Le choix du thème « Le cerveau et la cognition à l’ère des distractions numériques » est particulièrement pertinent. Les jeunes sont les premiers exposés aux écrans, aux réseaux sociaux et à l’hyperstimulation digitale. Cette réalité soulève des questions cruciales :
 
-Quel est l’impact du temps d’écran sur la mémoire et l’attention ?
-Comment préserver la concentration dans un monde saturé d’informations ?
-Quelles stratégies développer pour mieux utiliser les outils numériques sans sacrifier la santé cognitive ?

Les projets présentés par la délégation marocaine abordent ces problématiques en combinant rigueur scientifique et innovation technologique.

Parmi les travaux mis en avant, plusieurs projets attirent l’attention :
 
1. Application de suivi cognitif pour adolescents:
Un groupe d’élèves a conçu une application capable de mesurer la concentration à travers des mini‑jeux cognitifs. L’objectif est d’aider les adolescents à prendre conscience de leurs habitudes numériques et à réguler leur temps d’écran.
 
2. Neurofeedback et gestion du stress:
Un autre projet explore l’utilisation de casques EEG (électroencéphalographie) pour entraîner le cerveau à mieux gérer le stress. Le système envoie des retours en temps réel permettant aux utilisateurs d’améliorer leur capacité de relaxation.
 
3. Étude sur la mémoire et multitâche numérique:
Des lycéens marocains ont mené une expérience comparant les performances de mémoire entre des élèves effectuant une tâche simple et d’autres utilisant simultanément plusieurs applications numériques. Leurs résultats apportent des données locales sur un phénomène universel.
 
Ces initiatives témoignent de la créativité et de la maturité des jeunes chercheurs marocains, capables de traduire une problématique mondiale en projets concrets adaptés à leur contexte.

De plus, ces projets peuvent trouver des applications pratiques dans le système éducatif marocain. Par exemple, l’application de suivi cognitif pourrait être intégrée dans des programmes de sensibilisation scolaire, tandis que les recherches sur le multitâche numérique peuvent enrichir les politiques d’éducation digitale.

Si la participation du Maroc est une réussite, elle met aussi en lumière certains défis structurels :
 
- Le manque de financement dédié à la recherche scolaire et préuniversitaire.
- L’insuffisance de laboratoires équipés pour mener des expérimentations poussées.
- La nécessité de former des enseignants aux méthodologies de recherche scientifique.
 
Ces limites ne diminuent pas les performances des jeunes talents, mais soulignent la nécessité d’un soutien accru des institutions publiques et privées.

L’accueil réservé aux jeunes marocains à Abu Dhabi montre que le pays possède un vivier de talents capables de briller sur la scène internationale. Leur créativité et leur engagement donnent espoir quant à l’avenir de la recherche et de l’innovation au Maroc.
 
Au-delà des distinctions et des trophées, l’essentiel réside dans le parcours de ces jeunes : ils deviennent des modèles pour leurs pairs et des ambassadeurs de la science citoyenne. Leur exemple illustre l’importance d’investir dans la jeunesse comme moteur de développement durable.

Elle peut et doit être encouragée dès le plus jeune âge. Les projets des jeunes marocains ouvrent des pistes prometteuses pour comprendre et mieux gérer les effets du numérique sur notre cerveau.
 
En investissant dans la jeunesse scientifique, le Maroc prépare une génération capable de relever les défis du futur avec créativité, rigueur et humanisme.