Enfin, Monsieur Benabbés-Taarji, pensez-vous que ce nouveau cadre réglementaire permettra au Maroc de “devenir une destination de référence”, comme l’a affirmé la ministre ? Quelles conditions restent encore à réunir pour y parvenir ?
Réponse :
Je crois profondément au potentiel du Maroc pour devenir une destination de référence, non seulement à l’échelle régionale, mais internationale. Ce n’est pas un slogan politique, c’est une conviction fondée sur des atouts réels : notre diversité géographique unique, notre patrimoine culturel vivant, notre hospitalité naturelle et une situation géostratégique exceptionnelle entre l’Europe, l’Afrique et le monde arabe. Ajoutez à cela des infrastructures en nette amélioration, des hubs aériens performants, une offre de plus en plus différenciée, et vous obtenez les fondations d’une grande puissance touristique.
Mais ce potentiel n’est pas une garantie automatique. Pour transformer cette promesse en réalité, il faut plus que des arrêtés réglementaires, aussi ambitieux soient-ils. Il faut une vision partagée, une mobilisation collective et surtout une constance dans l’action publique. Ce qui a souvent manqué dans le passé, c’est cette capacité à maintenir le cap au-delà des cycles politiques ou des urgences conjoncturelles.
Le nouveau cadre réglementaire va dans le bon sens. Il modernise notre approche de la qualité, il simplifie la lisibilité de l’offre, il introduit une culture de l’évaluation continue, il responsabilise l’ensemble des acteurs. C’est une fondation nécessaire, mais elle ne suffira pas si elle n’est pas accompagnée par des transformations structurelles dans plusieurs domaines clés.
D’abord, la formation. Une destination de référence, c’est d’abord une excellence humaine. Nous devons investir massivement dans le capital humain du tourisme : techniciens, managers, artisans du service, guides, cuisiniers, animateurs. La qualité ne viendra pas seulement de la réglementation, mais des hommes et des femmes qui accueillent nos visiteurs au quotidien.
Ensuite, l’ancrage territorial. Le tourisme ne peut pas être une bulle déconnectée des réalités locales. Il doit bénéficier aux populations, intégrer les filières locales, renforcer la cohésion sociale. Une destination de référence est une destination durable, équitable et inclusive. Cela passe par des choix d’aménagement intelligents, par la protection de nos ressources naturelles, et par une planification maîtrisée.
Troisième point : l’innovation et la digitalisation. Le monde du voyage change à une vitesse fulgurante. Pour rester compétitif, nous devons maîtriser les outils de réservation en ligne, les avis clients, la data, la visibilité sur les plateformes internationales. L’État doit accompagner cette transition, notamment pour les petits opérateurs.
Enfin, il nous faut une stratégie d’image cohérente, pilotée à l’international avec force et subtilité. Nous ne sommes pas seulement une destination balnéaire ou culturelle. Nous avons une pluralité d’identités touristiques qu’il faut savoir raconter au monde, en valorisant l’authenticité, la modernité, la sécurité et l’humanité qui caractérisent notre pays.
En conclusion, oui, nous pouvons devenir une destination de référence. Mais cela exige de ne pas s’arrêter au milieu du gué. Le cadre réglementaire est une base. L’enjeu maintenant, c’est la mise en œuvre, la mobilisation, et l’alignement de tous les acteurs autour d’un projet national ambitieux et partagé.
Réponse :
Je crois profondément au potentiel du Maroc pour devenir une destination de référence, non seulement à l’échelle régionale, mais internationale. Ce n’est pas un slogan politique, c’est une conviction fondée sur des atouts réels : notre diversité géographique unique, notre patrimoine culturel vivant, notre hospitalité naturelle et une situation géostratégique exceptionnelle entre l’Europe, l’Afrique et le monde arabe. Ajoutez à cela des infrastructures en nette amélioration, des hubs aériens performants, une offre de plus en plus différenciée, et vous obtenez les fondations d’une grande puissance touristique.
Mais ce potentiel n’est pas une garantie automatique. Pour transformer cette promesse en réalité, il faut plus que des arrêtés réglementaires, aussi ambitieux soient-ils. Il faut une vision partagée, une mobilisation collective et surtout une constance dans l’action publique. Ce qui a souvent manqué dans le passé, c’est cette capacité à maintenir le cap au-delà des cycles politiques ou des urgences conjoncturelles.
Le nouveau cadre réglementaire va dans le bon sens. Il modernise notre approche de la qualité, il simplifie la lisibilité de l’offre, il introduit une culture de l’évaluation continue, il responsabilise l’ensemble des acteurs. C’est une fondation nécessaire, mais elle ne suffira pas si elle n’est pas accompagnée par des transformations structurelles dans plusieurs domaines clés.
D’abord, la formation. Une destination de référence, c’est d’abord une excellence humaine. Nous devons investir massivement dans le capital humain du tourisme : techniciens, managers, artisans du service, guides, cuisiniers, animateurs. La qualité ne viendra pas seulement de la réglementation, mais des hommes et des femmes qui accueillent nos visiteurs au quotidien.
Ensuite, l’ancrage territorial. Le tourisme ne peut pas être une bulle déconnectée des réalités locales. Il doit bénéficier aux populations, intégrer les filières locales, renforcer la cohésion sociale. Une destination de référence est une destination durable, équitable et inclusive. Cela passe par des choix d’aménagement intelligents, par la protection de nos ressources naturelles, et par une planification maîtrisée.
Troisième point : l’innovation et la digitalisation. Le monde du voyage change à une vitesse fulgurante. Pour rester compétitif, nous devons maîtriser les outils de réservation en ligne, les avis clients, la data, la visibilité sur les plateformes internationales. L’État doit accompagner cette transition, notamment pour les petits opérateurs.
Enfin, il nous faut une stratégie d’image cohérente, pilotée à l’international avec force et subtilité. Nous ne sommes pas seulement une destination balnéaire ou culturelle. Nous avons une pluralité d’identités touristiques qu’il faut savoir raconter au monde, en valorisant l’authenticité, la modernité, la sécurité et l’humanité qui caractérisent notre pays.
En conclusion, oui, nous pouvons devenir une destination de référence. Mais cela exige de ne pas s’arrêter au milieu du gué. Le cadre réglementaire est une base. L’enjeu maintenant, c’est la mise en œuvre, la mobilisation, et l’alignement de tous les acteurs autour d’un projet national ambitieux et partagé.