Le Sommet de Paris pour l’action sur l’intelligence artificielle (IA) s’est achevé mardi après deux journées de débats intenses réunissant des dirigeants du monde entier, des experts du secteur, des organisations internationales et des représentants de la société civile. Au cœur des discussions : l’adoption d’une Déclaration visant à encadrer le développement de l’IA dans une perspective durable et inclusive, avec un engagement clair en faveur de l’accessibilité et de l’éthique technologique.

Signée par 60 pays et organisations, dont le Maroc, la Déclaration de Paris définit les grandes priorités pour un développement responsable de l’IA. Les signataires reconnaissent l’impact majeur de cette technologie sur les sociétés et s’engagent à garantir une IA accessible à tous, transparente, éthique et sécurisée. L’objectif est de réduire la fracture numérique et d’assurer que l’innovation profite à l’ensemble des citoyens, sans créer de nouvelles inégalités.

Parmi les engagements pris, figurent également la nécessité de créer un cadre favorable à l’innovation, en évitant la concentration des marchés et en soutenant le développement industriel. Il s’agit ainsi d’exploiter le potentiel de l’IA pour favoriser la croissance économique, tout en veillant à une répartition équitable des bénéfices.

Le Maroc, représenté par Amal El Fallah Seghrouchni, ministre déléguée chargée de la Transition numérique et de la Réforme de l’Administration, a pris part activement aux échanges. Ce sommet a mis en lumière l’importance d’une coopération internationale renforcée pour encadrer l’IA, notamment en matière de gouvernance et de régulation.

Les signataires de la Déclaration insistent sur la nécessité d’un développement de l’IA qui soit bénéfique pour l’emploi et les marchés du travail, tout en garantissant un respect strict des droits fondamentaux. Ils soulignent également l’urgence d’adresser les défis liés à la sécurité, au développement durable, à la protection des droits de l’Homme et à l’égalité des genres dans le domaine technologique.

Coprésidé par la France et l’Inde, le sommet a mis l’accent sur la nécessité de diversifier l’écosystème de l’IA et d’adopter une approche multipartite, impliquant à la fois les gouvernements, le secteur privé et le monde académique. Un des axes majeurs de la Déclaration est la création d’une plateforme mondiale et d’un incubateur pour l’IA d’intérêt général. Ce projet vise à réduire la fragmentation des initiatives existantes et à renforcer la collaboration entre les acteurs publics et privés.

Dans le prolongement du Pacte numérique mondial adopté par l’ONU, les participants ont réaffirmé leur volonté de lancer un dialogue international sur la gouvernance de l’IA. Ils s’engagent également à harmoniser les efforts actuels afin d’éviter les redondances et d’assurer une régulation efficace et cohérente.

Le sommet a enfin mis en lumière la nécessité de renforcer la confiance et la sécurité autour de l’IA, en s’appuyant sur les discussions des précédents forums internationaux tels que ceux de Bletchley Park et de Séoul. Parmi les prochaines échéances figurent le Sommet de Kigali, le Forum mondial sur l’éthique de l’IA organisé par la Thaïlande et l’UNESCO, ainsi que la Conférence mondiale sur l’IA en 2025.

Les acteurs réunis à Paris s’engagent ainsi à poursuivre leurs efforts en faveur d’une intelligence artificielle au service du bien commun, garantissant un développement inclusif et durable, tout en restant vigilants face aux défis éthiques et sociétaux que cette technologie engendre.