Cet énoncé émane du HCP qui, dans son tout dernier point de conjoncture du premier trimestre 2023, note un renforcement de la croissance hors agriculture et un léger redressement de l’activité agricole sur fond d’une escalade continue des prix à la consommation et de nettes hausses des taux d’intérêt monétaires.

En détails, le HCP précise qu’après avoir ralenti à la fin de 2022, l’activité hors agriculture aurait renoué avec une croissance plus soutenue au premier trimestre 2023, tirée par la dynamique des branches tertiaires, notamment, dont la performance, amorcée à la mi-2022, se serait poursuivie au rythme de +51,3 % au premier trimestre 2023, dans le sillage des événements sportifs internationaux organisés à fin 2022 et début 2023.

De ce fait, les arrivées et les nuitées touristiques auraient plus que triplé et les recettes voyages auraient quadruplé au premier trimestre 2023. Et l’activité des transports aurait, pour sa part, poursuivi son redressement, tiré par l’affermissement du trafic aérien.

A l’opposé, l’activité des branches secondaires aurait marqué le pas au premier trimestre 2023 dont l’activité minière qui aurait affiché une baisse de 10,2 %, en variation annuelle, après -16 % au trimestre précèdent.
Toujours est-il que malgré la baisse des cours internationaux des céréales et des oléagineuses, ceux du phosphate brut auraient résisté, affichant, en variation annuelle, une hausse de 84,5 %.

La même tendance est relevée au niveau l’activité de la construction qui se serait, également, inscrite en baisse pour le troisième trimestre consécutif, affichant, en variation annuelle, une régression de 3,8%.

L’essoufflement des activités immobilières et le maintien des niveaux élevés des prix des matériaux de construction sont autant de facteurs qui auraient pénalisé la production de logements. En plus du renchérissement du coût de crédit qui aurait pesé sur l’investissement des ménages, moins dynamique depuis l’enclenchement des poussées inflationnistes au deuxième trimestre 2022.

Ce qui n’est pas le cas des industries manufacturières dont l’activité, tirant profit d’un allégement des difficultés d'approvisionnement en matières premières et d’une légère baisse des coûts des intrants et du transport se serait accélérée.

A en juger par les chiffres du HCP, leur valeur ajoutée, en variation annuelle, se serait améliorée de 2,9 %, au lieu de +0,4 % un trimestre auparavant, tirée principalement par une demande extérieure plus soutenue.

Avec des hausses respectives de 6,9 % et 17,9 %, l’agroalimentaire et l’automobile seraient restés encore les branches les plus dynamiques.

Suivies des industries de la métallurgie et du textile qui auraient progressé de +1,8 % et de +3 % respectivement.

Et ce, au moment où les industries chimiques auraient poursuivi leur tendance baissière au rythme de -3,1 % au premier trimestre 2023, attribuable au repli des quantités exportées de l’acide phosphorique et des engrais de 7,9 % et 9,8 % respectivement.
Le repli aurait, également, caractérisé les industries liées à la construction fortement pénalisées par la baisse de l’activité dans le bâtiment.

Au niveau de l’activité agricole, le HCP évoque un léger redressement dans la mesure où la valeur ajoutée agricole se serait redressée, au premier trimestre 2023, de 2,1 %, en variation annuelle, après avoir régressé de 14,3 % au cours de la même période de l’année passée.
 
Toutefois, la relance de la production végétale aurait été, toutefois, confrontée depuis le début de l’actuelle campagne à de faibles apports pluviométriques et à une hausse des températures.

Ce qui fait que la production des maraîchères n’aurait pas retrouvé son niveau moyen des cinq dernières campagnes et les exportations de la tomate et des légumes auraient été en baisse de 5,3 % au terme des deux premiers mois de l’année 2023.

Les activités de l’élevage auraient poursuivi leur régression, dans un contexte d’expansion des importations des bovins et ovins destinés à l’abattage, mais la production avicole aurait repris, dans le sillage de l’augmentation de la production de viande de poulet de chair, de 1,4 %, au premier trimestre 2023, en variation annuelle, au lieu de -1,8 % un trimestre auparavant.