Cet énoncé, plus ou moins, nuancé n’est, tout simplement, qu’un extrait du communiqué de presse diffusé par le Conseil de Bank Al-Maghrib à l’issue de sa seconde réunion trimestrielle de l’année en cours, tenue le mardi 20 juin.

Et ce sont justement les tenants et les aboutissants d’une telle nuance qui ont fait l’objet d’une question à laquelle le Wali de Bank Al-Maghrib avait à répondre lors de la traditionnelle conférence de presse qu’il anime à l’issue de chaque réunion du Conseil, exception faite de celle du 21 mars dernier.

Lors de sa réponse, M. Abdellatif Jouahri avait fait référence aux restrictions européennes appliquées aux transferts des MRE dont, tout particulièrement, le projet de directive européenne relatif aux succursales de pays tiers. Un projet qui rappelle le, prévoit l’interdiction pour les banques étrangères non établies dans l’UE d’offrir des services bancaires du pays d’origine directement à leurs clients résidant dans un pays de l’Union.
 
M. Jouahri n’a fait que redire ce qu’il avait déjà dit, le 12 janvier 2023 à Rabat à l’occasion la séance inaugurale du Forum pour la réduction des coûts des transferts de fonds de la diaspora africaine.

Auparavant, il avait, quand même, tenu à rassurer en annonçant qu’une "task force " comprenant les ministères des Affaires étrangères, de l’Économie et des Finances, Bank Al Maghrib et des groupes bancaires marocains se rendra à Bruxelles pour entamer des négociations avec la commission européenne chargée de discuter dudit projet de directive dont les responsables réclament plus de temps pour étude.

D’autant plus qu’ils affirment avoir pris cette décision, essentiellement, à l’encontre de la Grande-Bretagne pour sauvegarder le système de paiement UE, suite au Brexit ou British Exit qui consacre la sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne.
 
Et"ce n’est pas le Maroc qui va impacter un tel système et il est inadmissible qu’il soit impliqué dans le différend opposant l’Union européenne au Royaume-Uni", estime le Wali de Bank Al-Maghrib pour qui, l’enjeu cette "task force" consiste, justement, à examiner de plus prés certains points avant que le projet n’atterrisse au Parlement européen.

Sachant qu’une fois adopté ou voté en l’état, il va sans dire que les filiales des banques étrangères présentes en Europe ne seront plus en mesure de proposer à sa clientèle des produits ou services financiers de son pays d’origine, mais plutôt de vendre des produites et/ou services financiers européens.

Les filiales et succursales des banques marocaines à l’intérieur de l’Union européenne en font partie et risquent de ne plus être en mesure de vendre des produits financiers marocains auprès de la diaspora et pour le compte de leurs maisons mères marocaines.

En attendant l’aboutissement ou pas des négociations, une petite note d’optimisme e pour conclure : le Wali de Bank Al-Maghrib affirme que la partie marocaine avait reçu des « signaux positifs » de Bruxelles.