Ce 29 avril, une fusillade a coûté la vie à trois jeunes âgés de 15 à 20 ans. Les tirs ont éclaté dans un quartier résidentiel, semant la panique. Un adolescent de 16 ans a été arrêté peu après. La police parle d’un nouveau règlement de comptes entre gangs, mais l’enquête est en cours et les détails restent flous. À force de se répéter, ce genre de scène ne choque presque plus en Suède.
En 2023, le pays a enregistré plus de 60 morts par balle, un triste record pour ce modèle nordique autrefois si paisible. Et 2024 commence encore plus violemment. Derrière cette spirale : des guerres entre gangs liées au trafic de drogue, où des mineurs sont parfois enrôlés comme tireurs. Ce qui ressemble à un polar sombre est devenu la routine dans plusieurs villes suédoises.
Pourquoi c’est grave, même pour nous
On pourrait croire que c’est loin. Mais non. Le modèle suédois, c’est celui que beaucoup admirent pour sa stabilité, ses services publics, son accueil des migrants. Mais la montée des gangs remet tout en cause. Elle sert aussi d’argument aux partis populistes pour durcir les lois migratoires et sécuritaires.
Et pour les Marocains installés en Suède, cette tension est palpable. Plusieurs familles marocaines vivent dans ces quartiers populaires. Elles voient leur quotidien changer, entre peur, contrôles policiers et stigmatisation. C’est aussi un signal pour les jeunes Marocains tentés par l’aventure scandinave : le rêve suédois n’est plus ce qu’il était.
Sur X (ex-Twitter), les hashtags #Uppsala et #SwedenShooting ont rapidement explosé. Certains dénoncent l’inaction du gouvernement. D’autres pointent du doigt l’immigration. La Première ministre suédoise a promis « une réponse ferme ». Sur le terrain, la police multiplie les descentes et les arrestations préventives. Des figures publiques, comme le rappeur Yasin ou la star du foot Zlatan Ibrahimović, appellent au calme et à la réflexion sur les fractures sociales. Mais les tensions restent vives.
La Suède est à un tournant. Entre politique répressive et réforme sociale, le débat est lancé. Est-ce que le pays pourra retrouver son calme légendaire ? Ou va-t-il devenir un nouveau terrain de guerre urbaine en Europe ?












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