Le classement universel en étoiles pour tous les types d’hébergement — y compris les riads, kasbahs et maisons d’hôtes — est une grande nouveauté. Que pensez-vous de ce changement en termes de lisibilité pour les touristes et de positionnement pour les établissements ? Est-ce une simplification ou une complexification déguisée ?
Réponse :
Ce changement de paradigme est une avancée stratégique très attendue, notamment dans un contexte de forte concurrence internationale. Jusqu’ici, le système de classement marocain souffrait d’un manque de cohérence : les hôtels suivaient une logique d’étoiles, mais les maisons d’hôtes ou riads étaient classés selon des catégories souvent peu compréhensibles pour le touriste lambda. Il en résultait une grande confusion, en particulier pour les clientèles internationales habituées à s’appuyer sur une lecture universelle des standards. À ce titre, la généralisation du classement en étoiles constitue une clarification bienvenue et un outil puissant de lisibilité de l’offre. C’est une rupture qualitative et une maturation bienvenue.
Cela dit, cette simplification en apparence ne signifie pas que le processus devient plus facile pour les établissements. Au contraire, on passe d’un système purement déclaratif à une véritable logique d’évaluation dynamique, multi-critères, avec une rigueur nouvelle. Et pour les acteurs du secteur, notamment les petites structures ou les exploitants familiaux, cela demandera des efforts conséquents en matière d’aménagement, de services, de formation des équipes et de reporting. Il y a donc effectivement une montée en exigence. Mais je préfère parler d’un alignement nécessaire plutôt que d’une complexification punitive.
Ce qu’il faudra surveiller de très près, c’est l’adaptabilité du référentiel aux spécificités marocaines. On ne peut pas évaluer un riad patrimonial de la Médina de Marrakech de la même manière qu’un hôtel en bord de mer à Taghazout ou Tanger. L’authenticité, l’architecture vernaculaire, le charme non standardisé doivent être reconnus dans les grilles d’évaluation. Le risque serait de normer de façon rigide des expériences justement appréciées pour leur singularité.
En somme, c’est une réforme à double tranchant : elle facilite la comparaison et la transparence pour le client, ce qui est fondamental pour renforcer la confiance et donc les taux de conversion. Mais elle suppose, pour les opérateurs, une capacité de transformation que tous ne possèdent pas. C’est là que l’État devra accompagner, avec la pédagogie nécessaire, des incitations, du conseil, voire des aides ciblées pour les petites structures.
Enfin, sur le plan du positionnement international, ce nouveau système est un outil de marketing puissant. Il nous permet d’aligner notre langage avec celui du marché mondial, tout en conservant, je l’espère, notre ADN marocain. C’est dans cet équilibre que résidera le véritable succès de cette réforme.
Réponse :
Ce changement de paradigme est une avancée stratégique très attendue, notamment dans un contexte de forte concurrence internationale. Jusqu’ici, le système de classement marocain souffrait d’un manque de cohérence : les hôtels suivaient une logique d’étoiles, mais les maisons d’hôtes ou riads étaient classés selon des catégories souvent peu compréhensibles pour le touriste lambda. Il en résultait une grande confusion, en particulier pour les clientèles internationales habituées à s’appuyer sur une lecture universelle des standards. À ce titre, la généralisation du classement en étoiles constitue une clarification bienvenue et un outil puissant de lisibilité de l’offre. C’est une rupture qualitative et une maturation bienvenue.
Cela dit, cette simplification en apparence ne signifie pas que le processus devient plus facile pour les établissements. Au contraire, on passe d’un système purement déclaratif à une véritable logique d’évaluation dynamique, multi-critères, avec une rigueur nouvelle. Et pour les acteurs du secteur, notamment les petites structures ou les exploitants familiaux, cela demandera des efforts conséquents en matière d’aménagement, de services, de formation des équipes et de reporting. Il y a donc effectivement une montée en exigence. Mais je préfère parler d’un alignement nécessaire plutôt que d’une complexification punitive.
Ce qu’il faudra surveiller de très près, c’est l’adaptabilité du référentiel aux spécificités marocaines. On ne peut pas évaluer un riad patrimonial de la Médina de Marrakech de la même manière qu’un hôtel en bord de mer à Taghazout ou Tanger. L’authenticité, l’architecture vernaculaire, le charme non standardisé doivent être reconnus dans les grilles d’évaluation. Le risque serait de normer de façon rigide des expériences justement appréciées pour leur singularité.
En somme, c’est une réforme à double tranchant : elle facilite la comparaison et la transparence pour le client, ce qui est fondamental pour renforcer la confiance et donc les taux de conversion. Mais elle suppose, pour les opérateurs, une capacité de transformation que tous ne possèdent pas. C’est là que l’État devra accompagner, avec la pédagogie nécessaire, des incitations, du conseil, voire des aides ciblées pour les petites structures.
Enfin, sur le plan du positionnement international, ce nouveau système est un outil de marketing puissant. Il nous permet d’aligner notre langage avec celui du marché mondial, tout en conservant, je l’espère, notre ADN marocain. C’est dans cet équilibre que résidera le véritable succès de cette réforme.