Dirham plus flexible, marché plus nu ?
Le marché immobilier national est déjà segmenté en micro‑écosystèmes aux dynamiques divergentes. Les segments prime (côtier, urbain central, produits patrimoniaux recherchés par capitaux étrangers) peuvent absorber une partie de la demande d’arbitrage de richesse en provenance de détenteurs de liquidités inquiétés par l’avenir de la parité, ou d’investisseurs internationaux cherchant une diversification géopolitique. Mais cette manne reste conditionnée à la stabilité réglementaire, à la fluidité des procédures de transfert et à la perception d’un risque politique contenu. L’afflux ciblé vers quelques poches rares ne dit rien de la soutenabilité du reste du marché.
Les actifs résidentiels destinés à la classe moyenne supérieure affrontent, eux, un triangle de contraintes : pouvoir d’achat comprimé par l’inflation des postes incompressibles, coût de construction influencé par les importations (acier, composants, matériels électromécaniques) et durcissement implicite de l’accès au crédit si les autorités monétaires doivent lisser des tensions externes. Résultat possible : nominalité rigide (prix affichés qui baissent peu) mais volumes en retrait, délais d’écoulement allongés, concessions discrètes via équipements “offerts” ou facilités de paiement plutôt que baisse frontale. C’est ce gel transactionnel qui piège du capital immobilisé tout en donnant l’illusion d’une résilience.
Le logement abordable et social reste pour sa part amorti par les mécanismes de soutien, la structure des coûts fonciers périphériques et des besoins démographiques persistants (urbanisation, décohabitation). Toutefois, la moindre élasticité du pouvoir d’achat impose d’innover : densification qualitative, industrialisation constructive (préfabriqué optimisé), efficience énergétique pour réduire le coût total de possession. Sans ces gains de productivité, la simple pression monétaire ne créera pas une explosion saine de valeur : elle risque de creuser un écart entre souhait de propriété et capacité réelle de financement.
À l’opposé, les actifs logistiques, industriels et para‑industriels pourraient bénéficier de la stratégie pays d’intégration de chaînes de valeur régionales et de substitution partielle d’importations. Dans un contexte de flottement mieux reflétant les fondamentaux extérieurs, une industrialisation ascendante consolide la demande pour entrepôts normalisés, plateformes frigorifiques, hubs multimodaux. Là se loge un potentiel de rendement plus corrélé à l’économie réelle qu’à la simple thésaurisation immobilière résidentielle.
Les actifs résidentiels destinés à la classe moyenne supérieure affrontent, eux, un triangle de contraintes : pouvoir d’achat comprimé par l’inflation des postes incompressibles, coût de construction influencé par les importations (acier, composants, matériels électromécaniques) et durcissement implicite de l’accès au crédit si les autorités monétaires doivent lisser des tensions externes. Résultat possible : nominalité rigide (prix affichés qui baissent peu) mais volumes en retrait, délais d’écoulement allongés, concessions discrètes via équipements “offerts” ou facilités de paiement plutôt que baisse frontale. C’est ce gel transactionnel qui piège du capital immobilisé tout en donnant l’illusion d’une résilience.
Le logement abordable et social reste pour sa part amorti par les mécanismes de soutien, la structure des coûts fonciers périphériques et des besoins démographiques persistants (urbanisation, décohabitation). Toutefois, la moindre élasticité du pouvoir d’achat impose d’innover : densification qualitative, industrialisation constructive (préfabriqué optimisé), efficience énergétique pour réduire le coût total de possession. Sans ces gains de productivité, la simple pression monétaire ne créera pas une explosion saine de valeur : elle risque de creuser un écart entre souhait de propriété et capacité réelle de financement.
À l’opposé, les actifs logistiques, industriels et para‑industriels pourraient bénéficier de la stratégie pays d’intégration de chaînes de valeur régionales et de substitution partielle d’importations. Dans un contexte de flottement mieux reflétant les fondamentaux extérieurs, une industrialisation ascendante consolide la demande pour entrepôts normalisés, plateformes frigorifiques, hubs multimodaux. Là se loge un potentiel de rendement plus corrélé à l’économie réelle qu’à la simple thésaurisation immobilière résidentielle.
Entre refuge psychologique et risque de valeur piégée
Le discours comparatif avec des pays ayant connu des dévaluations brusques (chocs inflationnistes, effondrements de confiance) doit être manié avec précaution. Les trajectoires turque ou argentine relèvent de dynamiques de fuite devant la monnaie, catalysant une dollarisation implicite et des hausses immobilières spectaculaires en devise locale, mais parfois décevantes en devise forte ou en termes réels. Un flottement anticipé, phasé et accompagné de garde‑fous macroprudentiels produit une configuration différente : arbitrages graduels, opportunités sélectives, absence de panique généralisée.
Pour les détenteurs de capital domestique, trois erreurs sont à éviter : confondre rareté perçue et rareté structurelle (surpayer des biens standardisables), ignorer le coût d’opportunité (immobiliser sans projection de rendement locatif net après fiscalité et entretien), négliger l’ingénierie financière (absence de couverture partielle si exposition à des engagements en devises). Le professionnel aguerri examinera désormais chaque opération en matrice : sensibilité aux importations, intensité énergétique, profondeur de la demande locative, scénarios de sortie à cinq ans sous divers taux de change implicites.
La prochaine phase exige plus de transparence transactionnelle (bases de données fiables, indices segmentés), des véhicules collectifs mieux structurés (OPCI focalisés sur logistique ou productif), une montée en compétences sur l’efficacité opérationnelle des actifs (gestion intelligente, capteurs de consommation, maintenance prédictive). Autrement dit, passer d’un immobilier refuge statique à un immobilier géré comme une classe d’actifs technico‑financière.
Le flottement accru du dirham n’est pas une prophétie d’effondrement ni un ticket automatique d’enrichissement patrimonial. C’est un test de maturité : ceux qui remplaceront le réflexe de stockage par une analyse multi‑facteurs et une discipline de rendement réel feront la différence. La pierre cessera alors d’être une simple barrière psychologique contre la peur monétaire pour redevenir ce qu’elle devrait toujours être : une infrastructure de création de valeur productive, mesurable et réajustable.
Pour les détenteurs de capital domestique, trois erreurs sont à éviter : confondre rareté perçue et rareté structurelle (surpayer des biens standardisables), ignorer le coût d’opportunité (immobiliser sans projection de rendement locatif net après fiscalité et entretien), négliger l’ingénierie financière (absence de couverture partielle si exposition à des engagements en devises). Le professionnel aguerri examinera désormais chaque opération en matrice : sensibilité aux importations, intensité énergétique, profondeur de la demande locative, scénarios de sortie à cinq ans sous divers taux de change implicites.
La prochaine phase exige plus de transparence transactionnelle (bases de données fiables, indices segmentés), des véhicules collectifs mieux structurés (OPCI focalisés sur logistique ou productif), une montée en compétences sur l’efficacité opérationnelle des actifs (gestion intelligente, capteurs de consommation, maintenance prédictive). Autrement dit, passer d’un immobilier refuge statique à un immobilier géré comme une classe d’actifs technico‑financière.
Le flottement accru du dirham n’est pas une prophétie d’effondrement ni un ticket automatique d’enrichissement patrimonial. C’est un test de maturité : ceux qui remplaceront le réflexe de stockage par une analyse multi‑facteurs et une discipline de rendement réel feront la différence. La pierre cessera alors d’être une simple barrière psychologique contre la peur monétaire pour redevenir ce qu’elle devrait toujours être : une infrastructure de création de valeur productive, mesurable et réajustable.












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