Les opérateurs ont 24 mois pour se conformer aux nouvelles normes. Est-ce un délai réaliste selon vous ? Quels sont les principaux obstacles que vous anticipez pour cette période d’adaptation ?
Réponse :
Le délai de 24 mois fixé par le ministère est en soi un compromis raisonnable. C’est el plus courant. Il traduit une volonté d’avancer rapidement tout en laissant un temps d’adaptation aux opérateurs. Deux ans, c’est à la fois long et court : long si l’on est un établissement structuré, adossé à une chaîne hôtelière ou disposant d’un service qualité interne ; court, voire très court, si l’on est un petit riad, une maison d’hôtes ou un hôtel indépendant en milieu rural, souvent porté par une famille ou un micro-entrepreneur.
Ce que nous devons comprendre, c’est que se conformer aux nouvelles normes ne signifie pas simplement changer une signalétique ou repeindre une façade. Cela implique une révision profonde de la grille de services, une mise en conformité avec des critères techniques parfois lourds (sécurité incendie, accessibilité, hygiène), mais aussi un travail sur la culture de service, la formation des équipes, la mise en place de procédures, d’audits internes, d’indicateurs de qualité, etc. C’est un chantier global, parfois même un changement de paradigme.
Parmi les obstacles majeurs, je vois trois niveaux. Le premier est financier : certains établissements, notamment les plus anciens ou les plus fragiles économiquement, devront investir pour se conformer. Or, après la crise du COVID, beaucoup sont encore en convalescence. Il faudra donc imaginer des mécanismes d’accompagnement : crédits à taux préférentiels, subventions ciblées, accompagnement technique.
Le deuxième est humain : nous avons une pénurie chronique de profils qualifiés dans le tourisme, et cette réforme exige une montée en compétences généralisée, notamment dans les zones rurales ou les villes secondaires. Il faudra former massivement, en partenariat avec les instituts spécialisés, et ce rapidement.
Enfin, il y a un enjeu d’information et de compréhension : tous les opérateurs ne sont pas également informés, ni préparés. Le ministère doit donc jouer un rôle pédagogique, en diffusant des guides clairs, des webinaires, des tournées régionales d’explication, voire un accompagnement personnalisé pour les petites structures.
Personnellement, je pense qu’avec une vraie volonté de terrain, ce délai peut être respecté par une large majorité des établissements. Mais cela suppose une coordination intelligente entre les services du ministère, les représentants régionaux du tourisme, les fédérations professionnelles et les collectivités locales. Il faudra aussi éviter une logique punitive. Le but n’est pas d’exclure mais d’élever. Et cela passe par un esprit de partenariat, pas de sanction.
Enfin, ce délai peut aussi être une opportunité pour renforcer la différenciation positive : les établissements qui prendront le virage en avance de phase seront les mieux positionnés demain sur les plateformes, auprès des tours opérateurs et des clientèles internationales les plus exigeantes. Il y a donc un enjeu de compétitivité autant que de conformité.
Réponse :
Le délai de 24 mois fixé par le ministère est en soi un compromis raisonnable. C’est el plus courant. Il traduit une volonté d’avancer rapidement tout en laissant un temps d’adaptation aux opérateurs. Deux ans, c’est à la fois long et court : long si l’on est un établissement structuré, adossé à une chaîne hôtelière ou disposant d’un service qualité interne ; court, voire très court, si l’on est un petit riad, une maison d’hôtes ou un hôtel indépendant en milieu rural, souvent porté par une famille ou un micro-entrepreneur.
Ce que nous devons comprendre, c’est que se conformer aux nouvelles normes ne signifie pas simplement changer une signalétique ou repeindre une façade. Cela implique une révision profonde de la grille de services, une mise en conformité avec des critères techniques parfois lourds (sécurité incendie, accessibilité, hygiène), mais aussi un travail sur la culture de service, la formation des équipes, la mise en place de procédures, d’audits internes, d’indicateurs de qualité, etc. C’est un chantier global, parfois même un changement de paradigme.
Parmi les obstacles majeurs, je vois trois niveaux. Le premier est financier : certains établissements, notamment les plus anciens ou les plus fragiles économiquement, devront investir pour se conformer. Or, après la crise du COVID, beaucoup sont encore en convalescence. Il faudra donc imaginer des mécanismes d’accompagnement : crédits à taux préférentiels, subventions ciblées, accompagnement technique.
Le deuxième est humain : nous avons une pénurie chronique de profils qualifiés dans le tourisme, et cette réforme exige une montée en compétences généralisée, notamment dans les zones rurales ou les villes secondaires. Il faudra former massivement, en partenariat avec les instituts spécialisés, et ce rapidement.
Enfin, il y a un enjeu d’information et de compréhension : tous les opérateurs ne sont pas également informés, ni préparés. Le ministère doit donc jouer un rôle pédagogique, en diffusant des guides clairs, des webinaires, des tournées régionales d’explication, voire un accompagnement personnalisé pour les petites structures.
Personnellement, je pense qu’avec une vraie volonté de terrain, ce délai peut être respecté par une large majorité des établissements. Mais cela suppose une coordination intelligente entre les services du ministère, les représentants régionaux du tourisme, les fédérations professionnelles et les collectivités locales. Il faudra aussi éviter une logique punitive. Le but n’est pas d’exclure mais d’élever. Et cela passe par un esprit de partenariat, pas de sanction.
Enfin, ce délai peut aussi être une opportunité pour renforcer la différenciation positive : les établissements qui prendront le virage en avance de phase seront les mieux positionnés demain sur les plateformes, auprès des tours opérateurs et des clientèles internationales les plus exigeantes. Il y a donc un enjeu de compétitivité autant que de conformité.