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La France ne trouve pas son chemin vers le Sahara


Rédigé par le Jeudi 21 Mars 2024



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Que d’espoirs aurait soulevé la visite au royaume, fin février, du ministre des affaires étrangères français, Stéphane Séjourné, auprès des partisans d’un redressement des relations entre le Maroc et la France. 

Que de déceptions aurait-elle fini par engendrer, au vu de l’incapacité évidente de Paris à franchir le pas de la reconnaissance franche et affichée de la marocanité du Sahara.

Ce n’est sûrement pas Madrid, 1er client et 1er fournisseur du royaume, qui va s’en plaindre. La dernière visite au Maroc du chef du gouvernement espagnol, Pedro Sanchez, quelques jours avant celle du chef de la diplomatie française, a constitué, comme les précédentes, une nouvelle pierre ajoutée à l’édifice consolidé des relations maroco-espagnoles.

La France, premier investisseur étranger au Maroc, ne parvient plus à exploiter au mieux ses acquis, faute d’adapter sa politique extérieure aux nouvelles réalités géopolitiques au Maghreb, comme sur le reste du continent, d’ailleurs.

Restés émotionnellement coincés dans une relation historiquement pénible avec l’Algérie, les dirigeants français ne réalisent pas que le Maroc s’est entièrement tourné vers un avenir où il compte bien s’imposer comme une plateforme incontournable entre l’Afrique et l’Europe, tout en prenant le large vers l’océan Atlantique.

Dans cette équation géopolitique, les provinces du Sud du royaume constituent une pièce maîtresse. C’est, entre autres, le chemin du désenclavement vers l’Atlantique pour les pays du Sahel, d’où la France, il faut le rappeler, a été chassée.

S’il est peu probable que les relations entre le Maroc et la France s’améliorent dans un futur proche, en raison de l’inaptitude des dirigeants politiques actuels français à prendre des décisions tranchées, il est tout aussi peu probable qu’elles s’enveniment. Trop d’intérêts sont en jeu, de part et d’autre.

Au vu de la popularité en berne de l’occupant de l’Elysée, n’ayant apporté aucune amélioration au quotidien de ses citoyens, de ses sorties hasardeuses, qui vont jusqu’à le ridiculiser auprès de l’opinion internationale, et de ses postures va-t’en-guerre contre la Russie, qui donnent des sueurs froides à ses généraux, on n’en est à se demander si le virus de la médiocratie, qui ronge depuis longtemps déjà l’Algérie, n’a pas également infecté l’hexagone.

Plus de soixante après avoir accordé l’indépendance à l’Algérie, la France n’en est, de toute évidence, pas encore guérie.

Rabat, écœurée face la méchante stupidité de la junte algérienne, a cessé depuis longtemps de réagir à ses provocations et même d’en tenir compte. Paris, trop hésitante dans ses choix pour un partenariat durable et fiable, est en train de rejoindre Alger sur la liste. 

C’est sûrement dommage pour les relations maroco-françaises, mais on n’arrête pas la roue de l’Histoire.

Heureusement qu’il y a aura toujours des hommes d’affaires, des intellectuels et des artistes pour entretenir des liens socioéconomiques et culturels autrement plus solides que ceux politiques.

En attendant des temps meilleurs.





Ahmed Naji
Journaliste par passion, donner du relief à l'information est mon chemin de croix. En savoir plus sur cet auteur
Jeudi 21 Mars 2024

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