Un résultat net en nette progression
Le groupe Crédit du Maroc a publié des résultats encourageants à l’issue des neuf premiers mois de 2025. Le bénéfice net consolidé s’élève à 690 MDH, contre 575,39 MDH un an plus tôt.
Autrement dit : un bond de presque 20 % qui interpelle dans un secteur bancaire marocain en pleine recomposition.
Ce succès s’appuie sur plusieurs leviers : le produit net bancaire (PNB) consolidé a atteint 2,678 MMDH, en hausse de 9,8 % sur un an. La marge nette d’intérêt fer de lance de la rentabilité bancaire progresse quant à elle de 10,9 %, pour s’élever à 1,993 MMDH, portée par l’élargissement des encours de crédits et le renforcement de la collecte. Ajoutons à cela la marge sur commissions, qui grimpe de 8 % à 379 MDH, grâce à la performance des filiales spécialisées (leasing, factoring, bourse).
Le résultat brut d’exploitation gagne aussi du terrain (+ 13,1 % à 1,468 MMDH), tandis que le coefficient d’exploitation s’améliore de 162 points de base pour s’établir à 45,2 % signe que la banque gagne en efficience.
Crédit et collecte : une reprise tangible
Un des éléments les plus significatifs de ce bilan est la reprise des crédits distribués : les emplois clientèle s’établissent à 58,069 MMDH — soit une hausse de 5,2 % sur un an.
Dans le détail, les crédits aux entreprises progressent de 8 %, tirés notamment par le crédit-bail (+ 44,4 %), le financement d’équipement (+ 21,2 %) et les prêts aux promoteurs immobiliers (+ 18,4 %). Côté particuliers, les crédits à la consommation affichent + 9,6 %, ceux de l’habitat + 2,5 %.
La collecte, de son côté, suit la tendance : les ressources consolidées atteignent 58,470 MMDH, en hausse de 6,8%. Parmi elles, les ressources à vue totalisent 42,139 MMDH, en progression de 10,7% — un signe de confiance des épargnants.
Un modèle équilibré… mais des défis à garder à l’œil
Ce triple effet — croissance des crédits, collecte robuste, maîtrise des coûts — donne à Crédit du Maroc une santé financière affichée et un avantage compétitif. Le portefeuille diversifié (entreprises, particuliers, filiales spécialisées) semble porter ses fruits, ce qui rassure face à un contexte économique parfois incertain.
Pour autant, ce succès ne signifie pas que la route sera sans obstacles. Plusieurs éléments méritent vigilance :
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La qualité des actifs et le coût du risque restent cruciaux : même si les indicateurs récents sont rassurants, un retournement conjoncturel, des créances en souffrance ou un affaiblissement de la demande peuvent fragiliser le bilan.
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L’environnement macroéconomique inflation, taux d’intérêt, contexte international pourrait peser sur la demande de crédit, la solvabilité des clients ou la rentabilité des opérations.
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Enfin, pour que la croissance soit durable, la banque devra maintenir ce rythme ce qui suppose rigueur, innovation et adaptation aux évolutions du marché.
Pour le Maroc un signal encourageant pour l’économie
Le bon bilan de Crédit du Maroc n’est pas qu’un chiffre : c’est un indicateur sur la confiance retrouvée dans le financement de l’économie. Pour les entreprises, cela signifie un accès renouvelé au crédit ; pour les ménages, des opportunités de financement ; pour le pays, une banque capable de jouer un rôle actif dans la relance.
Dans un contexte où le crédit bancaire global continue de croître (les encours ont déjà franchi les 1 166 MMDH en 2025), le comportement de CDM influence et reflète la dynamique du secteur.
Crédit du Maroc sort d’un 9-mois 2025 convaincant 690 MDH de résultat net, une reprise du crédit, une collecte en hausse, une rentabilité renforcée. Ces résultats montrent que la banque sait redevenir un moteur de financement, même dans un environnement économique exigeant.
Mais, comme toujours dans la banque, le vrai défi c’est la durabilité : maintenir l’équilibre entre risque et croissance, anticiper les chocs, adapter l’offre à un Maroc en mutation. Si CDM parvient à conjuguer prudence et ambition, il pourrait bien devenir un pilier de la relance économique nationale.
D’ici là, l’évolution des créances, le climat macroéconomique et les choix stratégiques seront à suivre de près.
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