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Cent milliards DH entre 2022 et 2025 évaporés pour la paix sociale ?

Plus de 100 milliards de dirhams en subventions : un remède temporaire ou un gouffre à ciel ouvert ?


Rédigé par La Rédaction le Jeudi 15 Mai 2025

Entre 2022 et 2025, plus de 100 milliards de dirhams ont été dépensés pour préserver le pouvoir d’achat. Une stratégie efficace… mais soutenable ?
Le Maroc a injecté plus de 100 milliards de dirhams pour éviter une crise sociale.
Un effort inédit de contrôle et de maintien des prix, mais jusqu’à quand ?
Derrière les subventions, une fragilité économique qui inquiète les économistes.



Un effort colossal, un signal d’alarme silencieux

Entre deux crises mondiales, l’État marocain a sorti les grands moyens. De deux mille vingt-deux à deux mille vingt-cinq, ce ne sont pas moins de cent milliards de dirhams qui ont été injectés pour subventionner les produits de première nécessité. Un chiffre qui frappe, tant par son ampleur que par ce qu’il révèle : le Maroc mène une guerre silencieuse pour préserver le pouvoir d’achat… mais à quel prix ?

Devant la Chambre des conseillers, la ministre de l’Économie et des Finances, Nadia Fettah, n’a pas mâché ses mots. En réponse à une question sur la protection des consommateurs, elle a détaillé un dispositif d’urgence qui a englouti, en trois ans, une somme équivalente au budget de plusieurs ministères réunis. Le but : contenir l’inflation importée, éviter une explosion sociale et maintenir une certaine stabilité économique dans un environnement planétaire marqué par la volatilité.

​Subventionner, surveiller, soutenir… jusqu’à quand ?

Outre les aides financières, l’État a également renforcé son arsenal de contrôle des prix et des pratiques commerciales. Selon la ministre, plus de trois cent cinquante mille points de vente ont été inspectés à travers le pays, révélant plus de quinze mille infractions. Une action saluée par certains, mais jugée insuffisante par d'autres, qui dénoncent l'inefficacité de ces contrôles dans les circuits informels, pourtant omniprésents dans l’économie marocaine.

Parallèlement, les tarifs de l’eau et de l’électricité ont été gelés, une décision politiquement sensible mais économiquement risquée. Le gouvernement a également réduit la TVA sur certains produits de première nécessité et mis en place des programmes spécifiques en réponse à la sécheresse, notamment dans les zones rurales.

​Le piège de la dépendance aux subventions

La ministre s’est voulue rassurante : le soutien de l’État n’est pas aveugle ni illimité. Mais au fond, une question plane : ce modèle est-il soutenable ? Car ces cent milliards ne sont pas sans conséquence. Ils pèsent lourd sur les finances publiques et freinent les marges de manœuvre pour d'autres investissements structurants, comme la santé, l’éducation ou la transition énergétique.

Il ne faut pas oublier que la subvention massive, si elle est un baume temporaire, ne traite pas les causes structurelles de la cherté de la vie : la dépendance aux importations alimentaires et énergétiques, la faiblesse des circuits de distribution locaux, ou encore l’inefficacité des politiques de soutien ciblé.

​Le salaire minimum comme levier... ou écran de fumée ?

Le gouvernement met également en avant le dialogue social. Il s’en félicite : revalorisation du SMIG, soutien aux chaînes d’approvisionnement, efforts de transparence dans les annonces. Mais est-ce suffisant ? Pour les classes moyennes écrasées par l’inflation rampante, cette hausse du salaire minimum semble souvent absorbé par la flambée des prix, et non ressentie comme une véritable amélioration du quotidien.

Nadia Fettah appelle à une adaptation continue. Mais pour combien de temps encore pourra-t-on colmater les brèches avec des milliards sans repenser le modèle économique ? L’enjeu est double : protéger les plus fragiles, sans basculer dans un assistanat généralisé qui paralyse l’innovation, le travail et l’investissement privé.

Car derrière la rhétorique rassurante du gouvernement, le coût de la stabilité sociale devient un sujet tabou, presque dangereux à questionner. Et pourtant, questionner, c’est anticiper. Ne pas le faire, c’est foncer tête baissée vers une bombe budgétaire à retardement.

Dire que le gouvernement ne fait rien pour le pouvoir d’achat des Marocains serait une affirmation excessive, voire nihiliste.

 Les chiffres parlent d’eux-mêmes : des subventions massives, des gels de prix, et une série de mesures d’urgence ont bel et bien été mises en œuvre. Mais dire qu’il en fait assez serait tout aussi discutable. Car dans un contexte où l’inflation grignote chaque dirham et où les inégalités persistent, la question légitime reste : le gouvernement en fait-il suffisamment, et surtout, agit-il dans la bonne direction ? Entre le court terme des aides et le long terme des réformes structurelles, le débat est ouvert – et nécessaire.

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Jeudi 15 Mai 2025

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