Non seulement cette édition a été organisée pour la première fois, et de très belle manière, par un pays arabe, et voit, en outre, une équipe arabo-africaine, celle du Maroc, accéder aux demi-finales, mais elle a permit, par ailleurs, de mesurer le degré d’hypocrisie des pays européens.

La récente affaire de corruption et de blanchiment d’argent qui a mené à la mise sous les verrous de la vice-présidente du parlement européen, la grecque Eva Kaili, ainsi que de l’ancien député au parlement européen, l’italien Antonio Panzeri, et de son assistante, la belge Maria Arena, est en soi fort instructive.

Eva Kaili, 44 ans, membre du parti socialiste grec, est une ancienne présentatrice des informations sur une chaîne de télévision et ancienne députée au parlement grec, membre du parlement européen depuis 2014 et vice-présidente de ladite institution depuis le mois de janvier, ce qui ne doit pas lui laisser beaucoup de temps pour achever sa thèse de doctorat en politique économique. Ou inversement.

Antonio Panzeri, 67 ans, socialiste italien, est députée européen depuis 2014 et a été élu, en 2017, président de la sous-commission des droits de l’homme du parlement européen. Il a aussi présidé une association belge, « Fight impunity », et a été membre du réseau Elie Wiesel Network des parlementaires pour la prévention des génocides, des atrocités de masse et contre la négation des génocides. Le profil parfait du donneur de leçons.

Lors de la perquisition effectuée dans le cadre de cette affaire par la police belge dans son domicile, à Bruxelles, 600.000 euros en argent liquide ont été saisis.

Il a été procédé, en tout, à 16 perquisitions, en Belgique et en Italie. D’autres détails sur cette affaire, qui a éclaté en plein déroulement de la coupe du monde au Qatar, soupçonné d’avoir versé des pots-de-vin aux personnes arrêtées, ne manqueront pas d’être révélés dans les prochains jours, sûrement avant le match de la finale.

Ce scandale n’est pas sans rappeler celui des sms de la présidente de la Commission de l’Union européenne, Ursula Von Der Leyen, qui, cependant, n’a pas été arrêtée malgré son refus de publier les messages échangés avec le directeur général de la société pharmaceutique Pfizer, Albert Bourla, et d’autres documents concernant l’achat par l’Ue des vaccins anti-covid. Peut être parce que la société Pfizer est américaine et non qatariote.

Le timing choisi pour la révélation de ce scandale, concernant des accusations contre le Qatar répétées à l’envie par les médias occidentaux depuis plus d’une dizaine d’années déjà, est, en tout cas, plus que suspecte.