Et si l’avenir de la mode passait par la médina ? Le 22 mai dernier, dans un coin aussi épicé que stylé de la ville ocre, la marque australienne Alémais a posé ses valises (en lin bio, bien sûr) au Musée de l’art culinaire de Marrakech.

Objectif : dévoiler sa collection Croisière 2026, tout en rendant hommage à l’artisanat marocain.

Dans un décor où les zelliges racontent mille histoires et où les plafonds ciselés font de l’ombre aux tendances TikTok, la créatrice Lesleigh Jermanus a signé un défilé à la fois solaire, organique et… très marocain.

Née en Australie, Alémais ne fait pas dans la fast fashion. Chez elle, les tissus flottent, les imprimés parlent fort et les coupes flirtent avec l’intemporel.

Son truc ? Le mélange des textures, des cultures et des valeurs durables. Chanvre, ramie, lin, broderies artisanales et esprit vintage : tout sent bon le voyage bien pensé, entre luxe bohème et conscience écolo.

Et quoi de plus logique que de venir puiser l’inspiration au Maroc, ce pays où l’artisanat n’est pas une tendance, mais une fierté nationale ?

“Je voulais un lieu qui raconte quelque chose, qui incarne ce lien entre le passé et l’avenir”, aurait confié Lesleigh entre deux tasses de thé à la menthe.

À Marrakech, le défilé s’est joué sans chichis bling-bling. À la place, des silhouettes lumineuses, des robes longues aériennes, des superpositions qui caressaient les murs en tadelakt, et des motifs inspirés des souks et du ciel d’Essaouira.

L'événement a réuni créateurs, influenceurs, stylistes locaux et quelques curieux, tous hypnotisés par cette fusion bien sentie entre modernité australienne et héritage marocain.

Cerise sur le couscous, la collection a été pensée en collaboration avec Laurence Leenaert, fondatrice de la marque LRNCE, installée à Marrakech depuis 2013.

Avec ses céramiques arty, ses textiles faits main et son univers visuel ultra reconnaissable, la Belge devenue locale a apporté à Alémais ce petit supplément d’âme… marrakchi.

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On pourrait se poser la question (un peu taquine) : “Encore une marque étrangère qui s’inspire du Maroc pour se faire mousser ?” Peut-être. Mais ici, l’intention semble juste.

Pas d’appropriation à la va-vite, mais un vrai clin d’œil à nos artisans, une reconnaissance sincère du savoir-faire local, et surtout, une envie de faire ensemble.

On est loin du cliché du caftan remixé à Paris sans remerciement pour les brodeuses de Tétouan.

Et au fond, c’est peut-être ça le futur du style : une mode qui parle plusieurs langues, qui traverse les continents sans jamais oublier d’où viennent ses fils.