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Fin d’été sur fond d’impasses


Rédigé par le Mercredi 6 Septembre 2023

La saison estivale de l’an 2023 court doucement vers sa fin, sans que l’insouciance qui caractérise la période des vacances ne soit parvenue à éluder les graves problèmes qui font ressembler le monde à un baril de poudre prêt à exploser.



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La contre-offensive ukrainienne est un raté monumental, dont l’Occident peine à dessoûler. Les armes « miracles » livrées par les pays de l’Otan à Kiev n’ont pas produit les effets tant vantés par leurs médias, d’abord parce qu’il n’y en avait même pas assez.

Quand aux « stratégies » otanesques, que les experts militaires occidentaux reprochent à l’armée ukrainienne de ne pas avoir su mettre en œuvre, il est illusoire de s’imaginer que former, à un rythme accéléré, quelques officiers ukrainiens aux tactiques et modes opératoires de l’Otan mettrait l’ensemble des soldats ukrainiens aux standards requis.

Un seul chiffre suffit à montrer l’échec flagrant de la stratégie visant à précipiter la chute du régiment de Vladimir Poutine, en Russie, à travers la guerre contre l’Ukraine. 4,9% ; c’est le taux de croissance estimé de l’économie russe pour l’année en cours.

En se rappelant les propos tenus par le ministre français de l’économie et des finances, Bruno Lemaire, fin février 2022, « Nous allons provoquer l’effondrement de l’économie russe », faisant référence aux sanctions contre Moscou, on ne peut s’empêcher de se gausser du modeste 1% de croissance du Pib français prévu pour cette année.

Perdue dans le désert du Niger

En attendant, c’est l’influence de la France qui poursuit son effondrement en Afrique. Après le Mali et le Burkina Faso, c’est au tour du Niger de dire adieu à la Françafrique.
 
Paris s’accroche à l’uranium et à son honneur, tous les deux perdus au Niger, et tente d’adapter aux changements en cours sur le continent le contexte politique dans un autre de ses Etats-clients.

L’Afrique voit, maintenant, son avenir ailleurs, et compte désormais trois pays au sein du bloc des BRICS élargi, l’Egypte et l’Ethiopie ayant rejoint l’Afrique du sud.

Il serait, toutefois, regrettable que les pays africains investissent des espoirs excessifs en ce bloc qui est loin d’être homogène.

La descente vaut mieux que la chute

Parmi les leçons à tirer du sommet des BRICS, du 22 au 24 août, en Afrique du sud, l’absence de volonté de lancer une nouvelle monnaie commune, tant escomptée par les commentateurs des médias alternatifs.

Il est bel et bien question de promouvoir les échanges commerciaux entre les pays du BRICS 11 dans les monnaies nationales, mais la dédollarisation est un phénomène qui, aussi irréversible soit-il, se fera, néanmoins, doucement et lentement. Du moins, c’est ce que semble espérer les pays du BRICS.

Personne n’a intérêt, en effet, à voir l’actuel système financier, quelques soient les critiques légitimes qui lui sont adressés, voler brusquement en éclat.

Illusoire révolution

Les BRICS ne s’affichent pas en tant que bloc antioccidental, n’en déplaise aux « révolutionnaires » qui fantasment sur un bouleversement tectonique dans les relations internationales.

L’ambition affichée par les BRICS est beaucoup plus modeste ; juste réformer lesdites relations pour les rendre plus « équitables ».

Il ne faut pas oublier que l’Inde, par exemple, entretient d’excellentes relations avec les Etats-Unis et nourrit, par ailleurs, des inquiétudes grandissantes envers la puissance militaire croissante de la Chine.

Pékin, Moscou et Pretoria ont dû, d’ailleurs, revoir leur ambition d’élargissement des BRICS à la baisse, face au refus de New Delhi et Brasilia d’ouvrir la porte d’entrée à tout venant.

Redressement ou liquidation ?

Au sein du BRICS élargi, le camp des pays qui ont des comptes à régler avec l’Occident, la Russie et l’Iran, et celui des pays qui lui sont beaucoup moins hostiles, l’Inde, l’Egypte, l’Arabie saoudite, les Emirats arabes unis, le Brésil, l’Argentine, l’Afrique du sud et l’Ethiopie, avec la Chine qui a un pied de chaque côté, il existe quant même un consensus. Réduire l’influence des Etats-Unis et du reste de l’Occident sur les affaires du monde, en évitant soigneusement de tout faire s’effondrer soudainement.

C’est, cependant, là où le bât blesse. Pour réussir la procédure de redressement judiciaire d’une entreprise, encore faut-il que les dirigeants de ladite entreprise soient conscients de leurs difficultés et prêts à consentir les sacrifices nécessaires pour sauver ce qui peut l’être.

Les dirigeants des pays occidentaux donnent-ils, actuellement, cette impression ?

Il reste toujours la liquidation judiciaire, synonyme de ruine consommée, qui prend beaucoup de temps et inflige énormément de douleur.





Ahmed Naji
Journaliste par passion, donner du relief à l'information est mon chemin de croix. En savoir plus sur cet auteur
Mercredi 6 Septembre 2023

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