Le Maroc, pionnier de l’innovation pédagogique sans le crier sur tous les toits ?
Il n’y a pas eu d’annonces spectaculaires, de slogans tapageurs ni de grandes conférences internationales diffusées en prime time. Et pourtant, une transformation profonde est à l’œuvre dans le système éducatif marocain. Une révolution silencieuse qui mérite d’être remarquée, car elle s’attaque – méthodiquement, presque humblement – à l’un des défis les plus complexes du pays : améliorer la qualité de l’enseignement, tout en le rendant plus équitable.
Depuis plusieurs années, une série de réformes portées par le ministère de l’Éducation nationale s’enchaînent : généralisation progressive du préscolaire, refonte des programmes, digitalisation partielle des contenus, recentrage sur les compétences de base dès le primaire… Le tout, inscrit dans le cadre stratégique 2022-2026, vise un objectif clair : « l’école de l’équité et de la qualité pour tous ».
Mais ce qui est saisissant, c’est la méthode : plus de communication de résultats que d’annonces de promesses. Plus d’expérimentations sur le terrain que de circulaires bureaucratiques. Et cela commence à payer.
Prenons le cas du préscolaire. L’objectif affiché était de généraliser l’accès à ce niveau éducatif fondamental d’ici 2027. En 2018, seuls 49 % des enfants de 4 à 5 ans étaient scolarisés. En 2024, on avoisine déjà les 80 % dans plusieurs régions, selon des données consolidées par le Conseil supérieur de l’éducation. Cette progression, presque passée sous silence, est pourtant décisive pour le futur du pays.
Autre changement profond : la revalorisation du métier d’enseignant. Longtemps relégués au second plan, mal formés, mal rémunérés et mal accompagnés, les enseignants commencent peu à peu à retrouver leur place au centre de l’écosystème éducatif.
Le nouveau système unifié de statut, tant critiqué à son lancement, commence à produire ses effets : harmonisation des statuts, plans de carrière clarifiés, programmes de formation continue renforcés, et surtout, l’instauration d’une culture de l’évaluation et du mérite. Il ne s’agit plus seulement d’enseigner, mais de transmettre avec efficacité. Et cela change tout.
Comme le souligne une inspectrice pédagogique à Casablanca : « Ce qui change aujourd’hui, c’est que les enseignants sentent qu’on leur redonne de l’importance. On les évalue, on les forme, on les suit, mais on les écoute aussi. »
L’un des tournants majeurs souvent sous-estimés par l’opinion publique est la décentralisation de la gestion éducative. La mise en place des Académies régionales, dotées de pouvoirs réels de pilotage, permet aujourd’hui de répondre aux spécificités locales, tout en maintenant un cadre national unifié.
C’est dans ce cadre que des projets pilotes ont vu le jour dans certaines régions comme Béni Mellal-Khénifra, où des écoles communautaires ont permis de réduire significativement l’abandon scolaire en zone rurale.
Autre initiative encore méconnue : le déploiement de « comités de suivi des acquis » dans plus de 3 000 établissements, qui suivent la progression réelle des élèves, et proposent des remédiations ciblées, en particulier en langues et en mathématiques.
Contrairement à certains pays qui ont tout misé sur les tablettes sans préparation, le Maroc adopte une approche plus mesurée. Oui, le numérique progresse. Mais il est intégré progressivement, en accompagnant les enseignants, en formant les élèves, et surtout en tenant compte des réalités du terrain.
Les projets comme TICE (Technologies de l’information et de la communication pour l’enseignement), ou l’utilisation de plateformes comme TelmidTice, ont été largement déployés pendant la pandémie. Et depuis, leur usage s’est institutionnalisé. .
L’une des réformes les plus prometteuses est celle de la revalorisation de la voie professionnelle. Longtemps considérée comme une voie de relégation, elle devient aujourd’hui un choix stratégique.
La mise en place des Cités des Métiers et des Compétences (CMC) dans chaque région du Royaume permet d’offrir une formation de qualité, en lien direct avec les besoins du tissu économique local. Ces établissements, qui mêlent formation technique, développement personnel et soft skills, accueillent déjà des milliers de jeunes. Et les premiers retours des entreprises sont très positifs.
Depuis plusieurs années, une série de réformes portées par le ministère de l’Éducation nationale s’enchaînent : généralisation progressive du préscolaire, refonte des programmes, digitalisation partielle des contenus, recentrage sur les compétences de base dès le primaire… Le tout, inscrit dans le cadre stratégique 2022-2026, vise un objectif clair : « l’école de l’équité et de la qualité pour tous ».
Mais ce qui est saisissant, c’est la méthode : plus de communication de résultats que d’annonces de promesses. Plus d’expérimentations sur le terrain que de circulaires bureaucratiques. Et cela commence à payer.
Prenons le cas du préscolaire. L’objectif affiché était de généraliser l’accès à ce niveau éducatif fondamental d’ici 2027. En 2018, seuls 49 % des enfants de 4 à 5 ans étaient scolarisés. En 2024, on avoisine déjà les 80 % dans plusieurs régions, selon des données consolidées par le Conseil supérieur de l’éducation. Cette progression, presque passée sous silence, est pourtant décisive pour le futur du pays.
Autre changement profond : la revalorisation du métier d’enseignant. Longtemps relégués au second plan, mal formés, mal rémunérés et mal accompagnés, les enseignants commencent peu à peu à retrouver leur place au centre de l’écosystème éducatif.
Le nouveau système unifié de statut, tant critiqué à son lancement, commence à produire ses effets : harmonisation des statuts, plans de carrière clarifiés, programmes de formation continue renforcés, et surtout, l’instauration d’une culture de l’évaluation et du mérite. Il ne s’agit plus seulement d’enseigner, mais de transmettre avec efficacité. Et cela change tout.
Comme le souligne une inspectrice pédagogique à Casablanca : « Ce qui change aujourd’hui, c’est que les enseignants sentent qu’on leur redonne de l’importance. On les évalue, on les forme, on les suit, mais on les écoute aussi. »
L’un des tournants majeurs souvent sous-estimés par l’opinion publique est la décentralisation de la gestion éducative. La mise en place des Académies régionales, dotées de pouvoirs réels de pilotage, permet aujourd’hui de répondre aux spécificités locales, tout en maintenant un cadre national unifié.
C’est dans ce cadre que des projets pilotes ont vu le jour dans certaines régions comme Béni Mellal-Khénifra, où des écoles communautaires ont permis de réduire significativement l’abandon scolaire en zone rurale.
Autre initiative encore méconnue : le déploiement de « comités de suivi des acquis » dans plus de 3 000 établissements, qui suivent la progression réelle des élèves, et proposent des remédiations ciblées, en particulier en langues et en mathématiques.
Contrairement à certains pays qui ont tout misé sur les tablettes sans préparation, le Maroc adopte une approche plus mesurée. Oui, le numérique progresse. Mais il est intégré progressivement, en accompagnant les enseignants, en formant les élèves, et surtout en tenant compte des réalités du terrain.
Les projets comme TICE (Technologies de l’information et de la communication pour l’enseignement), ou l’utilisation de plateformes comme TelmidTice, ont été largement déployés pendant la pandémie. Et depuis, leur usage s’est institutionnalisé. .
L’une des réformes les plus prometteuses est celle de la revalorisation de la voie professionnelle. Longtemps considérée comme une voie de relégation, elle devient aujourd’hui un choix stratégique.
La mise en place des Cités des Métiers et des Compétences (CMC) dans chaque région du Royaume permet d’offrir une formation de qualité, en lien direct avec les besoins du tissu économique local. Ces établissements, qui mêlent formation technique, développement personnel et soft skills, accueillent déjà des milliers de jeunes. Et les premiers retours des entreprises sont très positifs.
Une réussite silencieuse qui mérite d’être entendue
Le Maroc n’a peut-être pas encore l’école parfaite. Il y a encore des défis : surcharge des classes, disparités régionales, décrochage scolaire en zones rurales, déficit de certaines infrastructures. Mais une chose est certaine : une dynamique de transformation réelle est enclenchée. Et elle avance. Lentement, peut-être. Mais sûrement.
Il serait temps que les citoyens prennent conscience que, parfois, les réformes ne font pas de bruit. Parce qu’elles sont en train de réussir.
Il serait temps que les citoyens prennent conscience que, parfois, les réformes ne font pas de bruit. Parce qu’elles sont en train de réussir.
Et si, pour une fois, l’investissement portait enfin ses fruits ?
Le Maroc consacre déjà une part importante de sa richesse nationale à l’éducation — près de 6 % du PIB, un chiffre élevé au regard des standards internationaux. Jusqu’ici, les résultats ne suivaient pas toujours, les acquis des élèves restant en deçà des attentes. Mais le vent semble tourner.
Cette fois, les choix budgétaires s’adossent à une logique plus exigeante, centrée sur l’efficacité pédagogique et l’impact réel sur les apprentissages. Le gouvernement a consenti un nouvel effort financier, mais en y associant une culture du résultat assumée.
À l’horizon 2027, tous les regards se tourneront vers le classement TIMSS, ce baromètre mondial des performances en mathématiques et en sciences, dans lequel le Maroc stagnait en 56ᵉ position sur 58 pays en 2023, malgré une timide remontée au niveau du primaire. L’ambition désormais ? Ne plus seulement figurer sur la liste, mais rejoindre la marche du progrès. L’espoir est là. Et pour une fois, il semble fondé. On croise les doigts, politiquement parlant.
Cette fois, les choix budgétaires s’adossent à une logique plus exigeante, centrée sur l’efficacité pédagogique et l’impact réel sur les apprentissages. Le gouvernement a consenti un nouvel effort financier, mais en y associant une culture du résultat assumée.
À l’horizon 2027, tous les regards se tourneront vers le classement TIMSS, ce baromètre mondial des performances en mathématiques et en sciences, dans lequel le Maroc stagnait en 56ᵉ position sur 58 pays en 2023, malgré une timide remontée au niveau du primaire. L’ambition désormais ? Ne plus seulement figurer sur la liste, mais rejoindre la marche du progrès. L’espoir est là. Et pour une fois, il semble fondé. On croise les doigts, politiquement parlant.












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