L'ODJ Média

lodj





Crise sino-japonaise : le retour des vieux démons


Rédigé par le Lundi 17 Novembre 2025

La tension est montée entre la Chine et le Japon suite à des déclarations de la nouvelle cheffe du gouvernement nippon, Sanae Takaichi, relative à Taïwan. Le risque d’un conflit armé imminent en Extrême-Orient est peu probable, mais la situation n’y fait que s’envenimer.



A lire ou à écouter en podcast :


La sortie de la première ministre japonaise, Sanae Takaichi, devant une commission parlementaire, le 7 novembre, laissant entendre que le Japon pourrait intervenir militairement dans un potentiel conflit armé entre la Chine et Taïwan est plutôt déconcertante.

Première femme à se faire élire à la tête du gouvernement japonais, pas plus tard que le 21 octobre, la conservatrice Sanae Takaichi, également présidente du parti libéral-démocrate, semble aussi représenter un tournant majeur dans la politique extérieure du Japon.

La constitution nipponne, adoptée en 1947 à la fin de la Seconde Guerre mondiale, le Japon étant alors dans le camp des perdants et sous occupation américaine est-il nécessaire de rappeler, stipule clairement dans son article 9 que « le peuple japonais renonce à jamais à la guerre ».

Du pacifisme au réarmement

Depuis lors, le Japon ne possède pas plus que des forces d’autodéfense, toutefois renforcées sous le mandat du prédécesseur de Sanae Takaichi, Shigeru Ishiba (du 1er octobre 2024-21 octobre 2025), présumé cherchant à pousser vers une révision de la constitution, permettant de supprimer le fameux article 9.

Sanae Takaichi s’inscrit également dans le courant politique de l’ancien premier ministre Shinzo Abe (du 26 septembre 2006-26 septembre 2007 et du 26 décembre 2012 au 16 septembre 2020), le premier haut dirigeant nippon a tenté de réorienter la politique extérieure du Japon pour l’éloigner de son pacifisme.

L’actuelle cheffe du gouvernement japonais a occupé plusieurs postes ministériels sous les deux gouvernements Shinzo Abe et continue, donc, dans la même stratégie de réarmement du Japon. Elle veut porter le budget de la défense japonaise à 2 % du Pib, soit deux ans avant l’échéance portée sur le plan d’augmentation des dépenses militaires initié par son prédécesseur.

La fureur du dragon

La réaction de Pékin aux propos, considérés comme provocateurs, de la nouvelle première ministre japonaise relatifs à Taïwan, ne s’est évidemment pas fait attendre. Le ministère des affaires étrangères chinois a convoqué l’ambassadeur du Japon, le 13 novembre, pour le mettre en garde contre toute ingérence à Taïwan, considérée par la Chine comme faisant partie intégrante de son territoire.

Le 16 novembre, Pékin a déployé 30 avions militaires et 7 navires de guerre dans les eaux entourant les Îles Senkaku, un archipel sous contrôle japonais situé à quelque 170 kms de Taïwan, selon le ministère de la Défense de cette dernière.

La Chine a, par ailleurs, « déconseillé » à ses ressortissants de se rendre au Japon. 7,5 millions de touristes chinois ont visité le Japon, au cours des 9 premiers mois de l’année en cours. Le manque à gagner ainsi infligé à l’économie nipponne est à considérer comme une sanction économique de la part de Pékin.

Le militarisme de la « Dame de fer »

Il est important de noter que la volonté des gouvernements dirigés par le parti libéral-démocrate de réarmement du Japon ne suscite pas un grand enthousiasme populaire, bien au contraire. 

Le pacifisme n’est pas perçu par le peuple japonais comme imposé par le vainqueur américain. Ce serait même un motif de fierté, a expliqué Constance Sereni, historienne spécialiste du Japon contemporain à l'Université de Genève, lors d’une émission diffusée le 6 novembre par la RTS (Radio Télévision Suisse).

De toute évidence, la présence d’une femme à la tête d’un pays comme le Japon avec un lourd passé militariste et impérialiste, Taïwan ayant même été sous occupation nipponne de 1895 à 1945,  n’est pas une garantie de pacifisme.

Certains journalistes l’ont surnommé la « Dame de fer », en référence à la première ministre britannique, Margaret Thatcher (1979-1990), qui a mené, en 1982, la guerre des Malouines contre l’Argentine.

À la différence près que la Chine n’est pas l’Argentine. Et il n’est pas certain que l’allié américain, qui n’est pas parvenu à faire plier genoux à la Russie en sacrifiant l’Ukraine, peut faire mieux aux confins orientaux du Pacifique.





Ahmed Naji
Journaliste par passion, donner du relief à l'information est mon chemin de croix. En savoir plus sur cet auteur
Lundi 17 Novembre 2025

Breaking news | Analyses & Finance & Bourse | Communiqué de presse | Gaming | Eco Business | Digital & Tech | Santé & Bien être | Lifestyle | Culture & Musique & Loisir | Sport | Auto-moto | Room | L'ODJ Podcasts - 8éme jour | Les dernières émissions de L'ODJ TV | Last Conférences & Reportages | Bookcase | LODJ Média | Avatar IA Live


Bannière Réseaux Sociaux


Bannière Lodj DJ







LODJ24 TV
آخر الأخبار
جاري تحميل الأخبار...
BREAKING NEWS
📰 Chargement des actualités...

Inscription à la newsletter

Plus d'informations sur cette page : https://www.lodj.ma/CGU_a46.html
















Vos contributions
LODJ Vidéo