La ministre a salué un travail “main dans la main” avec les professionnels. Avez-vous réellement été consulté ? Et surtout, vous sentez-vous aujourd’hui écouté dans l’élaboration des futures réformes à venir ?
Réponse :
Je vais être honnête : nous avons connu des périodes, par le passé, où le dialogue entre l’administration et les professionnels n’était ni constant, ni profond, ni structurant. Pendant longtemps, le secteur a souffert d’une gouvernance cloisonnée, où les décisions descendaient souvent en cascade, sans réelle co-construction. Mais je dois reconnaître que depuis la nomination de Madame la Ministre Fatim-Zahra Ammor, il y a eu une volonté affichée, et dans une certaine mesure concrétisée, de renouer avec une approche participative.
Les échos que j’ai sont encourageants.
Dans le cas précis de la loi 80-14 et de ses arrêtés d’application, les fédérations professionnelles, les représentants des régions, les CRT, ainsi que certains grands opérateurs ont effectivement été associés aux concertations. Ce n’est pas une participation formelle ou cosmétique : il y a eu de véritables allers-retours, des consultations techniques, des ateliers de travail. Est-ce que tout ce que nous avons proposé a été retenu ? Non. Est-ce que nous avons été entendus ? Oui, dans une large mesure. Et c’est déjà un tournant notable.
Mais il ne faut pas se leurrer : l’élaboration d’une politique publique dans un secteur aussi vaste et hétérogène que le tourisme demande du temps, des arbitrages complexes, et une capacité à dépasser les logiques corporatistes. Tous les opérateurs ne tirent pas dans le même sens, les réalités régionales sont très contrastées, et les intérêts parfois divergents. C’est précisément pourquoi il faut institutionnaliser ce dialogue, le rendre permanent. Nous ne pouvons plus fonctionner par à-coups, au gré des crises ou des échéances politiques.
Ce que nous appelons de nos vœux aujourd’hui, c’est la création d’un cadre pérenne de gouvernance partagée. Un Conseil national du tourisme qui ne soit pas une simple chambre d’écho, mais un véritable organe de pilotage stratégique, avec une représentativité équilibrée entre administration, secteur privé, régions, et experts. C’est de cette manière que des pays comme l’Espagne, le Portugal ou la Thaïlande ont réussi à aligner leur offre, leur stratégie, et leurs investissements dans la durée.
Car les défis qui nous attendent ne se règlent pas par décrets. Ils appellent à des politiques intégrées : formation, fiscalité, attractivité des métiers, développement durable, nouvelles technologies, qualité des services… Autant de sujets où la contribution des professionnels de terrain est non seulement précieuse, mais incontournable.
En résumé, oui, nous avons été mieux écoutés qu’avant. Mais pour que cela devienne la norme, il faudra pérenniser les espaces de concertation, renforcer la capacité technique des fédérations professionnelles, et inscrire cette coopération dans une logique de coresponsabilité. C’est à ce prix que le tourisme marocain deviendra non seulement performant, mais aussi résilient et inclusif.
Souhaitez-vous que je vous envoie maintenant la dixième réponse, sur la possibilité de faire du Maroc une véritable “destination de référence” à l’échelle internationale ?
Réponse :
Je vais être honnête : nous avons connu des périodes, par le passé, où le dialogue entre l’administration et les professionnels n’était ni constant, ni profond, ni structurant. Pendant longtemps, le secteur a souffert d’une gouvernance cloisonnée, où les décisions descendaient souvent en cascade, sans réelle co-construction. Mais je dois reconnaître que depuis la nomination de Madame la Ministre Fatim-Zahra Ammor, il y a eu une volonté affichée, et dans une certaine mesure concrétisée, de renouer avec une approche participative.
Les échos que j’ai sont encourageants.
Dans le cas précis de la loi 80-14 et de ses arrêtés d’application, les fédérations professionnelles, les représentants des régions, les CRT, ainsi que certains grands opérateurs ont effectivement été associés aux concertations. Ce n’est pas une participation formelle ou cosmétique : il y a eu de véritables allers-retours, des consultations techniques, des ateliers de travail. Est-ce que tout ce que nous avons proposé a été retenu ? Non. Est-ce que nous avons été entendus ? Oui, dans une large mesure. Et c’est déjà un tournant notable.
Mais il ne faut pas se leurrer : l’élaboration d’une politique publique dans un secteur aussi vaste et hétérogène que le tourisme demande du temps, des arbitrages complexes, et une capacité à dépasser les logiques corporatistes. Tous les opérateurs ne tirent pas dans le même sens, les réalités régionales sont très contrastées, et les intérêts parfois divergents. C’est précisément pourquoi il faut institutionnaliser ce dialogue, le rendre permanent. Nous ne pouvons plus fonctionner par à-coups, au gré des crises ou des échéances politiques.
Ce que nous appelons de nos vœux aujourd’hui, c’est la création d’un cadre pérenne de gouvernance partagée. Un Conseil national du tourisme qui ne soit pas une simple chambre d’écho, mais un véritable organe de pilotage stratégique, avec une représentativité équilibrée entre administration, secteur privé, régions, et experts. C’est de cette manière que des pays comme l’Espagne, le Portugal ou la Thaïlande ont réussi à aligner leur offre, leur stratégie, et leurs investissements dans la durée.
Car les défis qui nous attendent ne se règlent pas par décrets. Ils appellent à des politiques intégrées : formation, fiscalité, attractivité des métiers, développement durable, nouvelles technologies, qualité des services… Autant de sujets où la contribution des professionnels de terrain est non seulement précieuse, mais incontournable.
En résumé, oui, nous avons été mieux écoutés qu’avant. Mais pour que cela devienne la norme, il faudra pérenniser les espaces de concertation, renforcer la capacité technique des fédérations professionnelles, et inscrire cette coopération dans une logique de coresponsabilité. C’est à ce prix que le tourisme marocain deviendra non seulement performant, mais aussi résilient et inclusif.
Souhaitez-vous que je vous envoie maintenant la dixième réponse, sur la possibilité de faire du Maroc une véritable “destination de référence” à l’échelle internationale ?