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Du Donbass à Gaza, une ligne sismique géopolitique


Rédigé par le Dimanche 17 Mars 2024



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Il y a deux ans, plus exactement le 24 février 2022, les forces armées russes ont pénétré en territoire ukrainien au motif de protéger les habitants russophones du Donbass, auquel le pouvoir central de Kiev menait une véritable guerre, qui avait fait quelques 14.000 morts depuis 2014.

Il y a cinq mois, le 13 octobre 2023 plus précisément, les forces armées israéliennes ont lancé un assaut terrestre contre les factions armées palestiniennes dans la bande de Gaza, dans le cadre de l’opération « Epées de fer », avec une volonté de vengeance affichée, en réaction à l’opération « Déluge d’Al Aqsa » menée conjointement, six jours plutôt, par le Hamas et d’autres factions armées de la résistance palestinienne.

Dans les deux cas, les Etats-Unis sont omniprésents à travers leur soutien militaire à un camp contre l’autre, les Ukrainiens contre les Russes, au Donbass, et les Israéliens contre les Palestiniens, dans la bande de Gaza.

Autre point commun aux deux pays en guerre soutenus par les Etats-Unis, une proximité idéologique entre leurs gouvernants, qui n’est pas soulevée par les médias mainstream. 

Le nationalisme ukrainien de Symon Petlioura et Dmytro Dontsov, auquel se réfère le gouvernement de Zelensky, et le sionisme révisionniste de Vladimir Ze’ev Jabotinsky, se sont côtoyés dans un passé pas si lointain.

Ze’ev Jabotinsky, un juif ukrainien fasciste dont le père de Benjamin Netanyahou, Bension, était le secrétaire particulier, a été obligé de présenter sa démission de l’Organisation sioniste mondiale, en 1923, après que ses relations avec les nationalistes ukrainiens, « tueurs de juifs », ont été dévoilées.

Les Russes, en guerre contre l’Ukraine, ne sont pas, non plus, très loin des champs de bataille du Proche-Orient, au vu de leur présence militaire en Syrie. Le président russe, Vladimir Poutine, a fait sien ce propos attribué à la tsarine Catherine II (1729-1796) : « Damas détient la clé de la maison Russie ».

En Europe orientale comme au Proche-Orient, Moscou veille à ce que Washington ne parvient plus à avancer ses pions sur l’échiquier géopolitique. A sept mois des élections présidentielles aux Etats-Unis, l’administration Biden ne peut que constater son échec sur ses deux fronts.

Au lieu de mettre la Russie à genoux, Washington ne peut que regretter que ce soit son proxy, l’Ukraine, qui l’est. Alors que les bombes « made in Usa » lancés par Israël sur la bande de Gaza ne font que mobiliser l’opinion publique mondiale contre les crimes de guerre qui y sont commis « en direct », sans réussir à éliminer la résistance armée palestinienne.

Mêmes les rebelles Houthis du Yémen, l’un des pays les plus pauvres du monde, osent narguer les Etats-Unis.

C’est le long de la ligne sismique géopolitique allant du Donbass à la bande de Gaza que l’on assiste à une secousse de grande ampleur à l’échelle mondiale.

L’hégémonie américaine, à bout du rouleau, s’appuyant sur des alliés fanatiques mais inefficaces, bute sur une nouvelle réalité géopolitique, forgée par des acteurs étatiques et non-étatiques déterminés à modifier les règles du jeu.





Ahmed Naji
Journaliste par passion, donner du relief à l'information est mon chemin de croix. En savoir plus sur cet auteur
Dimanche 17 Mars 2024

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