Le calendrier ne laissant plus de marge, le secteur touristique s’alarme : au 8 décembre, aucune allocation formelle de billets-groupes n’a été confirmée aux agences, alors même qu’elles avaient été invitées, lors d’une réunion à Casablanca, à préparer et soumettre leurs demandes en amont. « On nous a promis des réservations si nous transmettions nos besoins », résume un opérateur casablancais. Faute de tickets, aucun package combinant vol, hébergement, transferts et accès aux matchs ne peut être validé et sans billet, pas de commercialisation possible. 
 

La plateforme officielle de la CAF a déjà vendu une part importante des places, et certaines phases d’achat affichent des matchs « sold out », en particulier pour les rencontres impliquant le Maroc. Ce phénomène accroît la pression sur les agences locales qui espéraient pouvoir capter une part de la demande internationale et de la diaspora. 

Pour les agences, le risque est double : perte de chiffre d’affaires sur des packages non vendables et incapacité à recruter ou former du personnel temporaire pour faire face à l’afflux attendu de visiteurs. Mohamed Semlali, président de la FNAVM, parle d’une « zone d’ombre » où le secteur se retrouve empêché d’opérer, malgré des campagnes commerciales menées depuis l’été et des actions de promotion à l’étranger. 
 

La situation met en lumière des failles opérationnelles qui n’étaient pas inédites la billetterie de la CAN a déjà connu des dysfonctionnements lors des phases de prévente, pointées par la presse internationale mais elles prennent une dimension concrète quand la distribution empêche l’activation d’un maillon essentiel de la chaîne touristique. 
 

Plusieurs acteurs demandent une clarification rapide de la CAF et des instances nationales : soit une allocation dédiée et formalisée aux agences, soit des modalités claires pour la revente et la distribution des billets. Les pouvoirs publics et les organisateurs doivent agir vite : le temps de la commercialisation est compté et l’économie locale (hôtellerie, restauration, transport) est en jeu. 

La CAN 2025 représente une opportunité rare pour le tourisme marocain. Mais sans une réponse claire et rapide sur la billetterie, ce qui devait être un levier de croissance risque de se transformer en occasion manquée pas seulement pour les agences, mais pour toute une filière prête à accueillir le continent.