A lire ou à écouter en podcast :
Par Adnan Benchakroun
Ce projet colossal, dont la première phase de 40 MW sera opérationnelle dès fin 2025, marque un tournant décisif pour le royaume. Il ne s’agit pas simplement de construire des serveurs ou de stocker des données, mais de positionner le Maroc comme un hub stratégique pour une IA souveraine au service de l’Europe, du Moyen-Orient et de l’Afrique (EMEA).
Un tournant technologique majeur
Ce projet, à la croisée des enjeux climatiques, géopolitiques et économiques, illustre une ambition claire : héberger l’infrastructure fondamentale de l’intelligence artificielle de demain, tout en respectant les engagements environnementaux. Grâce à un partenariat énergétique avec TAQA Morocco, leader national de la production d’électricité, ce datacenter sera alimenté exclusivement par des sources renouvelables, notamment solaires et éoliennes.
Avec une capacité cible de 500 MW, il se positionne parmi les plus grands d’Afrique et pourrait même, à terme, rivaliser avec certains géants européens. Pour rappel, un datacenter “classique” de grande échelle opère généralement entre 100 et 300 MW.
Pourquoi le Maroc ?
Plusieurs facteurs ont plaidé en faveur du Maroc pour accueillir ce projet stratégique :
1. Sa stabilité politique et macroéconomique, rare dans la région.
2. Sa position géographique idéale, à mi-chemin entre l’Europe, l’Afrique subsaharienne et le Moyen-Orient.
3. Son potentiel en énergies renouvelables, notamment solaire, éolien et même hydrogène vert.
4. La qualité croissante de son infrastructure numérique, avec des câbles sous-marins, des interconnexions internationales, et des politiques favorables à la digitalisation.
Mais surtout, le Maroc offre un modèle de partenariat public-privé agile, avec une gouvernance réceptive aux nouvelles technologies et un tissu de start-ups numériques en pleine expansion.
Une IA souveraine, pour qui et pourquoi ?
L’objectif affiché est clair : créer une alternative technologique crédible aux hyperscalers américains ou chinois, dans un contexte mondial où la souveraineté numérique devient un enjeu central. Le datacenter marocain de Naver et ses partenaires ne servira pas seulement à héberger des données, mais à entraîner des modèles d’intelligence artificielle, à assurer des services de calcul intensif (HPC), et à proposer une offre sécurisée et régionalement distribuée aux entreprises européennes, africaines et du Golfe.
Face à une Europe soumise à des contraintes énergétiques, une Afrique en demande croissante de connectivité et un Moyen-Orient en quête de diversification post-pétrole, le Maroc peut incarner le point d’ancrage d’un nouvel équilibre numérique régional.
Le Maroc, futur “green cloud kingdom” ?
Ce projet s’inscrit dans une dynamique plus large. Le royaume, déjà pionnier dans les énergies vertes avec Noor Ouarzazate, explore de nouvelles frontières : hydrogène vert, gigafactories de batteries, infrastructures cloud, industries 4.0. Le datacenter de 500 MW pourrait n’être que le début d’un repositionnement stratégique du Maroc dans les chaînes de valeur mondiales du numérique.
Il pourrait également ouvrir la voie à une alliance entre le Sud et le Nord basée sur la transition verte, où le Maroc devient fournisseur non seulement d’énergie propre, mais aussi de capacité computationnelle à l’heure où chaque seconde de calcul devient un enjeu économique et militaire.
Un signal fort envoyé au monde
Ce partenariat entre Naver, Nexus Core Systems, Lloyd Capital et TAQA Morocco n’est pas qu’un investissement dans des serveurs. C’est une déclaration d’intention : le Maroc veut compter dans la nouvelle géopolitique de l’intelligence artificielle. Il veut être un acteur stratégique, un fournisseur de confiance, une plateforme d’innovation verte.
Le chantier ne fait que commencer, mais les fondations sont là. Si le royaume parvient à relever les défis de la souveraineté des données, de la formation numérique de sa jeunesse, et de l’intégration industrielle de ces technologies, il pourra demain offrir bien plus qu’un simple hébergement informatique : une vision.
Il pourrait également ouvrir la voie à une alliance entre le Sud et le Nord basée sur la transition verte, où le Maroc devient fournisseur non seulement d’énergie propre, mais aussi de capacité computationnelle à l’heure où chaque seconde de calcul devient un enjeu économique et militaire.
Un signal fort envoyé au monde
Ce partenariat entre Naver, Nexus Core Systems, Lloyd Capital et TAQA Morocco n’est pas qu’un investissement dans des serveurs. C’est une déclaration d’intention : le Maroc veut compter dans la nouvelle géopolitique de l’intelligence artificielle. Il veut être un acteur stratégique, un fournisseur de confiance, une plateforme d’innovation verte.
Le chantier ne fait que commencer, mais les fondations sont là. Si le royaume parvient à relever les défis de la souveraineté des données, de la formation numérique de sa jeunesse, et de l’intégration industrielle de ces technologies, il pourra demain offrir bien plus qu’un simple hébergement informatique : une vision.
Rédigé par Adnan Benchakroun












L'accueil

















