Sanction
Après Fitch , la France se fait encore taper sur les doigts !
L'agence de notation Morningstar DBRS a abaissé vendredi dernier la note souveraine de la France de AA+ à AA. Dans le même temps, Fitch a relevé la note de l'Italie qui emprunte désormais à des taux similaires à ceux de l'Hexagone
Ainsi , une deuxième agence dégrade la note de la France pendant que l'Italie, l'Espagne et le Portugal voient leur note s'améliorer, une semaine après que Fitch dégradait la note de la France et ne la fasse basculer le pays dans le club des «simples A» !
L’agence de notation Fitch avait pris acte de la paralysie politique, qui rend inenvisageable tout plan ambitieux de réduction du déficit public. Et s’ est aligné sur les marchés.
La France se fait encore taper sur les doigts. Une semaine après la sanction prononcée par Fitch, l'agence de notation Morningstar DBRS, considérée comme la quatrième plus importante, a à son tour abaissé vendredi soir la note souveraine du pays à AA en raison d'une trajectoire "d'assainissement budgétaire" plus lente que prévue, mais assortie d'une perspective "stable", selon un communiqué.
Après avoir déjà dégradé la perspective de la note souveraine il y a 6 mois, DBRS explique que l'abaissement de AA+ à AA reflète "les défis posés par la fragmentation politique" et "l'instabilité gouvernementale" accrue depuis les élections législatives de juillet 2024 avec un Parlement sans majorité.
Selon l'agence, cette absence de "consensus" politique "entrave la capacité du gouvernement à prendre des mesures budgétaires décisives".
Si elle ne jouit pas de la même notoriété que les trois principales agences de notation (S&P, Moody's et Fitch), Morningstar DBRS dresse un constat similaire de la situation de l'Hexagone, à savoir qu'il existe des "risques élevés" que la France n'atteigne pas ses objectifs budgétaires ces prochaines années, rappelant que le déficit public du pays était le plus important de la zone euro en 2024, à 5,8% du PIB.
Il devrait le rester en 2025, et "les ajustements budgétaires nécessaires dans le budget 2026 pour atteindre l'objectif de déficit de 4,6% du PIB (...) sont significatifs", relève encore l'agence.
Une trajectoire budgétaire plus favorable en Italie
Cette deuxième dégradation en une semaine de la note française tranche avec les dernières décisions des agences concernant nos voisins du sud. En effet, au moment où Fitch retirait son "double A" à la France, l'Espagne était récompensée par S&P (note relevé de A à A+) et le Portugal par Fitch (note relevée de A- à A).
Cette dernière a également félicité l'Italie, longtemps considérée comme l'homme malade de l'Europe, en redressant sa note d'un cran vendredi, de BBB à BBB+ "pour refléter une confiance accrue dans la trajectoire budgétaire" du pays.
L'agence d'évaluation financière met par ailleurs au crédit de l'Italie "un environnement politique stable": "Cela contraste fortement avec le passé récent, où le pays a souffert de revirements et d'instabilité politique, qui l'ont conduit à manquer des objectifs" en matière de finances publiques. Mais le gouvernement ultraconservateur de Giorgia Meloni a mené au cours des deux dernières années une politique de rigueur budgétaire.
Le pays, longtemps jugé trop dépensier, a divisé son déficit public par deux en seulement un an, celui-ci s'affichant à 3,4% du PIB en 2024. À 135% du PIB, sa dette reste nettement supérieure à celle de la France (114%) mais elle a fondu de 20 points en quatre ans .
Ainsi , une deuxième agence dégrade la note de la France pendant que l'Italie, l'Espagne et le Portugal voient leur note s'améliorer, une semaine après que Fitch dégradait la note de la France et ne la fasse basculer le pays dans le club des «simples A» !
L’agence de notation Fitch avait pris acte de la paralysie politique, qui rend inenvisageable tout plan ambitieux de réduction du déficit public. Et s’ est aligné sur les marchés.
La France se fait encore taper sur les doigts. Une semaine après la sanction prononcée par Fitch, l'agence de notation Morningstar DBRS, considérée comme la quatrième plus importante, a à son tour abaissé vendredi soir la note souveraine du pays à AA en raison d'une trajectoire "d'assainissement budgétaire" plus lente que prévue, mais assortie d'une perspective "stable", selon un communiqué.
Après avoir déjà dégradé la perspective de la note souveraine il y a 6 mois, DBRS explique que l'abaissement de AA+ à AA reflète "les défis posés par la fragmentation politique" et "l'instabilité gouvernementale" accrue depuis les élections législatives de juillet 2024 avec un Parlement sans majorité.
Selon l'agence, cette absence de "consensus" politique "entrave la capacité du gouvernement à prendre des mesures budgétaires décisives".
Si elle ne jouit pas de la même notoriété que les trois principales agences de notation (S&P, Moody's et Fitch), Morningstar DBRS dresse un constat similaire de la situation de l'Hexagone, à savoir qu'il existe des "risques élevés" que la France n'atteigne pas ses objectifs budgétaires ces prochaines années, rappelant que le déficit public du pays était le plus important de la zone euro en 2024, à 5,8% du PIB.
Il devrait le rester en 2025, et "les ajustements budgétaires nécessaires dans le budget 2026 pour atteindre l'objectif de déficit de 4,6% du PIB (...) sont significatifs", relève encore l'agence.
Une trajectoire budgétaire plus favorable en Italie
Cette deuxième dégradation en une semaine de la note française tranche avec les dernières décisions des agences concernant nos voisins du sud. En effet, au moment où Fitch retirait son "double A" à la France, l'Espagne était récompensée par S&P (note relevé de A à A+) et le Portugal par Fitch (note relevée de A- à A).
Cette dernière a également félicité l'Italie, longtemps considérée comme l'homme malade de l'Europe, en redressant sa note d'un cran vendredi, de BBB à BBB+ "pour refléter une confiance accrue dans la trajectoire budgétaire" du pays.
L'agence d'évaluation financière met par ailleurs au crédit de l'Italie "un environnement politique stable": "Cela contraste fortement avec le passé récent, où le pays a souffert de revirements et d'instabilité politique, qui l'ont conduit à manquer des objectifs" en matière de finances publiques. Mais le gouvernement ultraconservateur de Giorgia Meloni a mené au cours des deux dernières années une politique de rigueur budgétaire.
Le pays, longtemps jugé trop dépensier, a divisé son déficit public par deux en seulement un an, celui-ci s'affichant à 3,4% du PIB en 2024. À 135% du PIB, sa dette reste nettement supérieure à celle de la France (114%) mais elle a fondu de 20 points en quatre ans .
Paris en passe de devenir "le nouveau malade de l'Europe"
La France emprunte au même coût que l'Italie !
Autant d'éléments rassurants pour les marchés alors que l'Italie emprunte désormais à des conditions proches de la France (3,56% à 10 ans)."Il faut rappeler une chose essentielle: ce que regardent les marchés ce n’est pas tant le niveau du ratio dette/PIB, ce qui compte c’est la dynamique", souligne sur BFM Business Mabrouk Chetouane, responsable de la stratégie globale de marchés chez Natixis IM.
"Ce que disent les agences de notation c’est que globalement on a une économie italienne qui a démontré qu’elle avait la capacité à réduire son endettement. Elle a prouvé que finalement c’était possible de réduire le ratio dette/PIB, là où la France s’est montrée totalement incapable de le faire depuis le Covid", ajoute l'analyste.
Après une semaine politique chargée et mouvementée sur le front social , les regards étaient tournés vers l’agence Fitch . Celle-ci devait mettre à jour sa note sur la France , Moody’s et S & P suivront, respectivement les 24 octobre et 28 novembre.
Ces évaluations seront scrutées de près tant elles conditionnent la confiance des investisseurs et peuvent peser sur les décisions des banques et fonds d’investissement.
Le ministre sortant de l’Économie, Éric Lombard, a dit prendre «acte» de la décision de l’agence. «Une décision motivée par la situation de nos finances publiques et l’incertitude politique, malgré la solidité de l’économie française», souligne-t-il sur X.
Se voulant rassurant, il ajoute : «Le nouveau Premier ministre a d’ores et déjà engagé la consultation des forces politiques représentées au Parlement, en vue d’adopter un budget pour la Nation et de poursuivre les efforts de rétablissement de nos finances publiques.»
Cette dégradation s’accompagne de conséquences directes. Certains fonds, notamment étrangers ( la dette est détenue à 54 % par des investisseurs «non-résidents »), s’interdisent de détenir en trop grande quantité de la dette classée « A ».
Ce qui devrait provoquer des ventes forcées exerçant une pression à la hausse sur les taux d’intérêt. Pour autant, la réaction des marchés pourrait rester modérée, ceux-ci disposant de tous les outils pour apprécier en direct le niveau de risque de chaque dette souveraine.
Le mauvais état des finances publiques françaises est une information « largement digérée par les marchés », explique Maxime Darmet, d’Allianz Trade. Si les agences tardent à se positionner, c’est parce qu’elles « ne veulent plus être qualifiées de pyromanes », ajoute-t-il.
Une notation qui devenait « difficile à justifier »Fitch a mis surtout fin à une incongruité.!
L’écart de notation entre la France et certains pays européens moins bien notés comme l’Espagne (A-), le Portugal (A-) ou l’Italie (BBB+) devenait « difficile à justifier » au regard des taux plus faibles auxquels ces derniers se financent désormais, estime l’économiste Lucile Bembaron dans sa dernière note pour Asterès.
Les marchés se montrent en effet plus attentifs à la trajectoire budgétaire qu’au niveau d’endettement. Ainsi l’Italie, dont le ratio d’endettement est supérieur à celui de la France, à 138 % contre 114 %, emprunte-t-elle à des taux équivalents à ceux de la France sur les obligations à dix ans, et même inférieurs sur les obligations de plus court terme. Les investisseurs saluent de cette manière la réduction du déficit public italien, passé de 7,2 % en 2023 à 3,4 % en 2024.
Par sa décision, Fitch refuse le bénéfice du doute au nouveau premier ministre, Sébastien Lecornu, qui a entamé des discussions avec les différents groupes politiques ainsi qu’avec les partenaires sociaux pour identifier une « voie de passage » devant permettre l’adoption d’un budget dans les temps impartis, c’est-à-dire avant la fin de l’année.
Le choix de l’agence américaine traduit un changement de posture face au climat politique national : en mars dernier, elle avait laissé sa note inchangée à la suite de l’adoption du budget 2025, bien que celle-ci se soit faite au rabais et hors délai. Cette fois-ci, Fitch se montre moins patiente, et il est fort probable que les autres agences, qui doivent prochainement se prononcer - notamment Moody’s le 24 octobre et Standard & Poor’s le 28 novembre - en fassent de même.
Alors que Sébastien Lecornu cherche un programme de gouvernement pour sortir de la crise politique , Christine Lagarde se veut rassurante sur le futur gouvernement français et le FMI a appelé la France à s'attaquer à sa dette «également par la croissance .
Force est de reconnaître que les marges de manœuvre limitées de l’exécutif ne laissent pas augurer un prompt reflux de la dette, qui a atteint 3 345 milliards d’euros au premier trimestre. « Or le déficit qui permet de stabiliser la dette se situe autour de 2,8 % selon nos calculs », explique Hadrien Camatte, économiste chez Natixis.
La charge de la dette, c’est-à-dire la part de la dépense publique consacrée au remboursement des intérêts, est toujours plus lourde. De 58,8 milliards d’euros en 2024, elle pourrait atteindre plus de 107 milliards en 2029, selon la Cour des comptes.
Cette sombre perspective, tout comme l’assurance de voir la prime de risque exigée par les investisseurs augmenter toujours plus, convaincra-t-elle les partis politiques d’aboutir à un compromis sur le budget 2026 ?
Rien n’est moins sûr, tant l’envie de certains de provoquer une dissolution est forte, quand bien même un tel scénario plomberait la croissance, creuserait un peu plus le déficit et alourdirait le poids de la dette.
Avec AFP
Autant d'éléments rassurants pour les marchés alors que l'Italie emprunte désormais à des conditions proches de la France (3,56% à 10 ans)."Il faut rappeler une chose essentielle: ce que regardent les marchés ce n’est pas tant le niveau du ratio dette/PIB, ce qui compte c’est la dynamique", souligne sur BFM Business Mabrouk Chetouane, responsable de la stratégie globale de marchés chez Natixis IM.
"Ce que disent les agences de notation c’est que globalement on a une économie italienne qui a démontré qu’elle avait la capacité à réduire son endettement. Elle a prouvé que finalement c’était possible de réduire le ratio dette/PIB, là où la France s’est montrée totalement incapable de le faire depuis le Covid", ajoute l'analyste.
Après une semaine politique chargée et mouvementée sur le front social , les regards étaient tournés vers l’agence Fitch . Celle-ci devait mettre à jour sa note sur la France , Moody’s et S & P suivront, respectivement les 24 octobre et 28 novembre.
Ces évaluations seront scrutées de près tant elles conditionnent la confiance des investisseurs et peuvent peser sur les décisions des banques et fonds d’investissement.
Le ministre sortant de l’Économie, Éric Lombard, a dit prendre «acte» de la décision de l’agence. «Une décision motivée par la situation de nos finances publiques et l’incertitude politique, malgré la solidité de l’économie française», souligne-t-il sur X.
Se voulant rassurant, il ajoute : «Le nouveau Premier ministre a d’ores et déjà engagé la consultation des forces politiques représentées au Parlement, en vue d’adopter un budget pour la Nation et de poursuivre les efforts de rétablissement de nos finances publiques.»
Cette dégradation s’accompagne de conséquences directes. Certains fonds, notamment étrangers ( la dette est détenue à 54 % par des investisseurs «non-résidents »), s’interdisent de détenir en trop grande quantité de la dette classée « A ».
Ce qui devrait provoquer des ventes forcées exerçant une pression à la hausse sur les taux d’intérêt. Pour autant, la réaction des marchés pourrait rester modérée, ceux-ci disposant de tous les outils pour apprécier en direct le niveau de risque de chaque dette souveraine.
Le mauvais état des finances publiques françaises est une information « largement digérée par les marchés », explique Maxime Darmet, d’Allianz Trade. Si les agences tardent à se positionner, c’est parce qu’elles « ne veulent plus être qualifiées de pyromanes », ajoute-t-il.
Une notation qui devenait « difficile à justifier »Fitch a mis surtout fin à une incongruité.!
L’écart de notation entre la France et certains pays européens moins bien notés comme l’Espagne (A-), le Portugal (A-) ou l’Italie (BBB+) devenait « difficile à justifier » au regard des taux plus faibles auxquels ces derniers se financent désormais, estime l’économiste Lucile Bembaron dans sa dernière note pour Asterès.
Les marchés se montrent en effet plus attentifs à la trajectoire budgétaire qu’au niveau d’endettement. Ainsi l’Italie, dont le ratio d’endettement est supérieur à celui de la France, à 138 % contre 114 %, emprunte-t-elle à des taux équivalents à ceux de la France sur les obligations à dix ans, et même inférieurs sur les obligations de plus court terme. Les investisseurs saluent de cette manière la réduction du déficit public italien, passé de 7,2 % en 2023 à 3,4 % en 2024.
Par sa décision, Fitch refuse le bénéfice du doute au nouveau premier ministre, Sébastien Lecornu, qui a entamé des discussions avec les différents groupes politiques ainsi qu’avec les partenaires sociaux pour identifier une « voie de passage » devant permettre l’adoption d’un budget dans les temps impartis, c’est-à-dire avant la fin de l’année.
Le choix de l’agence américaine traduit un changement de posture face au climat politique national : en mars dernier, elle avait laissé sa note inchangée à la suite de l’adoption du budget 2025, bien que celle-ci se soit faite au rabais et hors délai. Cette fois-ci, Fitch se montre moins patiente, et il est fort probable que les autres agences, qui doivent prochainement se prononcer - notamment Moody’s le 24 octobre et Standard & Poor’s le 28 novembre - en fassent de même.
Alors que Sébastien Lecornu cherche un programme de gouvernement pour sortir de la crise politique , Christine Lagarde se veut rassurante sur le futur gouvernement français et le FMI a appelé la France à s'attaquer à sa dette «également par la croissance .
Force est de reconnaître que les marges de manœuvre limitées de l’exécutif ne laissent pas augurer un prompt reflux de la dette, qui a atteint 3 345 milliards d’euros au premier trimestre. « Or le déficit qui permet de stabiliser la dette se situe autour de 2,8 % selon nos calculs », explique Hadrien Camatte, économiste chez Natixis.
La charge de la dette, c’est-à-dire la part de la dépense publique consacrée au remboursement des intérêts, est toujours plus lourde. De 58,8 milliards d’euros en 2024, elle pourrait atteindre plus de 107 milliards en 2029, selon la Cour des comptes.
Cette sombre perspective, tout comme l’assurance de voir la prime de risque exigée par les investisseurs augmenter toujours plus, convaincra-t-elle les partis politiques d’aboutir à un compromis sur le budget 2026 ?
Rien n’est moins sûr, tant l’envie de certains de provoquer une dissolution est forte, quand bien même un tel scénario plomberait la croissance, creuserait un peu plus le déficit et alourdirait le poids de la dette.
Avec AFP












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