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La démocratie marocaine en promo : une pub, deux clics, trois illusions !!


Rédigé par le Mercredi 24 Septembre 2025

Autrefois, on barbouillait les affiches électorales au pinceau... Aujourd’hui, on barbouille les cerveaux à coups de pubs Facebook, de bannières Google et de spots radio achetés en lot… En conséquence la politique se confond avec un Black Friday permanent, où seuls les plus riches raflent l’espace publicitaire et la démocratie passe à la caisse…



Par Mohammed Yassir Mouline

Bienvenue dans le royaume féérique du marketing politique... Ici, les urnes sont en plastique, tandis que les publicités sont en béton armé... Bien que le Parti de l’Istiqlal s'insurge contre éventuel « monopole publicitaire » d'un seul parti, il réalise surtout que la politique se joue moins lors des meetings que dans les algorithmes de Facebook et des réseaux sociaux…
 
On pensait de manière naïve que les élections pouvaient encore être remportées grâce à des programmes, des idées, et peut-être un soupçon de charisme... Mais hélas, elles se remportent désormais avec un chéquier et un compte Google Ads (1)… Au Maroc, la démocratie n’a plus besoin d’électeurs convaincus, il lui suffit de clics sponsorisés…
 
D’ailleurs, pendant les élections de 2021, certains sites web et radios privées avaient déjà refusé les pubs de l’Istiqlal : « Désolé, on bosse en exclusivité avec celui qui a tout payé »… Autrement dit : bienvenue dans le capitalisme politique pur et dur, où l’espace médiatique se vend au plus offrant… On n’est plus très loin du vote par carte bancaire !!!
 
Le bouquet final ? Un seul parti a payé Google pour diffuser ses slogans à tous les internautes marocains... Absolument tous… Si bien que les pubs électorales apparaissaient jusque sur « Des sites inappropriés »… !! Oui, oui, entre deux vidéos classées pour les adultes, un message bien propre sur l’avenir radieux de la nation… De quoi donner un sens très particulier à l’expression « campagne ciblée »… !!!
 
Et comme si ça ne suffisait pas, certains stratèges recourent à l’IA, aux faux comptes achetés à l’étranger, à la manipulation d’algorithmes… Autrefois, on achetait des voix avec des sacs de sucre… aujourd’hui, on achète des likes en dollarsLa technologie avance, la combine reste
 
Face à la montée en puissance de la propagande numérique, entre campagnes sponsorisées sur Google, faux comptes achetés à l’étranger et manipulations algorithmiques, le Parti de l’Istiqlal tire la sonnette d’alarme… Dans son mémorandum électoral, il réclame un encadrement strict des dépenses publicitaires et un code d’éthique clair pour sauver la concurrence politique d’un naufrage programmé…
 
Au moment où le Maroc s’apprête à ouvrir un nouveau cycle de réformes électorales, la question de la moralisation de la vie publique s’impose avec force... Le Parti de l’Istiqlal, dans son mémorandum électoral, ne mâche pas ses mots : il faut à la fois consolider la stabilité législative, élargir la représentation des femmes, des jeunes et de la diaspora marocaine, mais surtout couper court aux dérives liées à l’argent et à la publicité numérique…
 
Le débat autour de la réforme électorale au Maroc ne se limite plus aux chiffres de représentativité ni aux ajustements techniques de la carte électorale... Il s’élargit désormais à un terrain beaucoup plus sensible : celui du rôle de l’argent, de la publicité numérique et de l’usage parfois dévoyé des nouvelles technologies dans la compétition politique… Dans ce contexte, la voix de l’Istiqlal s’élève, ferme et insistante, pour rappeler que la démocratie ne peut s’épanouir sur des fondations minées par la corruption et les monopoles…
 
Dans un entretien accordé à TelQuel Arabi, Abdeljabbar Rachidi, président du Conseil national du Parti de l’Istiqlal et secrétaire d’État chargé de l’Insertion sociale, a résumé sans détour la philosophie du parti : « il n’y a pas de place pour les corrompus dans la vie politique »... Derrière cette formule choc, c’est tout un mémorandum électoral qui se déploie, avec des propositions visant à moraliser la vie publique, stabiliser le cadre législatif et surtout réguler la place croissante de l’argent et de la publicité digitale dans la bataille électorale…
 
Car la publicité politique ne se limite plus aux affiches dans la rue ou aux encarts dans les journaux… Elle a envahi les écrans, les ondes, et surtout les réseaux sociaux… Or, comme le rappelle l’Istiqlal, cet espace n’est pas neutre : il est devenu le terrain privilégié des abus… Faux comptes achetés à l’étranger, manipulations d’algorithmes, recours à l’intelligence artificielle pour attaquer, dénigrer ou déformer : autant de pratiques qui détournent les règles du jeu démocratique et mettent en péril la confiance des électeurs
 
À travers son mémorandum, le Parti de l’Istiqlal propose de mettre fin à cette anarchie numérique… Cela passe par un code d’éthique clair entre partis politiques, mais aussi par une régulation stricte des dépenses publicitaires en ligne, afin d’empêcher les plus riches de transformer leurs moyens financiers en domination électorale... Car l’enjeu n’est pas seulement économique : il est politique, et même éthique... Le pluralisme ne saurait survivre dans un espace médiatique monopolisé par un seul acteur capable d’acheter tout l’espace publicitaire, comme cela a été constaté lors des élections passées…

Plus encore, l’Istiqlal insiste sur la nécessité de préserver l’intégrité du jour du scrutin… À l’heure où un simple tweet peut influencer des milliers de votes, il plaide pour criminaliser la diffusion de messages électoraux ce jour-là, afin que les électeurs puissent exercer leur choix sans manipulation de dernière minute… Une revendication qui s’inscrit dans une démarche plus globale : faire des réseaux sociaux non pas un champ de manœuvres illégitimes, mais un espace de débat démocratique et loyal
 
Ce combat, en apparence technique, touche en réalité au cœur de la démocratie marocaine… Car il ne s’agit pas seulement d’empêcher les excès de la publicité digitale : il s’agit de restaurer un équilibre entre les forces politiques, de garantir une concurrence équitable et d’éviter que l’argent n’achète la voix des citoyens par écrans interposés
 
En défendant cette ligne, l’Istiqlal veut se positionner comme un acteur central des réformes à venir... Le parti se fait le porte-parole d’un pluralisme menacé et d’une démocratie fragilisée par la marchandisation de l’espace numérique… Mais derrière ces propositions, il y a aussi un message politique plus profond : la conviction que le Maroc ne peut construire sa modernité démocratique sans établir de garde-fous clairs face aux dérives de la technologie et aux appétits financiers
 
Dans une époque où l’intelligence artificielle peut créer des images, des discours ou des campagnes entières en quelques clics, la vigilance est plus que jamais nécessaire… L’Istiqlal, en lançant son appel à un code d’éthique et à un encadrement strict, pose une question essentielle : quelle démocratie voulons-nous léguer aux générations futures ? Une démocratie sous influence des algorithmes et des portefeuilles, ou une démocratie ancrée dans le débat d’idées et le respect des règles du jeu ?
 
En plaçant la barre aussi haut, le Parti de l’Istiqlal rappelle que la politique n’est pas qu’un combat d’images et de slogans, mais d’abord une affaire de responsabilité… Et que face aux corrompus, aux manipulateurs numériques et aux faiseurs d’opinions de l’ombre, il est urgent de tracer une ligne rouge : celle qui sépare la libre concurrence de la manipulation, l’éthique du chantage, la démocratie de sa caricature… En proposant un code d’éthique numérique, le parti met le doigt sur une question centrale : les règles du jeu démocratique doivent-elles être définies par la loi, ou abandonnées au marché publicitaire et aux algorithmes de la Silicon Valley (2)?
 
En attendant, les électeurs subissent… Bombardés de pubs comme des consommateurs lambda, ils finissent par voter pour le logo qu’ils ont le plus vu défiler sur leur écranLa politique devient ainsi une gigantesque opération marketing, où les idées s’effacent derrière la pub… !! Bref, dans ce supermarché électoral, la démocratie a été remplacée par une caisse automatique… Glissez un billet, choisissez un slogan, repartez avec un siège parlementaire… Promo valable jusqu’à épuisement des crédules…
 
(1)… Google Ads est une plateforme publicitaire en ligne proposée par Google, qui permet aux entreprises d'afficher des annonces sur le moteur de recherche, YouTube, Google Maps, et le réseau Display aux internautes ayant des recherches ou des comportements en lien avec leurs produits et services… Les annonces sont ciblées, et les annonceurs paient selon des modèles comme le coût par clic (CPC) ou le coût par mille impressions (CPM), contrôlant leur budget et mesurant l'impact de leurs campagnes. 
(2) La Silicon Valley est bien plus qu’un hub technologique : c’est un laboratoire vivant où l’IA transforme en profondeur les industries et les usages …





Mohammed Yassir Mouline
Mohammed Yassir Mouline: Journaliste caricaturiste professionnel... 34 ans d'expérience à... En savoir plus sur cet auteur
Mercredi 24 Septembre 2025

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