L'ODJ Média

lodj





Donald Trump : ​Président à plein temps, businessman à temps complet

Smartphone, MVNO, marques déposées : les affaires continuent pour le président en exercice Trump, président… et patron de start-up ?


Rédigé par La rédaction le Lundi 16 Juin 2025

Donald Trump, président depuis janvier 2025, lance un opérateur mobile Trump One. Un mélange inédit de pouvoir politique et d’intérêts commerciaux.



À la Maison Blanche et dans les télécoms : Trump mène deux vies

C’est une première dans l’histoire contemporaine des démocraties occidentales : un président en exercice qui continue de développer activement ses affaires personnelles depuis le Bureau ovale. Depuis son retour à la Maison Blanche en janvier 2025, Donald Trump n’a visiblement rien abandonné de son esprit entrepreneurial. Bien au contraire.

Alors que ses opposants attendaient qu’il sépare, cette fois, fonction présidentielle et empire commercial, l’homme d’affaires devenu président (ou l’inverse) leur répond par un nouveau coup d’éclat : la création d’un opérateur téléphonique à son nom, Trump One, et le lancement envisagé d’un smartphone Trump.

Plus qu’un gadget ou un simple outil de communication politique, il s’agit d’une entreprise privée, bien réelle, portée par des dépôts de marques officiels. En clair : le président Trump est également, en 2025, un patron de télécoms en devenir. Et cela soulève, à juste titre, une multitude de questions.

Les documents officiels déposés par DTTM Operations LLC, la société qui gère les droits commerciaux liés à la marque Trump, sont clairs. Ils concernent une large gamme de produits : smartphones, accessoires, boutiques physiques, applications mobiles et services de téléphonie. Tout l’écosystème mobile moderne.

Selon l’expert en propriété intellectuelle Josh Gerben, ce n’est pas un simple écran de fumée. Un avocat de Donald Trump a même signé une déclaration sous serment pour attester de la véracité du projet. Trump One, ou T1, serait un MVNO, un opérateur virtuel qui exploite les réseaux d’AT&T, Verizon ou T-Mobile, sans posséder d’infrastructure propre.

La démarche n’a rien d’anecdotique. Elle vise à capitaliser sur une base militante fidèle et à transformer chaque fan de Trump en client de Trump. De la politique à la consommation, il n’y a plus qu’un pas. Et ce pas, Trump l’a franchi sans détour. Le président gouverne... tout en vendant.

L’empire Trump ne s’est jamais vraiment arrêté. Dès son premier mandat (2017-2021), Trump avait déjà conservé ses liens économiques via ses enfants, suscitant critiques et soupçons. Mais aujourd’hui, le contexte est bien plus alarmant : il ne s’agit plus de déléguer ou de geler des actifs, mais de continuer à entreprendre activement tout en étant chef d’État.

Le Trump Store est toujours en ligne, avec ses produits dérivés : casquettes, mugs, T-shirts, vins, NFT, et maintenant, une expansion télécom. Chaque produit est un vecteur d’influence, chaque client est un électeur, chaque achat une déclaration politique.

C’est un branding politique inédit, qui repose non sur des institutions, mais sur une marque-personne. Et c’est bien là le cœur du problème : comment un président en exercice peut-il continuer à développer des marques commerciales sans violer l’éthique fondamentale de sa charge ?

Conflits d’intérêts : un flou volontaire ?
La Constitution américaine n’interdit pas explicitement au président d’avoir des intérêts commerciaux. Mais la tradition républicaine, elle, impose la neutralité et la distance. Or, Trump transforme la présidence en une vitrine mondiale de son propre business. Il est à la fois le chef d’État et le promoteur de sa propre économie parallèle.

À Washington, certains élus démocrates ont déjà haussé le ton. Des juristes parlent d’un « vide juridique stratégique » que Trump exploite à fond. D'autres réclament l’ouverture de commissions d’enquête parlementaire sur les liens entre décisions politiques et intérêts commerciaux du président.

Et pourtant, dans les rangs républicains, le silence est assourdissant. Car Trump reste maître du jeu politique, et toute critique interne est perçue comme une trahison.

Trump n’avance plus masqué : il affiche ses intentions commerciales et politiques comme deux faces de la même pièce. Pour ses partisans, ce mélange des genres n’est pas un problème, mais un atout. Ils voient en lui un président « pragmatique », « efficace », « libre des codes ». Pour ses détracteurs, c’est un coup de canif à la démocratie.

Cette polarisation crée un climat où même les abus les plus flagrants deviennent acceptables pour une partie de l’opinion. Les gardes fous institutionnels sont affaiblis, la justice est critiquée, et les médias taxés de partialité. Dans cet environnement, Trump prospère.

Son pari est simple : tant que son électorat achète ses produits et vote pour lui, il n’a aucune raison de ralentir. Et dans un monde où la politique devient un spectacle marchand, il est peut-être le seul à maîtriser parfaitement les deux scènes.

Et si d’autres suivaient ?
Le cas Trump ne doit pas être vu comme une anomalie américaine. Il pourrait bien devenir un modèle pour d’autres leaders populistes ou autoritaires à travers le monde. La tentation est grande : mêler pouvoir politique et influence économique, transformer la fonction publique en business personnel, affaiblir les contre-pouvoirs.

Pour un pays comme le Maroc, l’expérience Trump mérite d’être examinée avec lucidité. Elle montre les risques de dérives quand les institutions ne sont plus capables de distinguer clairement entre ce qui relève de l’intérêt général et ce qui sert une marque privée.

Vers une présidence actionnaire ?

En poursuivant son expansion commerciale depuis la Maison Blanche, Donald Trump redéfinit le rôle de président. Il n’est plus seulement chef d’État, mais aussi CEO de sa propre image.

Son entrée dans le secteur des télécommunications pendant l’exercice de son mandat n’est pas un détail. C’est un message fort : le pouvoir n’est plus un sacrifice, c’est un levier. Et dans cette logique, chaque électeur devient aussi un client. Chaque décision politique peut avoir une résonance commerciale. Le brouillage est total.

Trump, président, Trump One, smartphone, télécom, Maison Blanche, conflits, MVNO, branding, éthique






Lundi 16 Juin 2025

Breaking news | Analyses & Finance & Bourse | Gaming | Communiqué de presse | Eco Business | Digital & Tech | Santé & Bien être | Lifestyle | Culture & Musique & Loisir | Sport | Auto-moto | Room | L'ODJ Podcasts - 8éme jour | Les dernières émissions de L'ODJ TV | Last Conférences & Reportages | Bookcase | LODJ Média | Avatar IA Live


Bannière Réseaux Sociaux


Bannière Lodj DJ







LODJ24 TV
آخر الأخبار
جاري تحميل الأخبار...
BREAKING NEWS
📰 Chargement des actualités...

Inscription à la newsletter

Plus d'informations sur cette page : https://www.lodj.ma/CGU_a46.html
















Vos contributions
LODJ Vidéo