Et ne me lancez pas sur les produits Bio. Bio par-ci, Bio par-là. Même ma belle-fille est devenue "Bio-compatible". Elle met du curcuma sur tout, parle à ses plantes et lave ses cheveux au vinaigre de cidre. Moi, je me lave avec ce que je trouve. Et si c’est marqué "testé sur les animaux", je me dis qu’au moins, ils ont eu une douche, eux aussi.
Je fais partie de cette espèce menacée : l’humain pas conscient de son empreinte carbone, mais parfaitement conscient de l’empreinte de sa bavette sur une plancha bien chaude.
Mais voilà… Le destin, ce traître écolo, a de l’humour. Parce que même si je refuse les légumes sans pesticides, que je grogne face aux sacs en tissu, et que je considère le quinoa comme une punition karmique, je sais qu’un jour, je finirai biodégradable. Eh oui. Moi aussi, je vais me composter. Gentiment. Sans additifs. Sans conservateurs.
Il paraît qu’on est tous composés à soixante-dix pour cent d’eau. C’est bien. Mais moi, je suis aussi fait de souvenirs de merguez, de chips au paprika, et de Coca sans culpabilité. Le corps humain est un miracle, mais le mien est un hommage ambulant au barbecue dominical.
Alors à tous ceux qui me regardent avec pitié en mâchant leur salade de kale : riez tant que vous pouvez. Parce que vous aussi, vous finirez dans un tissu blanc recyclé, pendant que vos vers mangeront du bio, malgré vous.
Et peut-être qu’au paradis des omnivores, on nous accueillera avec une entrecôte et un Coca-Cola glacé, pendant que les saints végans picorent du fenouil en boucle.
J’ai beau ignorer l’étiquette "sans gluten", je finirai, comme vous tous, en particules biodégradables. Alors en attendant, laissez-moi croquer la vie… et la viande.












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Scènes non ordinaires d’un quotidien d’agents de police marocains












