Dans un paysage africain dominé par les grandes nations du football, l’archipel comorien s’avance avec la détermination de ceux qui savent que chaque rendez-vous historique compte. Pour leur deuxième participation à une CAN, les Comores ne doivent rien au hasard. Leur présence est le fruit d’une construction longue et méthodique, entamée loin des projecteurs.
Longtemps cantonné aux marges du football africain, le pays a connu des débuts difficiles, marqués par des moyens limités et des défaites lourdes qui semblaient rappeler l’écart avec le haut niveau. Pendant des années, le football comorien a avancé à pas comptés, porté davantage par la passion que par les structures. Mais l’affiliation à la FIFA en 2005 a constitué un premier tournant, bientôt suivi par l’émergence d’une génération issue de la diaspora, formée dans les championnats européens.
Cette montée en puissance s’est révélée au grand jour lors de la CAN 2021. Le parcours inattendu des Comores, ponctué par une victoire retentissante face au Ghana et une qualification pour les huitièmes de finale, a marqué un basculement symbolique : celui d’une sélection jusque-là émergente devenue une nation crédible du football africain.
La CAN 2025 s’inscrit dans cette continuité. Lors des qualifications, les Cœlacanthes ont impressionné par leur régularité : trois victoires, trois matches nuls, aucune défaite, une défense solide et une force mentale affirmée. Terminer en tête de leur groupe, devant la Tunisie, n’a rien d’anecdotique. C’est la preuve d’une équipe arrivée à maturité.
Le défi qui attend les Comores au Maroc est toutefois de taille. Versés dans le groupe A, ils devront se mesurer au pays hôte, grand favori de la compétition, à un Mali réputé pour son impact physique et à une Zambie imprévisible et rapide. Trois adversaires aux profils distincts, mais aucun que les Comores n’abordent avec résignation. Leur principal atout demeure leur organisation collective, leur discipline tactique et une constance qui fait leur force.
Sur le terrain, plusieurs figures incarnent cette dynamique. Myziane Maolida apporte sa vitesse et son expérience européenne, Ben Salim Boina sécurise l’arrière-garde, tandis que Youssouf M’Changama continue de jouer son rôle de capitaine et de guide, garant de l’équilibre et de l’état d’esprit du groupe. Autour d’eux, un ensemble homogène, où chaque joueur connaît précisément sa mission.
Sans promesses excessives ni discours tapageur, les Comores se présentent avec un football simple, rigoureux et assumé. Plus qu’une somme d’individualités, ils avancent portés par une dynamique collective et une discipline constante. Une approche qui, loin de les rendre prévisibles, pourrait bien faire des Cœlacanthes l’un des outsiders les plus coriaces de cette CAN 2025.












L'accueil

















