Dans la nuit du 21 au 22 juin 2025, le monde a retenu son souffle. Alors que l’Iran accusait les États-Unis d’avoir frappé plusieurs installations sensibles sur son sol – des sites à vocation nucléaire selon Téhéran – une question inédite agita aussitôt la communauté des analystes OSINT : pourquoi l’indice pizza n’a-t-il rien vu venir ?
À l’heure des satellites espions et des fuites contrôlées, cette bizarrerie gastronomico-stratégique avait pourtant habitué les fins limiers du renseignement amateur à flairer les grandes opérations militaires bien avant qu’elles ne fassent la une. Mais cette fois, rien. Aucun pic de commandes suspectes de pepperoni dans les quartiers du Pentagone. Pas de mouvement anormal sur les applis de livraison. L’indice pizza, ce baromètre décalé mais efficace, est resté plat comme une quatre fromages surgelée. Que s’est-il passé ?
À l’heure des satellites espions et des fuites contrôlées, cette bizarrerie gastronomico-stratégique avait pourtant habitué les fins limiers du renseignement amateur à flairer les grandes opérations militaires bien avant qu’elles ne fassent la une. Mais cette fois, rien. Aucun pic de commandes suspectes de pepperoni dans les quartiers du Pentagone. Pas de mouvement anormal sur les applis de livraison. L’indice pizza, ce baromètre décalé mais efficace, est resté plat comme une quatre fromages surgelée. Que s’est-il passé ?
Qu’est-ce que l’indice pizza ?
Né de l’observation empirique pendant la guerre froide, l’« indice pizza » est un outil non officiel de renseignement à source ouverte (OSINT – Open Source Intelligence). L’idée est simple : en cas de tension extrême ou d’opérations secrètes en préparation, les employés du Pentagone restent tard le soir… et commandent massivement à manger. En particulier des pizzas, dont le flux de livraison autour du Département de la Défense devient un signal faible mais révélateur.
Ce concept, devenu presque folklorique, a pourtant été vérifié par plusieurs événements majeurs : la veille de l’invasion du Panama en 1989, celle du Koweït en 1990, ou plus récemment avant la frappe israélienne contre l’Iran en avril 2024. Chaque fois, les pizzérias proches du Pentagone avaient vu leur trafic exploser – une anomalie interprétée a posteriori comme un indice prémonitoire.
Des comptes spécialisés sur X (ex-Twitter), comme @PentagonPizzaWatch, se sont d’ailleurs fait une spécialité de scruter ces données, en croisant horaires, pics de commande, géolocalisation et mouvements de personnel. Le tout avec humour mais aussi sérieux, parfois plus précis que certains médias mainstream.
Ce concept, devenu presque folklorique, a pourtant été vérifié par plusieurs événements majeurs : la veille de l’invasion du Panama en 1989, celle du Koweït en 1990, ou plus récemment avant la frappe israélienne contre l’Iran en avril 2024. Chaque fois, les pizzérias proches du Pentagone avaient vu leur trafic exploser – une anomalie interprétée a posteriori comme un indice prémonitoire.
Des comptes spécialisés sur X (ex-Twitter), comme @PentagonPizzaWatch, se sont d’ailleurs fait une spécialité de scruter ces données, en croisant horaires, pics de commande, géolocalisation et mouvements de personnel. Le tout avec humour mais aussi sérieux, parfois plus précis que certains médias mainstream.
Une nuit sans mozzarella : les signaux manquants
Ce 21 juin 2025, alors que les chaînes du monde entier s’enflamment sur des images de frappes attribuées aux États-Unis en territoire iranien, les habituels chasseurs d’indices sont restés cois. Aucun pic de pizzas la veille dans la zone de Crystal City. Pas de commandes groupées à la cafétéria du Pentagone non plus. Même les applications comme Uber Eats ou DoorDash ont affiché un trafic nocturne normal.
Autrement dit : si opération américaine il y a eu, elle n’a pas nécessité d’état-major en surchauffe à Washington. Ou alors, l’alerte a été déclenchée ailleurs – sur une autre base, dans un autre fuseau horaire, ou via un mode de commandement inédit.
Autrement dit : si opération américaine il y a eu, elle n’a pas nécessité d’état-major en surchauffe à Washington. Ou alors, l’alerte a été déclenchée ailleurs – sur une autre base, dans un autre fuseau horaire, ou via un mode de commandement inédit.
Pentagon : démenti officiel ou écran de fumée ?
Face à la curiosité médiatique suscitée par cette absence de pizza, un porte-parole du Pentagone s’est fendu d’une déclaration minimaliste :
Pourtant, la question reste ouverte. Car les experts en renseignement alternatif savent que les signaux faibles ne mentent pas longtemps. Le silence de l’indice pizza pourrait en réalité trahir une autre évolution : la décentralisation de la chaîne de décision militaire, loin de Washington. Ou, plus stratégiquement, une volonté claire d’éviter les fuites prévisibles d’une capitale devenue trop transparente.
« Il n’y a pas de lien entre les menus de nos employés et la politique étrangère américaine. »Une manière élégante de dire : circulez, il n’y a rien à voir.
Pourtant, la question reste ouverte. Car les experts en renseignement alternatif savent que les signaux faibles ne mentent pas longtemps. Le silence de l’indice pizza pourrait en réalité trahir une autre évolution : la décentralisation de la chaîne de décision militaire, loin de Washington. Ou, plus stratégiquement, une volonté claire d’éviter les fuites prévisibles d’une capitale devenue trop transparente.
Frappe réelle ou écran de diversion ?
Dans les heures qui ont suivi les explosions en Iran, les spéculations ont fusé. L’attaque est-elle réellement américaine ? Ou bien téléguidée par Israël, avec un feu vert discret de Washington ? S’agit-il d’un « leurre stratégique » pour tester les défenses iraniennes ? Ou au contraire d’une manœuvre réelle mais conçue de manière à passer sous les radars de l’OSINT ?
Car si l’indice pizza n’a rien capté, d’autres outils n’ont pas été muets : satellites commerciaux, radiofréquences militaires, déplacement de drones autour de la base d’al-Udeid au Qatar… Autant de traces ténues mais croisées, laissant penser qu’une opération a bien été préparée, sans pour autant mobiliser le Pentagone dans ses murs.
C’est là toute la modernité des conflits hybrides : ils se planifient par signalement discret, dispersé, algorithmique. Plus besoin de nuit blanche dans un bureau du cinquième étage. Une salle sécurisée au Nevada, un QG temporaire dans une base navale ou même un serveur chiffré peuvent suffire.
Car si l’indice pizza n’a rien capté, d’autres outils n’ont pas été muets : satellites commerciaux, radiofréquences militaires, déplacement de drones autour de la base d’al-Udeid au Qatar… Autant de traces ténues mais croisées, laissant penser qu’une opération a bien été préparée, sans pour autant mobiliser le Pentagone dans ses murs.
C’est là toute la modernité des conflits hybrides : ils se planifient par signalement discret, dispersé, algorithmique. Plus besoin de nuit blanche dans un bureau du cinquième étage. Une salle sécurisée au Nevada, un QG temporaire dans une base navale ou même un serveur chiffré peuvent suffire.
Vers la fin des signaux OSINT folkloriques ?
L’indice pizza, comme d’autres signaux non conventionnels (bruits de moteurs d’avions militaires, achats massifs d’aspirine ou de sang humain, absence de tweets des responsables), est-il en train de perdre son pouvoir prédictif ?
Oui et non.
D’un côté, l’armée américaine apprend de ses erreurs. Les effets de transparence involontaire causés par des outils civils – comme Google Maps ou Yelp – sont de mieux en mieux contournés. D’autre part, la guerre de l’information est devenue un champ de bataille à part entière. Semer le doute, créer des faux signaux, neutraliser l’OSINT amateur est devenu une compétence stratégique.
De l’autre, la traçabilité absolue de nos modes de vie numériques rend chaque action suspecte. Même une absence d’anomalie peut devenir suspecte. L’inaction devient le nouveau masque. Et c’est peut-être là la vraie leçon de la nuit du 21 juin : pour frapper fort, il faut d’abord se faire oublier.
Oui et non.
D’un côté, l’armée américaine apprend de ses erreurs. Les effets de transparence involontaire causés par des outils civils – comme Google Maps ou Yelp – sont de mieux en mieux contournés. D’autre part, la guerre de l’information est devenue un champ de bataille à part entière. Semer le doute, créer des faux signaux, neutraliser l’OSINT amateur est devenu une compétence stratégique.
De l’autre, la traçabilité absolue de nos modes de vie numériques rend chaque action suspecte. Même une absence d’anomalie peut devenir suspecte. L’inaction devient le nouveau masque. Et c’est peut-être là la vraie leçon de la nuit du 21 juin : pour frapper fort, il faut d’abord se faire oublier.
La pizza ne mentait pas. Elle a juste été contournée.
Le silence de l’indice pizza est aussi une métaphore : celle d’un pouvoir exécutif de plus en plus fragmenté, volatil, algorithmique. Dans l’Amérique de Trump II, le centre de gravité militaire ne se situe peut-être plus dans les couloirs du Pentagone, mais dans les entrailles du Cloud.
Et c’est peut-être là que réside le vrai changement : la capacité de frapper sans se lever de sa chaise, de déclencher une guerre sans commander une pizza, de maintenir l’apparence du calme tout en appuyant sur des boutons décisifs. Le fantasme de la guerre silencieuse, devenue invisible même pour ceux qui ont l’habitude de la flairer.
L’indice pizza n’est pas mort. Il est contourné. Déjoué. Relégué. Mais il reste précieux – ne serait-ce que comme révélateur de nos nouvelles naïvetés. Croire qu’un conflit mondial peut encore transpirer par le double fromage ou l’anchois express, c’est prendre la guerre pour une série Netflix.
Et pourtant, dans un monde saturé de données, le moindre comportement irrationnel – y compris celui d’un livreur débordé à minuit – peut redevenir un indice de vérité. À condition d’être lu dans son époque.
Et c’est peut-être là que réside le vrai changement : la capacité de frapper sans se lever de sa chaise, de déclencher une guerre sans commander une pizza, de maintenir l’apparence du calme tout en appuyant sur des boutons décisifs. Le fantasme de la guerre silencieuse, devenue invisible même pour ceux qui ont l’habitude de la flairer.
L’indice pizza n’est pas mort. Il est contourné. Déjoué. Relégué. Mais il reste précieux – ne serait-ce que comme révélateur de nos nouvelles naïvetés. Croire qu’un conflit mondial peut encore transpirer par le double fromage ou l’anchois express, c’est prendre la guerre pour une série Netflix.
Et pourtant, dans un monde saturé de données, le moindre comportement irrationnel – y compris celui d’un livreur débordé à minuit – peut redevenir un indice de vérité. À condition d’être lu dans son époque.












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