C’est un méga-projet stratégique pour les deux rives de la Méditerranée. L’Espagne a accordé un financement conséquent pour la réalisation de la station de dessalement d’eau de mer de Casablanca, un chantier qui symbolise la coopération bilatérale face au défi climatique. Les fonds proviennent du FIEM (Fonds pour l’internationalisation des entreprises), de l’agence de crédit à l’exportation Cesce et du fonds FIEX dédié aux investissements étrangers.
 

Porté par un consortium formé du géant espagnol Acciona et des entreprises marocaines Afriquia Gaz et Green of Africa (filiales du groupe Akwa d’Aziz Akhannouch), ce projet vise une capacité inédite de 822 000 m³ d’eau potable par jour à terme. La première phase, en cours, prévoit 548 000 m³/jour d’ici fin 2026, tandis que la deuxième phase, attendue à l’horizon 2030, permettra d’atteindre la pleine capacité.

Les travaux de construction ont débuté officiellement en janvier 2024, avec environ 20 % d’avancement selon Acciona. L’usine sera implantée à quelque 40 km au sud de Casablanca, et doit alimenter plus de six millions d’habitants dans la région du Grand Casablanca-Settat.
 

Ce projet s’inscrit dans le cadre du Programme national d’approvisionnement en eau potable et d’irrigation (PNAEPI) 2020-2027, un plan d’envergure lancé par le Maroc pour faire face à la sécheresse chronique et renforcer sa souveraineté hydrique. Le Royaume ambitionne de produire 1,7 milliard de m³ d’eau potable par dessalement d’ici 2030, contre à peine 320 millions actuellement.
 

Lors de la signature de l’accord financier à Rabat, en présence de la ministre de l’Économie et des Finances Nadia Fettah Alaoui et de la secrétaire d’État espagnole au Commerce Amparo López Senovilla, les deux parties ont réaffirmé leur volonté de faire de ce chantier un symbole de partenariat durable. L’ambassadeur d’Espagne au Maroc, Enrique Ojeda Vila, était également présent.
 

Si les ambitions sont immenses, certains retards ont été enregistrés avant le lancement des travaux, initialement prévus pour juin 2023. Ce décalage alimente les interrogations sur la capacité des partenaires à tenir les délais de livraison, face à un besoin en eau de plus en plus pressant