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L'Identité Amazigh dans le Cinéma Marocain : Défis et Espoirs


Rédigé par La Rédaction le Lundi 20 Mai 2024

Le cinéma marocain, bien que riche en diversité culturelle, fait face à de nombreux défis, notamment en ce qui concerne la représentation de l'identité amazighe. Cet article explore cette problématique suite à l'entretien avec un cinéaste passionné, Tarik El Idrissi, auteur du projet "Sound of Berberia" accordé à nos conferéres de L'Opinion .

​Ce projet, qui tient particulièrement à cœur au réalisateur, est né d'un rêve de jeunesse inachevé de parcourir l'Afrique du Nord pour découvrir les sonorités amazighes.



Un Rêve Éveillé : La Genèse de "Sound of Berberia"

"Sound of Berberia" est bien plus qu'un simple film pour son créateur Tarik El Idrissi. Il s'agit d'un voyage onirique, une odyssée musicale et culturelle qui remonte à 20 ans, lorsque lui et son cousin, étudiant la musique, rêvaient de parcourir le nord de l'Afrique. Leur objectif était de capter, à travers une caméra et une guitare, les différentes sonorités amazighes de tribu en tribu. Cependant, les bouleversements géopolitiques, comme la rébellion touareg et l'arrivée d'Al-Qaïda au Maghreb, ont transformé ce rêve en fiction. Ce scénario de film est devenu une sorte de documentaire sur une aventure jamais réalisée.
La Richesse de la Musique Amazighe

Le réalisateur souligne que le Maroc est probablement le pays le plus amazighophone d'Afrique du Nord. La musique amazighe, variée et enracinée dans une forte base africaine, reflète cette diversité. Elle a su fusionner avec d'autres cultures méditerranéennes, arabes et européennes, tout en conservant son essence rythmique et son lien avec la nature. Cette richesse musicale amazighe est difficile à capturer avec des mots et se comprend mieux à travers le film.

Il est indéniable que la culture amazighe connaît actuellement un essor significatif au Maroc, surtout parmi les jeunes. Cette renaissance culturelle est facilitée par les récentes réformes politiques et un regain de fierté envers cette identité longtemps marginalisée. Cependant, il reste du chemin à parcourir pour que cette culture soit pleinement reconnue et valorisée.

Les Défis du Cinéma Amazighophone

Le cinéma amazighophone, bien que progressant, fait face à de nombreux obstacles. La production de films marocains, en général, et amazighs, en particulier, dépend fortement des subventions publiques. Produire un film en amazigh est perçu comme un acte de survie culturelle. Le manque de salles de cinéma, avec seulement une trentaine pour tout le pays, et l'absence d'investissements privés dans ce secteur, limitent considérablement la visibilité et l'impact de ces films.

Malgré ces défis, il est crucial de persévérer et de se réconcilier avec le public. Le cinéma reste un espace sacré offrant une expérience unique, distincte de la télévision ou des tablettes. Le réalisateur de "Sound of Berberia" exprime sa curiosité et son enthousiasme quant à la réception de son film en salles. Ce projet, avec son langage cinématographique audacieux, mêlant rythme, musique, paysages, amour et guerre, espère captiver le public, surtout les jeunes.

L'identité amazighe dans le cinéma marocain est une thématique complexe et riche, marquée par des défis mais aussi par un potentiel énorme. "Sound of Berberia" est un témoignage poignant de cette réalité, une invitation à redécouvrir et à célébrer une culture qui est le pilier de l'identité marocaine. À travers des initiatives courageuses et résilientes, le cinéma amazighophone peut espérer trouver sa place et son public, tout en contribuant à la richesse culturelle du Maroc.





Lundi 20 Mai 2024

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