Les oasis, jadis prospères, se meurent. Les khettaras, ces galeries souterraines qui alimentaient les palmeraies depuis des siècles, s’effondrent. Les nappes s’assèchent. Les forages anarchiques vident les sous-sols. Le changement climatique ajoute sa morsure. Les palmeraies disparaissent, les dattes deviennent rares, les familles s’exilent. L’exode rural saigne la région : des villages entiers se vident, des savoir-faire s’éteignent, des mémoires se perdent.
Ce paradoxe est insoutenable. Drâa-Tafilalet est riche de soleil, d’eau souterraine, de minerais, d’histoire. Et pourtant, elle reste pauvre, marginalisée, oubliée. Elle incarne, plus que toute autre, le Maroc à deux vitesses : celui des métropoles qui avancent, et celui des marges qui attendent.
Les solutions sont connues. Elles exigent une volonté ferme :
- Construire des hôpitaux modernes à Zagora, Goulmima et Tinghir, moderniser celui de Midelt.
- Déployer des unités mobiles médicalisées.
- Développer la télémédecine.
- Généraliser le préscolaire.
- Créer des internats pour les filles.
- Lancer un grand plan d’alphabétisation adulte.
-Créer un Fonds régional alimenté par les revenus miniers et solaires, avec une gouvernance transparente.
- Installer des unités de transformation pour garder la valeur sur place.
- Réhabiliter les khettaras, encadrer les forages.
- Développer des micro-stations solaires de dessalement.
- Replanter massivement les palmeraies.
- Achever les grands axes routiers, créer une régie régionale de bus.
- Connecter la région au numérique.