Une reprise inattendue sur le marché du travail marocain, malgré des zones d’ombre persistantes
Le premier trimestre 2025 réserve une surprise de taille : l’économie marocaine a créé 282 000 postes d’emploi en un an, un retournement spectaculaire après la perte de 80 000 emplois l’année précédente. Un vent d’optimisme souffle-t-il enfin sur le marché du travail ? Les chiffres, publiés par le Haut-Commissariat au Plan (HCP), oscillent entre bonnes nouvelles et défis persistants.
C’est la ville qui tire cette dynamique : 285 000 emplois créés en milieu urbain, quand le monde rural en perd 3 000. Un contraste saisissant, qui traduit à la fois l’attractivité croissante des services urbains et l’essoufflement du modèle agricole. Le secteur "agriculture, forêt et pêche" accuse une perte de 72 000 postes, soit -3 % en un an — un signal d’alarme sur les effets conjugués du climat, de la modernisation lente et du désintérêt des jeunes pour ce secteur.
La dynamique est portée par trois piliers. D’abord, les services, qui génèrent 216 000 nouveaux emplois, dont 74 000 dans les services sociaux, 66 000 dans la finance et l’immobilier, et 48 000 dans le commerce. Ensuite, l’industrie, qui signe un rebond avec 83 000 postes supplémentaires (+6 %), notamment dans les grandes villes. Enfin, le BTP surprend avec 52 000 nouveaux emplois, en hausse de 4 %.
L’emploi rémunéré est en pleine santé : 319 000 postes ont été créés, alors que l’emploi non rémunéré recule de 37 000, en particulier chez les femmes rurales — un indicateur encourageant d’un glissement vers plus de formalisme et de protection sociale.
Autre surprise : le taux de chômage passe de 13,7 % à 13,3 %, une baisse de 0,4 point. En milieu urbain, la décrue est nette (-1 point), mais le chômage progresse en milieu rural (+0,5 point). Ce paradoxe illustre la complexité du marché : l’emploi se crée, mais pas forcément là où on l’attend.
Le chômage reste sévère chez les jeunes de 15 à 24 ans (37,7 %, en hausse), chez les femmes (19,9 %) et chez les diplômés (19,4 %).
Pourtant, les titulaires de diplômes techniques ou professionnels voient leur taux baisser fortement : -3,9 points pour les techniciens (à 24 %), -3,6 pour les qualifiés (à 21,9 %). Une preuve que certains profils trouvent enfin leur place ?
L’autre grande surprise vient de l’explosion du sous-emploi : 1,254 million de Marocains en souffrent, soit une hausse de 17 % en un an. Le phénomène touche surtout les ruraux (14,8 %) et les travailleurs du BTP, où le sous-emploi bondit de 19 % à 22,6 %. Deux formes coexistent : le manque d’heures (visible) et l’inadéquation entre poste occupé et formation (invisible).
Côté régional, 72 % des actifs se concentrent dans cinq régions, avec Casablanca-Settat (22,3 %) en tête. Mais c’est aussi dans cette région que le chômage est le plus visible (13,7 %), avec l’Oriental (25,2 %) et les régions du Sud (23,8 %), véritables poches de désespoir professionnel.
En revanche, Marrakech-Safi et Drâa-Tafilalet affichent les taux de chômage les plus bas du pays (autour de 8 %), défiant les pronostics.
C’est la ville qui tire cette dynamique : 285 000 emplois créés en milieu urbain, quand le monde rural en perd 3 000. Un contraste saisissant, qui traduit à la fois l’attractivité croissante des services urbains et l’essoufflement du modèle agricole. Le secteur "agriculture, forêt et pêche" accuse une perte de 72 000 postes, soit -3 % en un an — un signal d’alarme sur les effets conjugués du climat, de la modernisation lente et du désintérêt des jeunes pour ce secteur.
La dynamique est portée par trois piliers. D’abord, les services, qui génèrent 216 000 nouveaux emplois, dont 74 000 dans les services sociaux, 66 000 dans la finance et l’immobilier, et 48 000 dans le commerce. Ensuite, l’industrie, qui signe un rebond avec 83 000 postes supplémentaires (+6 %), notamment dans les grandes villes. Enfin, le BTP surprend avec 52 000 nouveaux emplois, en hausse de 4 %.
L’emploi rémunéré est en pleine santé : 319 000 postes ont été créés, alors que l’emploi non rémunéré recule de 37 000, en particulier chez les femmes rurales — un indicateur encourageant d’un glissement vers plus de formalisme et de protection sociale.
Autre surprise : le taux de chômage passe de 13,7 % à 13,3 %, une baisse de 0,4 point. En milieu urbain, la décrue est nette (-1 point), mais le chômage progresse en milieu rural (+0,5 point). Ce paradoxe illustre la complexité du marché : l’emploi se crée, mais pas forcément là où on l’attend.
Le chômage reste sévère chez les jeunes de 15 à 24 ans (37,7 %, en hausse), chez les femmes (19,9 %) et chez les diplômés (19,4 %).
Pourtant, les titulaires de diplômes techniques ou professionnels voient leur taux baisser fortement : -3,9 points pour les techniciens (à 24 %), -3,6 pour les qualifiés (à 21,9 %). Une preuve que certains profils trouvent enfin leur place ?
L’autre grande surprise vient de l’explosion du sous-emploi : 1,254 million de Marocains en souffrent, soit une hausse de 17 % en un an. Le phénomène touche surtout les ruraux (14,8 %) et les travailleurs du BTP, où le sous-emploi bondit de 19 % à 22,6 %. Deux formes coexistent : le manque d’heures (visible) et l’inadéquation entre poste occupé et formation (invisible).
Côté régional, 72 % des actifs se concentrent dans cinq régions, avec Casablanca-Settat (22,3 %) en tête. Mais c’est aussi dans cette région que le chômage est le plus visible (13,7 %), avec l’Oriental (25,2 %) et les régions du Sud (23,8 %), véritables poches de désespoir professionnel.
En revanche, Marrakech-Safi et Drâa-Tafilalet affichent les taux de chômage les plus bas du pays (autour de 8 %), défiant les pronostics.