autant d’ingrédients qui font des Chipolopolo un outsider à ne jamais sous-estimer.












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