L’inflation des prix alimentaires intérieurs reste élevée à travers le monde. Cet énoncé émane de la toute dernière mise à jour de la Banque mondiale qui, s’appuyant sur les données disponibles entre juillet et octobre 2022, indique avoir noté une forte inflation dans la quasi-totalité des pays à revenu faible ou intermédiaire : 84,2 % des économies à faible revenu, 93 % des économies à revenu intermédiaire de la tranche inférieure et 93 % des économies à revenu intermédiaire supérieur ont enregistré des taux d’inflation supérieurs à 5 %.
Sachant qu’un grand nombre d’entre elles affichant même une inflation à deux chiffres et que la part des pays à revenu élevé touchés par la montée de l’inflation dans l’alimentation atteint désormais 85,5 %.

Ceci renvoie, par conséquent, à l’insécurité alimentaire, une problématique qui se pose un peu partout dans le monde quoique de manière différenciée.

Déjà, la FAO et le Programme alimentaire mondial des Nations unies avaient quantifié le fléau : en trois années, l'insécurité alimentaire aiguë a presque triplé. Touchant prés de 135 millions personnes avant le Covid-19 elle concerne aujourd'hui près de 350 millions d’individus.

L’effet prix alourdit en grande partie la facture mondiale des importations alimentaires. Ajouter à cela, l’appréciation du dollar US, principale monnaie sur les marchés internationaux, la problématique se pose avec acuité au niveau des pays en développement.

C’est d’ailleurs ce qui fait dire à la CNUCED dans un récent rapport que "la combinaison de prix élevés des denrées alimentaires et d'un dollar fort constitue un double fardeau que de nombreuses personnes dans les pays en développement ne peuvent pas supporter, les obligeant à faire des choix encore plus difficiles pour joindre les deux bouts - comme sauter des repas ou retirer un enfant de l'école". Et qu’il devient également plus difficile pour ces pays "d'empêcher des millions de personnes de souffrir de la faim."

Déjà, dans sa toute dernière édition des Perspectives de l'alimentation publiée, le 11 novembre, la FAO avait revu à la hausse les estimations des dépenses mondiales d’importations alimentaires en 2022, pour les porter à 1 940 milliards de dollars, soit un bond de 10 % par rapport au niveau déjà record de 2021.