Cette stratégie s’appuie sur la loi 13.21, dont l’application stricte est présentée comme une priorité. Le ministère insiste : aucun produit légal ne doit être détourné vers des circuits criminels. Le rapport budgétaire 2025 rappelle également que la lutte ne vise pas seulement l’offre, mais aussi la demande, via la répression des réseaux de distribution.
Les chiffres sont impressionnants. En 2024, les services de sécurité ont intercepté :
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344 tonnes de résine de cannabis (chira),
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112 tonnes de plante de kif,
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2.508 kg de cocaïne,
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17 kg d’héroïne,
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et 1.555.781 comprimés psychotropes.
Pour la période allant jusqu’à fin août 2025, les forces de l’ordre ont déjà saisi :
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385 tonnes de résine,
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61 tonnes de kif,
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788 kg de cocaïne,
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1,04 kg d’héroïne,
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1.259.662 comprimés de psychotropes.
Ces opérations se sont accompagnées du démantèlement de réseaux criminels et de la saisie de moyens logistiques : camions, poids lourds, voitures particulières, bateaux, jetskis, ou embarcations rapides utilisées pour l’exportation clandestine.
Pour faire face à un marché en mutation permanente, les autorités affirment avoir investi dans la formation continue et l’échange d’expertise, afin d’anticiper l’arrivée de nouvelles drogues non encore inscrites sur les listes internationales. La surveillance des côtes et des frontières terrestres a été intensifiée, de même que les contrôles aux postes frontaliers, désormais soutenus par des technologies de détection avancées.
Le ministère se dit particulièrement préoccupé par la circulation massive de comprimés psychotropes, dont l’impact est jugé extrêmement préoccupant sur la santé publique et la sécurité sociale, notamment chez les jeunes. Conséquences : radicalisation de la violence urbaine, dépendance et fragilisation des tissus familiaux.
Enfin, la stratégie marocaine ne se limite plus à la seule répression. Le ministère évoque une politique de prévention élargie :
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campagnes de sensibilisation,
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dispositifs autour des établissements scolaires,
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accompagnement social et médical des usagers.
Le rapport rappelle que les consommateurs doivent être traités comme des personnes à accompagner, via des centres spécialisés, et non uniquement comme des délinquants.
Le Maroc semble engager une mutation profonde de sa politique anti-drogues : réduction de l’illégal, encadrement du légal, saisies massives, prévention sanitaire et coopération sécuritaire. Reste un enjeu central : tenir le cap face à des réseaux criminels de plus en plus sophistiqués… et à une demande mondiale qui, elle, ne faiblit pas.












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