Selon la Présidente de l’Autorité, Nezha Hayat :

“En termes de création de nouveaux marchés, nous ciblons le lancement effectif du marché à terme prochainement avec la finalisation des dimensions techniques et réglementaires, ainsi que le déploiement d’une série d’actions de sensibilisation et d’accompagnement de l’écosystème”

Cela devrait offrir de nouvelles opportunités de diversification et de couverture des risques pour les investisseurs, et contribuerait à l’amélioration de la liquidité du marché, composante essentielle de son attractivité.

On note l'engagement de l’AMMC à poursuivre l’implémentation des réformes entamées sur les autres segments du marché, notamment celui de la gestion collective de l’épargne, à travers l’accompagnement de l’opérationnalisation de la refonte de la loi sur les Organismes de placement collectif en valeurs mobilières (OPCVM).

Cette dernière permettra la cotation des OPCVM à travers les Exchange Traded Funds (ETF) ainsi que l’introduction des fonds à règles de fonctionnement allégées afin de répondre aux besoins spécifiques des différentes catégories d’investisseurs, qu’il s’agisse de grand public ou d’investisseurs dits “professionnels”.

Concernant le dispositif de cotation des OPCI (Organisme de placement collectif immobilier), l’AMMC  fait savoir qu’il sera également activé dans l’objectif d’élargir la base d’investisseurs et offrir ainsi une plus grande accessibilité et liquidité pour ce segment de marché.

Dans cet objectif, l’AMMC continuera à accompagner les différents intervenants du marché pour étoffer l’offre de produits financiers et stimuler la demande des investisseurs en encourageant le recours aux conseillers en investissement financier ainsi qu’à des canaux de distribution efficients, notamment digitaux.

Ces nouveaux marchés et instruments exigent la mise en place d’un dispositif de supervision adapté à leur complexité et leurs composantes technologiques en notant que ce dispositif s’appuiera aussi bien sur une approche orientée risques que sur l’utilisation d’outils digitaux.

La mise en œuvre de ces actions devrait améliorer la contribution du marché des capitaux au financement de l’économie, en mettant à profit son potentiel important de mobilisation de l’épargne et d’orientation de celle-ci vers le financement de l’investissement productif.

Avec la MAP

Un marché à terme, en permettant la négociation de contrats qui spécifient l'achat ou la vente d'un actif à un prix fixé à l'avance et à une date future, offre une couverture contre les fluctuations des prix, stimule les investissements et favorise une allocation plus efficace des ressources.

Premièrement, le marché à terme pourrait jouer un rôle crucial dans la stabilisation des prix des matières premières, en particulier dans les secteurs agricole et minier, qui sont des composantes clés de l'économie marocaine. En permettant aux producteurs et aux consommateurs de se couvrir contre les risques de fluctuation des prix, un tel marché augmente la prévisibilité et réduit l'incertitude, encourageant ainsi les investissements et la planification à long terme.

Deuxièmement, l'existence d'un marché à terme améliorerait l'efficience du marché en facilitant la découverte des prix. Les prix sur les marchés à terme reflètent les anticipations collectives des acteurs du marché concernant l'offre et la demande futures, contribuant ainsi à une allocation plus efficiente des ressources économiques. Ceci est essentiel pour une économie émergente comme le Maroc, où l'optimisation des investissements et des ressources peut stimuler la croissance économique.

Troisièmement, le marché à terme pourrait attirer des investisseurs étrangers, augmentant ainsi le flux de capitaux vers le Maroc. L'accès à des instruments financiers avancés et la possibilité de se couvrir contre les risques de marché rendent l'environnement d'investissement plus attrayant pour les investisseurs internationaux. Cela pourrait non seulement augmenter les investissements directs étrangers mais aussi améliorer la compétitivité des entreprises marocaines sur les marchés internationaux.

Enfin, le développement d'un marché à terme au Maroc contribuerait à renforcer le secteur financier du pays, en le rendant plus dynamique et diversifié. L'innovation financière stimulée par l'introduction de nouveaux instruments financiers enrichirait l'écosystème financier, offrant plus d'options aux investisseurs et aux entreprises pour gérer leurs risques et financer leur croissance.

L'instauration d'un marché à terme au Maroc présente de multiples avantages économiques, allant de la stabilisation des prix et de l'amélioration de l'efficience du marché à l'attraction des investissements étrangers et au renforcement du secteur financier. Pour concrétiser ces avantages, il est essentiel de mettre en place un cadre réglementaire robuste et de développer l'expertise locale nécessaire pour gérer efficacement ce marché complexe.