Les deux mastodontes américains, déjà occupés à pomper la planète comme un milk-shake, débarquent donc dans le désert algérien, séduits par les gisements de gaz non conventionnels… et par la chaleur des contrats pétrodollars…
 
La scène évoque un ancien film de série B : un gouvernement militaire en uniforme, deux majors pétroliers aux sourires éclatants, et au centre, un baril de pétrole qui joue le rôle de médiateur... Samir Bakhti, directeur des hydrocarbures, déclare que « techniquement, c’est en ordre ». En d'autres termes : nous savons comment creuser des trous... Cependant, sur le plan commercial, des ajustements sont encore nécessaires… comprenez : combien de milliards pour que le Congrès ferme un œil (et peut-être l'autre)...
 
Officiellement, on évoque des « investissements stratégiques » et un « partenariat énergétique »... Officieusement, il s'agit d'un lobbying de grande envergure avec une odeur de pétrole brut... Nous espérons qu'avec des millions de dollars et des contrats, la suggestion du sénateur républicain Joe Wilson - qui souhaite désigner le Polisario comme une « organisation terroriste » -finira par être reléguée au fond d'un tiroir poussiéreux...
 

Mais Wilson,  lui, ne mâche pas ses tweets : « Milice marxiste, soutenue par l’Iran, le Hezbollah et … », rien que ça. .. Et le tout installé devant la porte du Maroc, vieil allié de Washington depuis 248 ans… Forcément, ça crispe…  Si jamais le Congrès et la Maison-Blanche disaient « oui » au classement, l’Algérie risquerait de se retrouver seule à soutenir ses copains séparatistes, un peu comme le dernier fumeur dans un wagon non-fumeur… Alors, plutôt que de couper le gaz… Alger a choisi de l’ouvrir…  Et pas seulement dans les tuyaux…
 
Mais pendant que le régime militaire algérien joue les pompiers-pétroliers pour sauver son protégé, le vent tourne ailleurs : de Washington à Madrid, en passant par Berlin, Londres et Paris, les grandes capitales confirment, une à une, que le Sahara est marocain et que l’autonomie proposée par Rabat reste la seule solution sérieuse et crédible… Ironie suprême : le régime militaire algérien aura gaspillé près d’un demi-trillion de dollars en un demi-siècle pour défendre une cause imaginaire et entretenir un État fantôme, « le polisario »… Un investissement qui, contrairement au gaz de schiste, ne produira jamais rien…