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Drôle de monde


Rédigé par le Mercredi 27 Septembre 2023

Comment commenter les informations internationales ou avancer une quelconque prévision quand se succèdent des évènements qui défient les grilles de lecture auxquels nos cerveaux, façonnés par la vision d’un monde en voie de disparition, sont habitués ?



Le président de la Chambre des communes du Canada, Anthony Rota, a déposé sa démission le 26 septembre.

Ce ne sera, toutefois, pas suffisant pour faire oublier à l’opinion publique mondiale que le 22 septembre, Yaroslav Hunka, ancien soldat ukrainien au sein de la tristement célèbre 14ème division SS Galicie, a été invité au parlement canadien et même applaudi par les parlementaires, et ce le jour même où le président Volodymyr Zelensky y a été accueilli.

Il a été présenté comme « un héros ayant lutté pour l’indépendance de l’Ukraine contre les Russes ». Le premier ministre canadien, Justin Trudeau, s’est empressé de rejeter toute responsabilité à ce sujet, une fois que le scandale a éclaté.

Les descendants des soldats canadiens tombés sur les champs de bataille en Europe, pendant la seconde guerre mondiale, vont modérément « apprécier » l’ovation reçue par un ancien SS ukrainien sous la coupole du parlement de leur propre pays.

Barbouzeries bollywoodiennes

Autre scandaleuse affaire, où le Canada est également concerné, l’assassinat d’un leader séparatiste sikh, Hardeep Singh Nijjar, le 18 juin de cette année en Colombie britannique.

Le premier ministre Trudeau a formellement accusé l’Inde d’avoir commandité ce meurtre, exigé de New Delhi qu’elle collabore à l’enquête et fait expulser un diplomate indien.

Les Etats-Unis, ainsi que les autres pays anglo-saxons membres du réseau d’espionnage électronique « Five eyes », la Grande Bretagne, l’Australie et la Nouvelle Zélande, soutiennent le Canada dans sa démarche.

Les dirigeants de l’Inde, pays membre du Quad avec les Etats-Unis, l’Australie et le Japon, une coalition censée contrer la menace de la Chine, se sont, bien entendu, sentis trahis par leurs alliés anglo-saxons.

Mais ils ont parfaitement compris qu’ils payent le prix de leurs fructueuses relations commerciales avec la Russie, pays placé sous sanctions par les pays occidentaux.

Ainsi que pour l’appartenance de l’Inde au club des Brics, dont les pays membres ambitionnent de priver le dollar américain de son statut de principale monnaie d’échange à l’échelle internationale.

Les larmes du déclassement

A Pékin, on n’a pas le temps de s’esclaffer en pensant à la tête que doit faire le président indien, Narendra Modi, après le coup de poignard anglo-saxon dans le dos. Les autorités chinoises viennent juste de supporter, pendant quatre jours, les lamentations du commissaire européen au commerce, le letton Dalvis Dombrovskis, qui a quitté Pékin le 26 septembre.

« Il est évident que l’augmentation dramatique du déficit commercial avec la Chine ces dernières années, ces 400 milliards d’euros qui ont fait les gros titres, nous ont contraint à regarder de plus près ce qu’il y avait derrière cette augmentation rapide », a déclaré l’eurocrate letton.

Et d’ajouter, à titre d’exemple : « Au cours des deux dernières années, la part des marques chinoises de véhicules électriques sur le marché européen est passée de moins de 1% à 8%. Une croissance exponentielle qui, si elle perdure, pourrait porter préjudice à l'industrie européenne ».

C’est vite oublier que la Chine est le principal pourvoyeur mondial des métaux rares nécessaires à la fabrication des batteries des voitures électriques et importe ses besoins énergétiques moins chers que les pays de l’UE, fâchés avec la Russie.

Autant d’avantages comparatifs chinois que les eurocrates n’ont pas dû prendre en considération en prévoyant l’interdiction pure et simple des véhicules thermiques à l’horizon 2030.

Le prochain sommet Union Européenne-Chine, prévu fin 2023, ne va donc pas manquer d’intérêt.

Faux fous et véritables imbéciles

Le seul comportement d’apparence irrationnel et imprévisible auquel sont habitués les dirigeants chinois est celui de leurs voisins du Nord-est, en Corée du Nord.

Le 26 septembre, à la tribune des Nations Unies à New York, l’ambassadeur de la Corée du Nord auprès de l’Onu, Kim Song, a déclaré que la péninsule coréenne était « au bord d’une guerre nucléaire » !

Pour les non-initiés, les propos du diplomate nord-coréen ont de quoi donner des frissons dans le dos. Alors que c’est tout simplement la manière de Pyongyang de rançonner Pékin, qui n’a nul intérêt à voir Washington profiter d’une aggravation de la tension en péninsule coréenne pour renforcer sa présence militaire en Corée du Sud.

Les Etats-Unis sont pourtant assez occupés à envoyer des chars Abrams en Ukraine, comme si ces derniers pouvaient réussir là où les chars allemands Léopard 2 ont échoué. Et cramé.

Ce n’est pas sans rappeler les « Wunderwaffen » (armes miracles en allemand), qui devaient apporter la victoire au 3ème Reich, alors que la défaite était pourtant devenue évidente.

Confettis d’empire

Frustrés par l’échec de l’Ukraine face à la Russie, les dirigeants américains pensent déjà au prochain conflit de grande ampleur, profits du complexe militaro-industriel obligent. Et pour se faire, ils tournent leur regard vers l’océan Pacifique.

Les Etats-Unis viennent de reconnaître, officiellement, les îles Cook (17.000 habitants) et Niué 1.700 habitants), deux micro-Etats situés au Sud de l’Océan Pacifique.

Washington cherche, par tous les moyens, à renforcer son positionnement au Sud du Pacifique, dans le cadre de sa lutte d’influence contre la Chine.

Cette dernière, se sentant de plus en plus menacée et nullement intimidée, devient au contraire plus agressive. Les Taïwanais n’en récoltent que plus de stress.

Les repères pulvérisés

Le staff Joe Biden, qui sent bien qu’un 2ème mandat présidentiel lui permettant de continuer à squatter à la Maison blanche relève désormais de la chimère, se console, en attendant d’avoir à chercher un autre « job », de voir l’ex-président Donald Trump noyé sous un déluge de poursuites judiciaires.

Les commentateurs les plus pervers de l’underground complotiste américain rêvent d’un scénario où Trump, mis derrière les barreaux en attente de son jugement, remporte les prochaines présidentielles.

Ainsi va ce monde où l’Arabie saoudite s’apprête à reconnaître Israël et où un ancien trader, Stefanos Kasselakis, a pris la tête de la gauche grecque.

No comment !





Ahmed Naji
Journaliste par passion, donner du relief à l'information est mon chemin de croix. En savoir plus sur cet auteur
Mercredi 27 Septembre 2023

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