Des ambitions institutionnelles à la traîne des infrastructures
En 2024, les investissements mondiaux en IA ont atteint 252,3 milliards de dollars, avec un bond de 44,5 % dans le privé. Pourtant, l’Afrique ne capte qu’une faible part du marché mondial, estimée à 4,5–4,9 milliards USD, soit seulement 2,5 %. Les startups africaines restent quasi exclues des flux internationaux.
L’Union africaine a adopté une stratégie continentale pour l’IA, inscrivant l’Afrique dans les débats internationaux avec l’UE, l’OCDE et l’ONU. Mais les infrastructures éducatives et techniques font défaut : à peine un tiers des écoles primaires d’Afrique subsaharienne ont un accès fiable à l’électricité, et la formation en sciences numériques reste limitée. Cela freine la production scientifique et la création de profils spécialisés, laissant le continent marginal dans la recherche mondiale en IA.
Entre espoir et défi économique
Le marché du travail numérique africain demeure embryonnaire. Seule l’Afrique du Sud apparaît dans les comparatifs mondiaux, illustrant un déficit d’indicateurs plutôt qu’un manque d’activité. Les populations locales oscillent entre attentes de gains de productivité et inquiétudes sur l’emploi, contrastant avec l’optimisme asiatique.
Malgré ces limites, la diplomatie technologique africaine progresse. La participation aux discussions sur la gouvernance éthique de l’IA marque un pas important, mais ne compense pas le retard économique. La robotisation industrielle, essentielle pour des secteurs comme l’automobile ou le textile, reste concentrée en Asie, Europe et Amérique du Nord, laissant l’Afrique en périphérie.
L’Afrique dispose d’un cadre politique continental et d’une sensibilisation croissante aux technologies, mais le défi reste immense. Transformer ces ambitions en capacités concrètes nécessitera investissements, infrastructures et programmes éducatifs adaptés, afin de créer un impact réel et durable pour ses citoyens.












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