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L’arroseur arrosé


Rédigé par le Mercredi 25 Mai 2022

Kabylie. Les tristes individus en charge des affaires du pays voisin de l’Est trouvent amer le goût du séparatisme, qu’ils prêchent pourtant ailleurs.



Manifestation en faveur de l'autodétermination des Kabyles à Paris
Manifestation en faveur de l'autodétermination des Kabyles à Paris
L’effet boomerang est toujours violent, car qui sème le vent récolte la tempête. A prêcher le séparatisme chez autrui, on fini par l’avoir chez soi.

La situation est d’autant plus politiquement embarrassante pour Alger que le mouvement séparatiste kabyle n’a totalement rien à voir avec le polisario, soutenu par Alger.

Quelques 12 millions de Kabyles (en Algérie et à travers le monde), ayant déjà eu leurs structures pré-étatiques dans le passé, des principautés tribales que les Espagnols, avec lesquels ils ont croisé le fer, appelaient les royaumes kabyles, n’ont rien à voir avec un ramassis de mercenaires dès le début à la solde d’Alger, gardant séquestrés à Tindouf quelques milliers de vrais marocains sahraouis mêlés à beaucoup d’autres ressortissants de pays voisins.

Ne pas comparer l’incomparable

Ce serait même irrespectueux envers Ferhat Mehenni, l’homme de lettres, chanteur et leader du Mouvement pour l'autodétermination de la Kabylie (MAK), de le comparer avec l’assassin et violeur Brahim Ghali, alias Benbattouch.

Nul besoin de rappeler que le sentiment identitaire dans les provinces du Sud du royaume était tribal et non national.

L’unique autorité que les tribus de la région ont toujours reconnue est celle du souverain du Maroc.

Démocrates vs tortionnaires

Avant même d’avoir accédé à l’indépendance, le MAK a présenté, le 19 mai, un projet pour la première constitution de la Kabylie, traçant le chemin vers la démocratie à l’Etat indépendant kabyle en gestation.

En près d’un demi-siècle d’existence, tout ce que le polisario a produit, ce sont des miliciens armés lancés contre le Maroc ou recrutés par les bandes jihadistes qui sévissent dans le Sahel, des tortionnaires qui terrorisent les habitants des camps de Tindouf et des trafiquants qui écoulent les aides humanitaires détournées au Nord de la Mauritanie.

Des termes comme élections et constitution sont totalement absentes du vocabulaire des polisariens, s’ils savent déjà ce que ces concepts désignent. Des relents du marxisme révolutionnaire qui ornait les discours des membres fondateurs, il ne reste même plus trace.

Retour à l’expéditeur

"L'arroseur arrosé", court-métrage comique de Louis Lumière datant de 1895
"L'arroseur arrosé", court-métrage comique de Louis Lumière datant de 1895
Il sera malaisé pour Alger de réfuter le droit des Kabyles à l’autodétermination au moment ou elle promeut le même principe chez le voisin.

A la différence que les habitants des provinces du Sud du royaume ont déjà décidé de leur destin en participant régulièrement aux scrutins électoraux.

Ces provinces enregistrent même les taux de participation les plus élevés à l’échelle nationale.

L’Algérie va-t-elle se fractionner en plusieurs entités ? C’est, du fait de la politique oppressive du régime algérien exercée contre les Kabyles, de moins en moins improbable.

Les graines de la discorde

Inconséquents, les dirigeants algériens sont tellement obnubilés par la répression du Hirak qu’ils ont commis la grave bêtise de tenter de faire passer auprès de l’opinion publique algérienne les Kabyles, collectivement, pour des traîtres au service d’intérêts étrangers et des fauteurs de troubles.

Et ce n’est que la dernière action stupide en date, Alger ayant carrément érigé les Kabyles en éternels boucs émissaires.

Cette mise à l’index des Kabyles par le pouvoir central à Alger, ainsi que les assassinats et l’embastillement des militants autonomistes, ont eu pour conséquence le renforcement de leur sentiment de discrimination.

Créant de la sorte le contexte idéal pour populariser l’appel du MAK à l’autodétermination des Kabyles.

Probable effet domino

Le pire pour Alger est qu’un tel sentiment est partagé également par les Touaregs, dans le Sud, qui voient l’Etat algérien extraire les richesses en hydrocarbures de leur sol alors qu’ils n’en voient pas de recettes ainsi générées l’ombre d’une miette.

Etat artificiellement crée par le colonisateur français, qui a récupéré le territoire de l’ex-occupant ottoman et spolié des parties de ceux des pays voisins pour les lui adjoindre, l’Algérie avait tout pour fonder une nation prospère et agréable à vivre pour l’ensemble de ses citoyens.

Elle a préféré focaliser son attention et ses moyens sur le soutien au séparatisme au Maroc. La tentative a échouée, mais la mauvaise graine qu’Alger a tenté de semer ailleurs a fini par prendre racine sur son propre territoire.

C’est l’histoire de l’arroseur arrosé, comme dans le court-métrage cinématographique réalisé par Louis Lumière, en 1895. Sauf que dans le cas de l’Algérie, c’est plus tragique que comique.





Ahmed Naji
Journaliste par passion, donner du relief à l'information est mon chemin de croix. En savoir plus sur cet auteur
Mercredi 25 Mai 2022

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