Corridor maritime ?
Affrété par la Coalition de la flottille de la liberté, le "Madleen" au large de Catane (Italie), le 1er juin 2025. (SALVATORE ALLEGRA / AFP)
L'équipage, composé d'une douzaine de personnes de plusieurs pays, compte notamment la militante écologiste suédoise Greta Thunberg et l'eurodéputée française Rima Hassan, qui avait été refoulée en tentant d'entrer en Israël en février dernier.
Cet équipage de douze activistes propalestiniens espère accéder à l’enclave gazaouie par la mer et ouvrir un «corridor maritime». Le bateau naviguait hier mercredi au large de la Grèce.
Le "Madleen" avait quitté l'Italie dimanche et cherche à rallier le territoire assiégé, malgré le blocus imposé par Israël, afin d'apporter de l'aide médicale et de la nourriture.Petit à petit, le vaisseau se rapproche de Gaza.
Alors , pourquoi un bateau humanitaire a-t-il mis les voiles vers Gaza avec Greta Thunberg et Rima Hassan à son bord ?
Le navire, le Madleen, qu'il est possible de suivre en direct en ligne se trouvait au large des côtes grecques mercredi à 16 heures. Il transporte de l'aide médicale, de la nourriture et des fournitures pour enfants.
L'initiative vise à dénoncer l'assaut d'Israël sur l'enclave palestinienne, qui s'est accéléré ces derniers mois et a fait plus de 255 000 morts.
Cet équipage de douze activistes propalestiniens espère accéder à l’enclave gazaouie par la mer et ouvrir un «corridor maritime». Le bateau naviguait hier mercredi au large de la Grèce.
Le "Madleen" avait quitté l'Italie dimanche et cherche à rallier le territoire assiégé, malgré le blocus imposé par Israël, afin d'apporter de l'aide médicale et de la nourriture.Petit à petit, le vaisseau se rapproche de Gaza.
Alors , pourquoi un bateau humanitaire a-t-il mis les voiles vers Gaza avec Greta Thunberg et Rima Hassan à son bord ?
«Cette mission est moins dangereuse que le silence du monde entier»: Greta Thunberg
Le navire, le Madleen, qu'il est possible de suivre en direct en ligne se trouvait au large des côtes grecques mercredi à 16 heures. Il transporte de l'aide médicale, de la nourriture et des fournitures pour enfants.
L'initiative vise à dénoncer l'assaut d'Israël sur l'enclave palestinienne, qui s'est accéléré ces derniers mois et a fait plus de 255 000 morts.
"Notre mission est de soutenir la résistance palestinienne et défier le blocus et le génocide israéliens", a ainsi expliqué Greta Thunberg dans un message posté sur Instagram mardi.
"Ensemble, nous pouvons ouvrir un corridor maritime citoyen vers Gaza", a écrit la Coalition de la flottille pour la liberté sur le réseau social X. Le mouvement s'élève aussi contre Ie blocus économique imposé par Israël sur la bande de Gaza depuis 17 ans.
La situation s'est aggravée en mars dernier : l'Etat hébreux empêche désormais la plupart des cargaisons d'aide humanitaire d'entrer sur le territoire palestinien. La situation humanitaire y est devenue désastreuse et "100% de la population" est "menacée de famine", selon l'ONU.
La situation s'est aggravée en mars dernier : l'Etat hébreux empêche désormais la plupart des cargaisons d'aide humanitaire d'entrer sur le territoire palestinien. La situation humanitaire y est devenue désastreuse et "100% de la population" est "menacée de famine", selon l'ONU.
Le voilier pourra-t-il accoster malgré le blocus en vigueur ?
"La Marine est mobilisée jour et nuit pour protéger l'espace maritime d'Israël et les frontières maritimes", a déclaré le général de brigade Effie Defrin, porte-parole de l'armée israélienne, lors d'un point-presse mardi.
"Dans ce cas aussi, nous sommes prêts", a-t-il ajouté en réponse à une question sur ce bateau. "Je ne rentrerai pas dans le détail de la façon dont nous nous préparons" mais "nous avons acquis de l'expérience ces dernières années, et nous agirons en conséquence", a-t-il ajouté.
Le "Madleen" menacé ?
Des experts de l'ONU ont de leur côté réclamé un "passage sécurisé" pour le bateau. "La population de Gaza a désespérément besoin d'aide pour éviter l'anéantissement, et cette initiative constitue un effort symbolique et puissant pour l'apporter", précisent-ils dans un communiqué.
Ses signataires demandent à Israël "de garder à l'esprit que le monde l'observe attentivement et de s'abstenir de tout acte d'hostilité".Les participants ont en tête un drame survenu en 2010. Une attaque israélienne menée contre le Mavi-Marmara, parti de Turquie en direction de Gaza, avait alors tué neuf personnes.
L'affaire avait provoqué un tollé au sein de la communauté internationale et un incident diplomatique entre Tel-Aviv et Ankara, forçant le Premier ministre Benyamin Nétanyahou à s'excuser quelques années plus tard.
"Cette nouvelle mission s'inscrit dans la continuité de cet héritage : le refus de céder au silence, à la peur ou à la complicité", explique la Coalition de la flottille pour la liberté dans un communiqué . Début mai, un navire, le Conscience, avec lequel la Coalition de la flottille pour la liberté espérait récupérer des sympathisants à Malte, parmi lesquels Greta Thunberg, puis se rendre à Gaza, avait été endommagé.
Les militants avaient dit à l'époque soupçonner une attaque de drones israéliens. Dans la nuit de mardi à mercredi, un drone s'est approché du Madleen, a rapporté le mouvement, publiant des images sur les réseaux sociaux.
"Il s'agit d'un drone de surveillance des gardes-côtes grecques", a-t-il finalement précisé sur X quelques heures plus tard. "Il n'y a pas eu de blessés/morts sur le précédent navire car il était beaucoup plus grand que le nôtre. En cas d'attaque par drone le nôtre ne tiendra pas", s'est alarmée de son côté Rima Hassan sur le réseau social
L’objectif de cette expédition, martelé sur les réseaux sociaux respectifs des passagers : accéder à la bande de Gaza pour demander la fin du génocide en cours et l’ouverture d’un corridor humanitaire maritime pour les habitants de l’enclave.
Six Français sont présents sur ce bateau affrété par la Coalition de la flottille pour la liberté (Freedom Flotilla Coalition), un mouvement pro-Palestinien né en 2010. Rima Hassan, l’eurodéputée LFI proche de Jean-Luc Mélenchon, est la personnalité emblématique du groupe.
Autour d’elle, se trouvent deux journalistes, Yanis Mhadi et Omar Faiad, qui travaillent respectivement pour le média en ligne de gauche Blast et la chaîne Al-Jazeera. Plusieurs activistes français sont également du voyage : Pascal Maurieras, un marin encarté à la CGT, Reva Viard, un militant écologiste anti-A69, resté perché 39 jours en 2024 en haut d’un platane pour s’opposer à son abattage, et Baptiste André, présenté comme médecin. Le reste de l’équipage est multinational, on y trouve la Suédoise Greta Thunberg, une Allemande, un Hollandais, un Brésilien, un Turc et un Espagnol, tous dévoués à la cause palestinienne.
«Si on est attaqués, on coule» !
Cette traversée de près de 2000 kilomètres (soit environ 1000 milles nautiques), a nécessité une «réflexion, une planification et une coordination minutieuse», lit-on sur la page Instagram de la Coalition de la Flottille de la Liberté, qui relaie des informations relatives au voyage.
Rima Hassan a invité ses abonnés à télécharger une application marine pour suivre le parcours, affirmant que «la mobilisation citoyenne» est «le seul moyen de garantir notre sécurité et le succès de cette mission». Quant à la vie à bord du Madleen, baptisé ainsi en référence à une pêcheuse gazaouie, première femme à exercer cette profession dans l’enclave, elle est abondamment documentée par les marins.
Dans une vidéo publiée lundi, l ’eurodéputée Rima Hassan dit également avoir suivi avec ses coéquipiers une formation de 5 heures «pour se préparer aux différents scénarios» qui les attendent.
Les voici : une arrivée à Gaza réussie, une interception par les autorités israéliennes ou par leurs alliés ou encore une attaque («si on est attaqués, on coule, on peut tenir entre 6h et 8h avec nos gilets de sauvetage», précise-t-elle face caméra).
Le Brésilien Thiago Avila affirme dans une autre vidéo que «même si l’entité sioniste cherche à nous faire mal, nous ferons ce que nous sommes venus faire». Il se félicite par ailleurs que «les choses bougent» et que «les gens comprennent désormais ce qu’est un génocide et un apartheid».
Soutien de l’actrice Susan Sarandon et la sœur de Bella Hadid
Greta Thunberg, la militante écologiste suédoise, très investie dans la cause antisioniste depuis le 7 octobre 2023, a également justifié à plusieurs reprises cette ambitieuse expédition.
«Peu importe les obstacles, nous devons continuer à essayer de rejoindre Gaza, car le moment où l’on cesse d’essayer, c’est celui où l’on perd notre humanité», a-t-elle déclaré à des journalistes avant le départ.
Le média Blast avait relayé ce lundi une nouvelle déclaration de la jeune fille, depuis le pont du navire : «Bien sûr, cette mission comporte de nombreux risques mais nous avons aussi évalué le risque de ne rien faire. Ce risque est bien plus élevé que notre mission ici.»
Elle affirme ensuite qu’«il n’est jamais trop tard pour être du bon côté de l’histoire» et se fait menaçante : «Vos échecs resteront dans les mémoires et le monde en est témoin.»
Plusieurs personnalités médiatiques ont apporté leur soutien à cette mission, parmi lesquels l’actrice américaine Susan Sarandon (connue pour son rôle dans Thelma et Louise, NDLR), Liam Cunningham, célèbre pour avoir interprété Davos Mervault dans Game of Thrones ou encore la styliste et réalisatrice Alana Hadid. D’origine palestinienne par son père, elle est la demi-sœur des deux célèbres mannequins Bella et Gigi Hadid.
Si ce voyage est d’abord une opération communication de grande ampleur, a-t-il de réelles chances de succès ? Rien n’est moins sûr. Il y a un mois, un autre navire, appartenant également à la Coalition de la flottille pour la liberté, avait été endommagé au large de Malte et contraint d’abandonner sa mission.
Les passagers avaient alors dit soupçonner une attaque de drones israéliens. En 2010, un assaut israélien contre une flottille humanitaire qui tentait de briser le blocus à Gaza, avait fait dix morts et engendré un vaste scandale.
Cette fois, s’il n’est pas freiné en chemin, le Madleen aura bien du mal à accéder à l’enclave. Après deux mois d’isolement imposés par Israël, l’aide humanitaire est partiellement revenue à Gaza mais reste faible et très encadrée. Le matériel de secours et la petite cargaison alimentaire que transporte le navire, ont peu de chance d’arriver à bon port.
Greta Thunberg, la militante écologiste suédoise, très investie dans la cause antisioniste depuis le 7 octobre 2023, a également justifié à plusieurs reprises cette ambitieuse expédition.
«Peu importe les obstacles, nous devons continuer à essayer de rejoindre Gaza, car le moment où l’on cesse d’essayer, c’est celui où l’on perd notre humanité», a-t-elle déclaré à des journalistes avant le départ.
Le média Blast avait relayé ce lundi une nouvelle déclaration de la jeune fille, depuis le pont du navire : «Bien sûr, cette mission comporte de nombreux risques mais nous avons aussi évalué le risque de ne rien faire. Ce risque est bien plus élevé que notre mission ici.»
Elle affirme ensuite qu’«il n’est jamais trop tard pour être du bon côté de l’histoire» et se fait menaçante : «Vos échecs resteront dans les mémoires et le monde en est témoin.»
Plusieurs personnalités médiatiques ont apporté leur soutien à cette mission, parmi lesquels l’actrice américaine Susan Sarandon (connue pour son rôle dans Thelma et Louise, NDLR), Liam Cunningham, célèbre pour avoir interprété Davos Mervault dans Game of Thrones ou encore la styliste et réalisatrice Alana Hadid. D’origine palestinienne par son père, elle est la demi-sœur des deux célèbres mannequins Bella et Gigi Hadid.
Si ce voyage est d’abord une opération communication de grande ampleur, a-t-il de réelles chances de succès ? Rien n’est moins sûr. Il y a un mois, un autre navire, appartenant également à la Coalition de la flottille pour la liberté, avait été endommagé au large de Malte et contraint d’abandonner sa mission.
Les passagers avaient alors dit soupçonner une attaque de drones israéliens. En 2010, un assaut israélien contre une flottille humanitaire qui tentait de briser le blocus à Gaza, avait fait dix morts et engendré un vaste scandale.
Cette fois, s’il n’est pas freiné en chemin, le Madleen aura bien du mal à accéder à l’enclave. Après deux mois d’isolement imposés par Israël, l’aide humanitaire est partiellement revenue à Gaza mais reste faible et très encadrée. Le matériel de secours et la petite cargaison alimentaire que transporte le navire, ont peu de chance d’arriver à bon port.
Avec AFP












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